Education/Formation

Employabilité des diplômés : Gnamien Konan trace le profil du futur diplômé ivoirien

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(Photo d'archives)

400 experts de l'enseignement supérieur réfléchissent, depuis mardi, aux stratégies à mettre en oeuvre.

Le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, a ouvert le 2 septembre à la salle Cinéma de l’hôtel Président de Yamoussoukro, le séminaire de réflexion sur l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur de Côte d’Ivoire. Cette rencontre qui réunit plus de 400 enseignants, chercheurs, fondateurs d’établissements supérieurs publics et privés, universités publiques et privées, experts nationaux et internationaux, vise à réfléchir à la place et au rôle que les grandes écoles et universités devront jouer pour améliorer l’employabilité de leurs diplômés.

Pendant quatre jours donc, ces hauts responsables de la formation supérieure vont s’employer à définir le rôle de chaque acteur, à arrêter des stratégies visant à développer l’utilisation des Tic pour améliorer la formation. Ils doivent en outre proposer un référentiel de compétences pour l’employabilité et déterminer les conditions de réussite de la mise en oeuvre du système Lmd. Mieux, ils auront à réorienter la recherche pour que la valorisation des résultats soit bénéfique à l’employabilité.

A l’ouverture des travaux, Gnamien Konan, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a indiqué que sa priorité majeure reste et demeure l’employabilité des diplômés. Ce, pour «éviter la descente aux enfers» à l’enseignement supérieur ivoirien. Il a profité de la présence du chef du gouvernement pour exposer, en 7 points, ses convictions profondes à même de servir de pistes de réforme, pour résorber la délicate question du chômage des diplômés.

Entre autres, il a fait savoir que la formation dans les universités et grandes écoles doit déboucher désormais sur un emploi. Il a en outre proposé que le nombre d’étudiants qui trouvent un emploi à la fin de la formation soit le critère unique d’évaluation des établissements d’enseignement supérieur. Gnamien Konan, a par ailleurs, souligné qu’aucun étudiant ne doit désormais sortir comme diplômé d’un établissement s’il ne maîtrise pas totalement l’outil informatique, ne parle pas couramment l’anglais comme deuxième langue de travail, et s’il n’est pas suffisamment imprégné de la culture entrepreneuriale. Il a également insisté pour dire que l’Etat ne peut plus continuer à financer tout seul l’enseignement supérieur. Les parents et les entreprises doivent être mis à contribution. Il a aussi préconisé une augmentation du nombre de lycées professionnels, étant donné que tous les élèves n’ont pas pour ambition de faire des études supérieures.

Le ministre a également suggéré que le système forme plus de diplômés dans les filières scientifiques afin d’inverser la tendance, pour atteindre 20% de filières tertiaires contre 80% de scientifiques. «Pour la mise en oeuvre de ces idées, il nous faudra rapidement réformer les curricula, proposer des mécanismes innovants de financement de l’enseignement supérieur, développer les filières scientifiques, intégrer les Tic dans la gouvernance des universités en développant l’enseignement à distance », a indiqué M. Gnamien Il a particulièrement insisté sur l’enseignement à distance car selon lui, cela va permettre, cette année, d’orienter 45000 bacheliers sur les 70000 dans le public.

Ce séminaire prend fin demain avec l’adoption des résolutions.

N’DRI CÉLESTIN

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Duncan demande une évaluation rigoureuse des filières

Pour le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, le chômage des diplômés qui sont, pour l’essentiel, des jeunes, conduit au désarroi, à leur marginalisation de la société et aux tentations de tous ordres, y compris leur implication dans les conflits armés. 

C’est pourquoi, selon lui, le Chef de l’Etat ne ménage aucun effort pour rechercher les voies et moyens pour que l’enseignement supérieur se mette résolument au service du développement.

Profitant donc de cette tribune, le chef du gouvernement a partagé quelques pistes de réflexion avec l’ensemble des partenaires.

En premier lieu, il a souhaité que les réformes en cours pour améliorer le contenu pédagogique des universités se poursuivent. Notamment par une évaluation rigoureuse des différentes filières, en lien avec les objectifs de développement.

«Il ne s’agit pas de supprimer, loin s’en faut, des filières, au motif qu’elles seraient moins importantes ou peu productives pour notre pays. Mais de mettre l’accent, en matière d’orientation de nos étudiants, sur celles pour lesquelles les besoins sont évidents ».

Mieux, il a envisagé que des filières se créent au niveau du supérieur, sur la base du diagnostic du potentiel économique, afin de produire des cadres adaptés aux réalités de développement. En second lieu, le Premier ministre a suggéré la poursuite du système LMD. Car, en plus de la reconnaissance des diplômes et de la mobilité académique des étudiants au niveau régional et international que ce système offre, il aura le champ à de nouvelles filières adaptées aux besoins du marché de l’emploi.

En troisième lieu, le numéro 1 du gouvernement a souhaité un renforcement de la gouvernance des universités. Sur ce chapitre, il a souhaité la recherche de cadres collaboratifs plus poussés avec le secteur privé.

Comme quatrième proposition, il a suggéré que le rôle et la place des universités privées soient examinés, en raison de leur nombre estimé à une trentaine aujourd’hui. Il s’agit, selon lui, de renforcer les contrôles au niveau des contenus pédagogiques dispensés, afin de garantir la pertinence des filières proposées et la qualité des formations. 

Poursuivant sa série de propositions au profit d’une formation supérieure de qualité en Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan a fait remarquer qu’il faut valoriser, encourager et promouvoir des modèles qui marchent, en matière d’adéquation entre la formation et l’emploi.

Enfin, la promotion des Tic au travers des cours à distance, l’anglais et l’auto-emploi figurent parmi les propositions du chef du gouvernement. Dans le souci d’une grande efficacité dans la gestion et la création d’emplois des jeunes, le Premier ministre a annoncé la fusion très prochaine de tous les fonds jeunesse, au profit d’un guichet unique qui va centraliser et faciliter toutes les transactions à cet effet.

N’DRI CÉLESTIN




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