Condamnation de Gbagbo / Koné Katinan rabat le caquet à Sidi Touré : « Il n'y a jamais eu de braquage à la BCEAO »


Koné Katinan a fait de grosses révélations.
  • Source: linfodrome.com
  • Date: mar. 08 sept. 2020
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Koné Katinan, porte-parole de Laurent Gbagbo a démontré par des arguments comptables que les accusations portées contre le fondateur du Front populaire ivoirien (Fpi) sont fallacieuses. Il n'y a jamais eu de braquage à la Bceao, a-t-il soutenu dans les colonnes de Soir Info du lundi 7 septembre 2020. Linfodrome vous propose l'intégralité de sa déclaration.

« Le lundi 31 Août 2020, c'est dans une liesse populaire qu'une grande foule a assisté au dépôt de la candidature du Président Laurent GBAGBO à l'élection présidentielle du 31 Octobre 2020 portée par de nombreux partis politiques regroupés au sein de la plateforme « Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) » ainsi qu'une grande partie de la société civile. L'élan de réjouissance populaire qui a marqué ce dépôt de sa candidature exprime, si besoin en était, la forte attente de l'ensemble de la population ivoirienne du retour du Président Laurent GBAGBO qui est tenu hors de son pays depuis plus de 9 années. Le Président Laurent GBAGBO se félicite de cet élan de solidarité national à son endroit, remercie sincèrement le peuple de Côte d'Ivoire et, en particulier, tous les partis politiques ainsi que les personnalités d'opinion et les organisations de la société civile qui ont porté sa candidature.

Alors que les Ivoiriens, heureux de cette candidature, scrutent le futur avec une nouvelle espérance, le 02 septembre 2020, monsieur Sidi Tiémoko Touré, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, profitant du plateau de la chaine de télévision France 24, s'est permis de porter des accusations très graves contre le Président Laurent GBAGBO. En effet monsieur Sidi Touré a accusé le Président Laurent GBAGBO d'avoir braqué la BCEAO et emporté des fortes sommes d'argent, dont une partie transférée au Ghana, a servi à déstabiliser la Côte d'Ivoire. Ces accusations sont inacceptables et relèvent de la pure diffamation si l'on accorde à son auteur le strict minimum de connaissance du fonctionnement de l'Etat. Autrement, elles procèderaient d'une grande inculture qui n'est pas, non plus, tolérable au niveau de responsabilité qu'est celui de son auteur. La récurrence de ces accusations, malgré leur caractère invraisemblable, pourrait, à terme, transformer un gros mensonge en une vérité et corrompre ainsi l'opinion ivoirienne. Afin de mettre fin à cette forfaiture intolérable, cautionnée par certains juges ivoiriens, des précisions d'ordre technique s'imposent. Je formule le vœu que ces précisions puissent aider monsieur Sidi Touré et tutti quanti du gouvernement ivoirien, qui s'évertuent à perpétuer ce mensonge, à mieux connaître le fonctionnement d'un Etat. Je parle ici d'un Etat normal, respectueux des lois, tel qu'il a fonctionné jusqu'au 11 avril 2011 sous la houlette du Président Laurent GBAGBO.

L'Etat ivoirien, à travers le Trésor Public, a ouvert des comptes dans les livres de la BCEAO. Le plus important de ces comptes est celui tenu par l'Agent Comptable Central du Trésor (ACCT). Ce compte reçoit chaque jour les recettes collectées par les différents comptables des principales régies financières de l'Etat que sont la Direction Générale des impôts (DGI), la Direction Générale des Douanes (DGD) et, accessoirement, la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (DGCPT) communément appelé Trésor Public. Ce compte est mouvementé par la seule signature de l'ACCT qui est un haut fonctionnaire de l'Etat et un comptable public supérieur qui occupe le haut rang dans la hiérarchie comptable du Trésor Public. C'est à partir de son compte que tous les autres comptes du Trésor sont alimentés. Les signataires de ces sous-comptes sont tous des comptables publics qui agissent selon le droit budgétaire et sont astreints à des obligations sévères qui engagent leur responsabilité personnelle du double point de vue civil et pénal. Sur la base des fonds mis à leur disposition par l'ACCT, ils effectuent le paiement des dépenses publiques arrivées à maturité après avoir suivi toutes les étapes prévues par la procédure des dépenses publiques.

Par exemple, à la fin de chaque mois, en fonction de la position nette de son compte à la BCEAO, l'ACCT vire sur le compte de celui que tout le monde appelle le Payeur Général, la somme correspondant à la masse salariale arrêtée chaque mois par la Direction de la solde de la Direction Générale du budget. C'est le Payeur Général du Trésor (PGT) qui vire en aval, à partir de son compte crédité en amont par l'ACCT, sur les comptes des fonctionnaires ouverts dans les livres des banques privées les salaires de ceux-ci. Comme l'on peut bien le constater, ni le Ministre de l'Economie, ni le Ministre du budget encore moins le Premier ministre à fortiori le Président de la République ne signent sur des comptes de l'Etat à la BCEAO. Malgré la crise, le Gouvernement du Premier Ministre AKE NGBO a fait fonctionner l'Etat sur fonds propres dans le strict respect du droit budgétaire. Ainsi, les salaires des fonctionnaires des mois de décembre, janvier, février et mars avaient été versés sans aucun concours direct de la BCEAO. Tout juste après l'éviction manu militari du Président Laurent GBAGBO du pouvoir, le gouvernement français avait alloué un prêt de 400 millions d'Euros (environ 263 milliards de FCFA) au gouvernement de monsieur Ouattara pour, dit-on, payer les salaires.

Or, il est constant que lesdits salaires avaient été déjà payés par le gouvernement précédent et aucun fonctionnaire et agent de l'Etat ne se souvient avoir été payé derechef pour les trois mois pour lesquels ils avaient déjà perçu leur salaire. Malheureusement pour les menteurs, la comptabilité, qu'elle soit publique ou privée, est une science exacte. Le mensonge a été rattrapé par l'exactitude de la comptabilité publique.

En effet, depuis bientôt 10 ans, le gouvernement ivoirien est interpellé, en vain, par la Cour des comptes pour régulariser son compte d'avances de trésorerie. Ce compte, qui est réputé d'attente, doit être absolument régularisé en fin d'exercice comme l'exige l'arrêté n° 178/MEF/CAB-01/20 du 13 mars 2009 fixant les modalités de recours aux avances de trésorerie. Cette régularisation est nécessaire pour établir l'harmonie entre les engagements budgétaires et les comptes du Trésor public. Il y va de la sincérité de la comptabilité de l'Etat. Dans son rapport pour la gestion 2018, rendu public, la Cour des comptes a relevé que, non seulement le compte 470 (avances de trésorerie) n'a pas été apuré, mais en plus, il s'est accru. Il est ainsi passé de 102 464 763 097 FCFA à 107 183 088 813 FCFA. Le gouvernement, dans sa réponse, justifie la persistance de ce compte par le fait que le montant inscrit serait les « salaires payés par avances sur la période de crise post-électorale (décembre 2010, janvier 2011, Février 2011) non régularisés du fait de l'ordonnance n°2011-007 du 14 avril 2011, par laquelle l&rsquo (...)

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