Procès Séka Yapo Anselme : L'ex-ministre Joël N'Guessan fait des révélations à la barre


(Photo d'archives)
  • Source: fratmat.info
  • Date: vend. 12 juin 2015
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Le commandant Séka Yapo Anselme était, ce jeudi 11 juin 2015, face au tribunal militaire. A cet effet, trois témoins dont une victime constituée en partie civile, se sont succédé à la barre. Il s'agit du capitaine Kouakou Kan Roland, du ministre Joël N'Guessan en qualité de  témoin et du lieutenant Tchapo André Jean qui poursuit le commandant Séka Yapo pour lui avoir délibérément tiré une balle dans le pied.

Appelé à la barre, le commandant Séka Yapo Anselme a nié toutes les charges retenues contre lui. Il a indiqué ne pas s'être rendu coupable de violation de consigne, de meurtre ni d'avoir tiré délibérément sur le lieutenant Tchapo André Jean. « Je n'ai pas violé de consigne car à l'époque des faits, c'est Laurent Gbagbo qui avait prêté serment devant le Conseil constitutionnel. Et moi je ne faisais qu'obéir aux ordres en ma qualité d'aide de camp de la Première dame », s'est-il défendu.

Pour ce qui est de son passage à l'école de gendarmerie, il a indiqué être présent en ces lieux dans le seul but de prendre du carburant.  C'est alors qu'il a entendu des tirs à rafales d'un élève gendarme à qui il a arraché l'arme. Pour ce qui est de l'assassinat du chauffeur et des trois gardes du corps du ministre Joël N'Guessan, le commandant Séka a indiqué n'avoir pas vu ces derniers sur les lieux.

Tour à tour les témoins vont défiler à la barre. Le premier fut le capitaine Kouakou Kan Roland présent à l'école de gendarmerie lors des faits. « Je n'ai pas fourni de carburant au commandant Séka. Je vaquais à mes occupations lorsque j'ai entendu un coup de feu. Je suis sorti et renseignements pris, il m a été dit que le commandant Séka a tiré dans les pieds de l'élève lieutenant Tchapo ». Poursuivant, il a révélé avoir demandé au commandant Séka de quitter le camp et s'est par la suite éloigné de ce dernier.

Quant au lieutenant Tchapo André Jean, il a indiqué que c'est lors de la vérification de son arme qu'un coup de feu accidentel est parti. « J'ai été ainsi appelé par le commandant qui m'a demandé de lui remettre mon arme. Ce que j'ai fait.  C'est alors qu'il m'a tiré une balle dans le pied gauche et m'a dit ‘'c'est moi qui commande ici et rien ne doit se faire sans mon autorisation'' »,  a témoigné le lieutenant Tchapo.  Constitué en partie civile, il a demandé à ce que justice soit rendu et qu'il soit dédommagé car il a subi assez de préjudices.

Le ministre Joël N'Guessan a, pour sa part, relaté les faits qui ont conduit à la mort de son chauffeur Yapo Arsène et de ses gardes du corps Frank N'Douba, Traoré Zié et Touré Yacouba. A l'en croire le ministre,  le 8 avril 2011 après avoir rendu visite à certains de ses proches dans la commune de Cocody,  il rentrait à la maison lorsqu'il s'est retrouvé face à une troupe de militaires conduite par le commandant Séka Yapo Anselme. « J'ai décliné mon identité et ils nous ont intimé l'ordre de nous coucher.  Séka Séka s'est approché de nous et l'un de mes gardes du corps qui l'avait identifié, nous  a fait comprendre le danger que nous courrons. Je me suis alors présenté comme étant l'oncle de Stéphane Kipré (gendre du couple Gbagbo) », a-t-il expliqué.

C'est à ce moment, dira-t-il, qu'un coup de feu est parti tuant Touré Yacouba. Un peu plus tard il a entendu successivement trois autres coups de feu tuant les trois autres personnes avec qui il était. « Je n'ai pas l'identité de ceux qui ont abattu mes trois gardes mais je peux dire que c'est Séka Yapo Anselme qui a tué mon chauffeur avant de me badigeonner avec le sang de ce dernier en me menaçant ». Qu'est-ce qu'il vous a dit ? Lui a demandé le juge. « Il m'a dit ceci: ‘'toi tu soutiens Alassane Ouattara et ton neveu soutient Gbagbo, allons, tu verras'' »,  a révélé le ministre Joël N'Guessan. Il a par ailleurs expliqué qu'après cet acte, le cinéaste Sidiki Bakaba est descendu d'une voiture,  a filmé les corps sans vie de ses compagnons d'infortune et a lancé: « wahou!  Belle patate ». Il a aussi révélé que ce dernier l'a menacé avec un pistolet en demandant au commandant Séka Séka de l'abattre car le ministre venait d'être témoin de leurs actes. « Il m'a menacé de me faire la peau si jamais je révélais ce qui venait de se passer ». Sur insistance de Stéphane Kipré, présent sur le théâtre des opérations,  Sidiki Bakaba a mis fin à ses menaces.

Par la suite, a soutenu le ministre Joël N'Guessan,  il a été amené à la résidence présidentielle avant d'être conduit sous ordre de Simone Gbagbo et à sa propre demande chez le ministre Jean Konan Banny où il a passé la nuit avant de regagner son domicile le lendemain matin accompagné par Gadji Céli et Séka Yapo Anselme qui lui a laissé, à cet effet, un message pour le Président Alassane Ouattara. « Dites au Président Ouattara que vous avez Séka Yapo Anselme mais que vous êtes encore en vie », m'a-t-il dit...

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