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CPI : Manifestation anti-Gbagbo de victimes de la crise ivoirienne dans les rues d'Abidjan

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Plusieurs centaines de victimes de la violente crise post électorale ivoirienne qui a fait de décembre 2010 à avril 2011 plus de 3000 morts sont descendus lundi dans les rues d'Abidjan pour manifester leur colère suite à la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d'ajourner l'audience sur la confirmation des charges contre l'ancien Président, Laurent Gbagbo pour insuffisance de preuve.

Par petits groupes, les victimes sont venues des différentes communes d'Abidjan notamment d'Abobo (Nord), Yopougon (Ouest) et d'Adjamé (Centre) pour se retrouver devant le tribunal du Plateau, le quartier administratif et des affaires de la capitale économique ivoirienne pour répondre à l'appel du Député Alphonse Tiornan Soro initiateur de cette manifestation dite ''journée d'indignation'' des victimes de Gbagbo contre la dernière décision de la Cour pénale internationale (Cpi).

Selon M.Soro, par ailleurs, Président de l'Alliance pour le changement (APC), cette manifestation ne ressemble pas à celle des jeunes Patriotes, farouches partisans de l'ancien Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo.
'' Nous sommes civilisés et nous sommes en train de nous faire entendre dans le calme'', a-t-il rassuré.

La chambre préliminaire de la CPI, à la majorité des voix de ses membres, mais avec le désaccord du Juge Fernandez de Gurmenti, a ajourné le lundi 3 juin dernier, l'audience sur la confirmation des accusations et a exigé du procureur qu'il envisage de fournir plus de preuves ou de mener d'autres investigations en considération des accusations présentées contre Laurent Gbagbo.

Un communiqué de presse de la CPI fait remarquer que la Chambre a considéré que la preuve du procureur vu dans l'ensemble, quoiqu'apparemment insuffisante, ne semblait par pour autant si dénudée de valeur pertinente et probante, ce qui a obligé la chambre à décliner la confirmation des accusations.

Outre l'explication de son approche en matière de preuves, la Chambre a également fait six propositions sur lesquelles le Procureur peut envisager de fournir de plus amples informations ou mener une enquête rigoureuse sur des domaines comme les activités de tous les groupes armés opposés aux ''forces pro-Gbagbo'' à l'intérieur et aux alentours d'Abidjan entre Novembre 2010 et Mai 2011.

De plus amples explications sont également attendues sur la structure organisationnelle des ''forces pro-Gbagbo'' et les présumés cas de violence sexuelle entre autres.
Au cours de la réflexion pour la décision d'ajourner l'audience ou non, la chambre a considéré l'impact de cette décision sur le droit de Laurent Gbagbo ''d'être jugé sans délai excessif''.

La chambre a adopté un nouveau calendrier pour le déroulement des procédures engagées notamment la divulgation de preuves et les observations du Procureur, la défense et les victimes impliqués dans cette affaire.
Le procureur doit divulguer toute autre preuve qu'elle voudra utiliser pour le compte de la confirmation des accusations et présenter un nouveau document contenant les accusations au plus tard le 15 Novembre 2013.

La Défense a le droit de soumettre ses observations sur la preuve du procureur et présenter des preuves additionnelles au plus tard le 16 Décembre 2013. Ensuite, il est donné aux participants l'opportunité de déposer les observations finales écrites.

Il est reproché à M. Gbagbo qui est transféré à la CPI depuis le 29 novembre 2011, d'avoir été co-auteur indirect de quatre chefs de crimes contre l'humanité, notamment ''meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains''.

Son refus de reconnaitre la victoire de son challenger Alassane Ouattara à l'issue de la présidentielle du 28 novembre 2010 a conduit la Côte d'Ivooire dans une violente crise post électorale, de décembre 2010 à avril 2011, avec plus de 3000 morts.


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