Peu fréquent, le phénomène a pris tellement de l'ampleur que les victimes se comptent par dizaines au quotidien. Il s'agit du nouveau type de braquage initié par des chauffeurs de taxis dont les cibles sont particulièrement les femmes.
« Nous avons hésité, mes copines et moi, à porter plainte avant d’être encouragées par des passants à le faire à Angré », a témoigné Adèle N’guessan, victime de braquage à bord d'un taxi le vendredi 14 février 2014. Elle a expliqué par ailleurs leur soirée qui a tourné au drame par le fait d’un chauffeur de taxi-compteur : « Il nous a hélé comme tout bon chauffeur à la recherche de client, au moment où nous avions décidé de sortir de notre quartier pour rejoindre nos camarades à Marcory ». Ce témoignage a été complété par celui de l’une de ses copines qui était à ses côtés, le même jour : « Le type (chauffeur de taxi, ndlr) nous a tout pris, téléphones portables, argent, bijoux et même des chaussures de grande valeur ».
A vridi (commune de Port-Bouët) où nous avons retrouvé Yobo Aline avec un nouveau téléphone, elle a décidé finalement de nous parler après plusieurs hésitations. « Nous devrions aller à Port-Bouët centre pour nous amuser, à la faveur de la Saint valentin (14 février, ndlr). A trois, mes copines et moi avons emprunté un taxi compteur. Et nous jouions avec notre Smartphone et des coups de fils pour que nos camarades nous réservent vraiment quelque chose d’intéressant à manger parce que nous avions ça (beaucoup de moyens, ndlr) sur nous. Que ne fut pas notre surprise lorsqu’avant l’arrêt de bus du village de Petit Bassam, le chauffeur de taxi a ralenti avant de nous intimer l’ordre de lui donner tout ce que nous avons, sous la menace d’une arme. A peine, s’il voulait nous violer, mais le gain obtenu étant suffisant, et ne voulant pas attirer l’attention des gens, il a préféré démarrer rapidement en nous abandonnant sur le trottoir. Finalement, ce sont nos camarades qui sont venus nous consoler, après que nous les avons joints à partir d’une cabine téléphonique. Nous avons passé une mauvaise soirée de saint valentin », nous a-t-elle appris.Â
Sa camarade qui habite Marcory –champroux chez qui elle nous a conduit n’a pas voulu s’exprimer. Après notre insistance, elle a accepté à condition de garder l’anonymat, tout en regrettant cette soirée du vendredi « qui aurait pu tourner au drame avec des blessures ou mort d’homme en cas d’alerte ». Quant à la troisième qui habite la commune voisine de Treichville (Arras), elle n’a pas caché son émotion face au vendredi noir qu’elle a vécu. « Le Smartphone que j’ai perdu ne me fait pas plus mal que les numéros (de téléphone) importants dont ceux de mon frère et de mon copain « béguiste » (ivoiriens résidants en Europe, ndlr). Je venais d’avoir fraichement le numéro et nous devrions nous croiser après qu’il m’a remis cinquante mille francs pour préparer la fête. Il m’a pris pour une fausse go (femme peu crédible, ndlr) », a-t-elle révélé.
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Mode opératoire
Selon les témoignages recueillis auprès des victimes, les chauffeurs de taxi braqueurs ne sont pas différents des autres. « Ils se présentent à vous avec politesse ou même à bord de leur véhicule, ils vous demandent, avec insistance et politesse, votre destination. Lorsque vous tombez d’accord sur le prix du parcours, vous partez. C’est en cours de route, après avoir écouté les conversations qu’ils s’arrêtent brusquement pour brandir une arme », a témoigné la victime de Vridi.
En dehors de cette forme classique, certains chauffeurs braqueurs engagent une conversation pour vous rassurer et pour anticiper sur ce qui va se faire en essayant de savoir les moyens dont disposent leurs clients à travers des astuces et de petites questions. ''Certains participent carrément à la conversation engagée qui ne les concerne pas'', nous rapportent d’autres victimes. C’est l’une de ces méthodes qu’a utilisée, le taximaître-braqueur à bord de son véhicule de type Toyota corrola immatriculé 14 FR 01, le jeudi 20 février 2014 à Cocody, pour détrousser des dames qui partaient honorer un rendez-vous familial. Bien avant, comme pour dire qu’ils ont choisi leur cible, l’un de ces taximaîtres braqueurs a choisi des policières. C’était le 9 février 2014 au moment où celles-ci se rendaient à un mariage à (...)
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