Jean-Marc Simon : « L'on est en droit d'espérer un deuxième miracle ivoirien » - « Ce qui se passe en Côte d'Ivoire est assez spectaculaire » - « La corruption est un problème... »


Jean-Marc Simon dit avoir de l’admiration pour le président Ouattara. (Photo d'archives)
  • Source: linfodrome.com
  • Date: jeu. 20 août 2015
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En Côte d'Ivoire, deux mois avant la présidentielle d'octobre, l'heure est au bilan des années Ouattara. Où en est l'éléphant ivoirien, quatre ans après la fin de la guerre civile?

Jean-Marc Simon était ambassadeur de France à Abidjan au moment de la chute de Laurent Gbagbo. Aujourd'hui, il est à la retraite mais continue de voyager en Côte d'Ivoire comme consultant pour les investisseurs français en Afrique. L'ancien diplomate a désormais la parole plus libre et répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

 

Quatre ans après la fin de la guerre civile, est-ce que la Côte d'Ivoire a chassé tous ses démons ?

Mon sentiment est que beaucoup de démons ont été chassés. Je me rends régulièrement en Côte d'Ivoire depuis que j'ai quitté mes fonctions, il y a trois (ans), et je dois dire qu'à chaque fois, je suis surpris, agréablement surpris, par les avancées de ce pays dans tous les domaines. Et je crois que l'on est en droit d'espérer un deuxième miracle ivoirien pour les années qui viennent.

 

Alassane Ouattara fait campagne sur la Côte d'Ivoire «pays émergent» : il y a de nouveaux ponts, de nouvelles autoroutes mais ses adversaires répliquent qu'il y a toujours autant de chômage et de pauvreté...

C'est vrai que le problème social est un problème difficile et ce n'est pas du jour au lendemain que les fruits de la croissance produisent des résultats. Mais ce qui est important, c'est que cette préoccupation est prise en compte, et il faut un certain nombre d'années de croissance pour qu'il y ait une visibilité dans le domaine social. Ce qui se passe en Côte d'Ivoire est assez spectaculaire, et je ne le dirai pas pour tous les pays…

 

Donnez-moi un exemple...

Vous avez toute cette diaspora qui revient dans le pays, et ça, c'est extrêmement parlant. Vous avez des gens qui ont été formés en Europe ou aux États-Unis, qui ont fait les études les plus brillantes, et qui, aujourd'hui, acceptent de venir travailler en Côte d'Ivoire, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public.

 

Et est-ce que les investisseurs étrangers reviennent en Côte d'Ivoire ?

Les investisseurs reviennent absolument, dans tous les domaines, et pas uniquement des investisseurs français. Des investisseurs des pays émergents, des investisseurs des pays asiatiques, des pays arabes. Je crois que c'est un peu la nouvelle frontière pour le 21ème siècle.

 

Le racket sur les routes, est-ce que ce n'est pas la preuve que malgré ses promesses, le régime d'Alassane Ouattara n'arrive pas à venir à bout de la corruption ?

Évidemment la corruption est un problème, il y a une lutte qui est menée, et sans doute, faut-il que les efforts aillent plus loin dans les années qui viennent, mais on ne lutte pas aussi facilement, aussi rapidement contre les mauvaises habitudes.

 

Sur le plan politique, beaucoup ne supportent pas que Laurent Gbagbo reste en prison et entendent boycotter la prochaine présidentielle. N'est-ce pas un germe de division ?

Je considère que la société politique ivoirienne est apaisée depuis quelques années. Nous allons avoir une élection présidentielle dans quelques semaines. Il y a deux anciens Premiers ministres, un ancien président de l'Assemblée nationale, un ancien ministre des Affaires étrangères, qui sont candidats, donc je crois que la démocratie est véritablement en marche. Il y a aujourd'hui, deux grands pôles, deux grands mouvements : d'un côté le Rhdp, qui est une formation libérale, et puis, de l'autre, le Fpi qui est sorti de ses cendres sous la présidence de Pascal Affi N'Guessan et le Lider de Mamadou Koulibaly, qui sont deux mouvements finalement assez proches et qui sont de tendance progressiste, voir socialiste. Ces deux pôles qui sont dénués de toute connotation ethnique, montrent une évolution politique qui, à mon sens, est extrêmement encourageante.

 

Entre Ouattara, Banny, Affi N'Guessan, Mamadou Koulibaly, Essy Amara, KKB et les autres, est-ce que la France a une petite préférence à votre avis ?

Je crois que la France n'a aucune préférence et n'a pas à s'immiscer dans ce jeu-là.

 

Oui mais en 2014, la visite officielle de François Hollande à Abidjan, a ressemblé à une véritable lune de miel entre les deux présidents. Est-ce qu'au nom de la stabilité, François Hollande ne soutient pas Alassane Ouattara ?

Les relations entre Alassane Ouattara et François Hollande sont à ma connaissance excellentes, et c'est normal puisque le président Ouattara est un chef d'Etat qui compte en Afrique (...)

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