Politique

Interview - Affaire ''Ouattara n'est pas éligible en 2015'' / Guillaume Soro : « La parole est libre et libérée »

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A la tête d'une importante délégation, Guillaume Soro était dans la capitale burkinabé le mardi 7 janvier, où il a accordé un entretien à Lefaso.net. Il s'est prononcé sur plusieurs questions dont l'éligibilité du président Alassane Ouattara à l'élection présidentielle 2015.

Comment réagissez-vous aux dissensions et démissions que connaît le parti présidentiel au Burkina ?

Vous savez, je me dois avec probité et insistance de dire que je respecte scrupuleusement le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats étrangers, et a fortiori des partis politiques des pays étrangers. Cette neutralité est une clause de bon voisinage bien connue en droit international. Je n’ai donc pas d’avis décisif à donner dans les affaires intérieures du Burkina Faso. J’admire d’ailleurs la vitalité démocratique de ce pays.  Cependant, vous me posez certainement cette question parce que votre pays est voisin du mien, parce que les Ivoiriens et les Burkinabè sont des frères adoptifs et parce que le Burkina Faso partage, comme chacun le sait, une riche histoire et une grande communauté destinale avec la Côte d’Ivoire. Tout le monde sait aussi bien que le Président Compaoré m’est absolument précieux. Nul n’ignore les relations fraternelles qui me lient à Roch Christian Kaboré. Je dirais donc avec toutes les précautions qui s’imposent que la stabilité du Burkina Faso est un enjeu sous régional et même continental. La paix, le progrès et l’union des Burkinabè ne sont pas seulement précieux pour le peuple Burkinabè, mais pour tous nos Etats. L’évolution positive du Burkina Faso ces trois dernières décennies est l’un des fondements de notre commune espérance d’une Afrique de l’Ouest de mieux en mieux intégrée, démocratique, dynamique et prospère. Je suis donc convaincu que nos aînés et frères Burkinabé, mesurant les enjeux que revêt pour nous tous, la poursuite d’une saine compétition démocratique chez eux, sauront amplement privilégier les voies du dialogue, de la négociation, du compromis et surtout de la souveraineté démocratique populaire, pour trancher les différends légitimes qui peuvent provisoirement apparaître entre eux. Dans la vie politique en général, les gens vont et viennent. Là n’est pas le drame. L’essentiel est que l’intérêt général de la Nation soit sauf et que tous recourent aux voies légales et légitimes pour le préserver. La colombe de paix et l’aigle scrutant l’avenir, doivent veiller sur le Faso, pour le dire en métaphore.

Quelles conclusions tirez-vous des tentatives de rapprochement que vous avez entreprises ?

J’ai franchement envie de vous dire que je sais que le Président du Faso, S.E. Blaise Compaoré est un monument vivant de bon sens et une réserve d’expérience politique précieuse pour nous tous. Les liens qui m’unissent au président Compaoré sont sacrés. Avec quelqu’un comme mon très cher doyen Roch Christian Kaboré, ancien président de l’assemblée nationale, ils sont condamnés à s’entendre. Les véritables rapprochements politiques ne se font pas sur la base des humeurs ou des caprices de l’instant, mais sur le fond d’un consensus global sur le mode d’arbitrage des conflits politiques et sur les procédures de sortie de crise. C’est au Burkina Faso que le dialogue direct entre les Ivoiriens a conduit en 2007 à un Accord de Paix historique. La case Burkina Faso ne saurait donc brûler. Les politiques Burkinabè savent rassembler et doivent persister dans cette éthique de l’Union qui sans doute fait l’aura de ce pays remarquable. Je ne doute donc pas un instant, et je souhaite ardemment, qu’une saine entente du droit et un sens prononcé des responsabilités amènent tous nos Frères Burkinabè à poursuivre la belle aventure de paix, de progrès et de démocratie jusqu’ici conduite sous la houlette du président Compaoré qui, comme vous le savez, est précieux à son pays, à notre sous-région comme à notre continent, par l’exceptionnel rayonnement diplomatique qu’il a donné à la parole du Burkina Faso. Il faut savoir préserver ce qui fait notre force à tous, sans précipitation ni excès.

Quel message avez-vous pour la classe politique burkinabè et pour les Burkinabè en général ?

Les ressources de la sagesse africaine et du droit burkinabè sont à leur disposition pour aller ensemble de l’avant. Je dis aux acteurs de la classe politique Burkinabè, experts dans les médiations de paix dans notre sous-région, de faire honte à ceux qui se réjouiraient de les voir tous ensemble tomber bas. Qu’ils donnent de nouveau une leçon de hauteur et d’élégance politique à l’Afrique contemporaine. Un différend politique que le peuple Burkinabè peut trancher en tou (...)

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