17 ans après, de graves révélations sur la rébellion de 2002, Kadhafi, Compaoré et des proches de Ouattara cités, une plainte annoncée contre Soro


Sanogo Kader a fait de nombreuses révélations dans son livre
  • Source: linfodrome.com
  • Date: lun. 11 mars 2019
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''La vraie histoire de la rébellion en Côte d'Ivoire''. C'est le titre évocateur du projet de roman qu'a présenté Sanogo Ousmane Kader, écrivain. L'ex-rebelle était face à la presse, le vendredi 8 mars 2019, à la Maison de la presse d'Abidjan, au Plateau, pour présenter le contenu de cette œuvre, pour laquelle, il demande un appui des bonnes volontés.

Comme le présente l'auteur lui-même, l'œuvre-témoignage, rédigée en 2017, depuis le Burkina Faso, retrace le parcours de l'ex-rébellion, de 2002, de sa conception, à son émergence, en passant par les changements qui y sont survenus. Cela, afin de rétablir la vérité sur certains faits qui auraient, selon lui, été travestis. Aux journalistes, M. Sanogo a confié que l'idée de la création de cette rébellion serait née des frustrations constatées à l'endroit d'une frange de la population ivoirienne. En effet, a-t-il expliqué, c'est pour corriger ce qu'ils considéraient comme une injustice, et donner les chances à tous les citoyens ivoiriens de prétendre à la présidence de la République, que cette insurrection a été initiée. « Il ne nous restait que les armes et c'est ce que nous avons fait », a justifié le conférencier. Il a, par ailleurs, fait des révélations sur les véritables initiateurs et l'origine des financements qui ont permis la création de cette rébellion. À l'en croire, l'idée serait venue du Sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit IB. Ce dernier aurait, dans sa quête de soutiens, contacté plusieurs personnalités africaines dont Blaise Compaoré et Mouammar Kadhafi, respectivement président du Burkina Faso et leader libyen d'alors. Le président du Rassemblement des républicains (Ndlr) d'alors, Alassane Ouattara, ayant précédemment rejeté la proposition. « C'est le commandant chef Ibrahim Coulibaly alias IB qui a créé cette rébellion. Dans cette rébellion, j'ai été le premier à aller voir Alassane Ouattara, pour lui dire que nous, nordistes, pour être candidats dans ce pays, il nous faut créer une guerre. Il a dit qu'il n'est pas dedans, que c'est un républicain et tout (…). Il m'a dit qu'il n'était pas d'accord. Au sortir de là, je suis allé, j'ai vu IB. Et quand j'ai vu IB, je lui ai dit : « voilà ce qui est en train de se passer ». Il m'a dit que c'est vrai que (Robert) Guéi veut être candidat, et qu'il venait de le muter à Ottawa. IB avait un militaire avec qui il avait fait la formation, et qu'il connaissait très bien, qui était allé voir Blaise (Compaoré, Ndlr) pour lui parler de notre entreprise. C'est ainsi que nous avons approché Blaise. Notre objectif, c'était de renverser Gbagbo », a confié l'ex-rebelle.

 

Puis de relater le processus qui a suivi jusqu'à la constitution de l'armement. Au dire de celui qui se présente comme un pionnier de la rébellion ivoirienne de 2002, c'est l'ancien chef d'État burkinabè qui a, alors, tenté de les aider en premier, en les conduisant en Russie pour y acquérir les armements nécessaires à leur mission de déstabilisation du pouvoir en place. Face à l'importance des moyens que nécessitait le projet, ils ont rebroussé chemin, pour ensuite être redirigés vers le guide libyen Mouammar Kadhaffi. « Le prix d'une kalach était tellement cher, qu'on ne pouvait pas avoir un armement conséquent. Blaise a dit qu'il allait nous présenter à un ami. C'est ainsi qu'il nous a conduits chez Kadhafi, et on a dit ce qu'on voulait faire. Blaise a présenté la crise ivoirienne, et cela a intéressé Kadhafi, et cela l'avait épaté quand Ib a pris la parole, puisqu'il le connaissait déjà à travers Rfi, France 24, depuis le coup d'État de 1999. Il savait qu'il avait une expérience des armes », a t-il déclaré.

 

Dissidence. Si le projet a reçu l'assentiment du nouveau « parrain », Mouammar Kadhafi, qui a accepté de fournir une aide de 62 milliards de FCfa, dont 2 milliards de FCfa pour l'intermédiaire burkinabè, il a, à ce moment, connu ses premières difficultés. C'est que Blaise Compaoré et IB ont eu maille à partir sur la question de la gestion des armes. Ce qui a nécessité un changement à la tête du mouvement. « (Pour) les armes, l'avion a fait 7 tours de la Libye à Ouaga. Quand les armes sont arrivées, Blaise les a bloquées pour armer le Rsp, et nous a donné une infime partie. Voilà comment la pomme de discorde est née entre IB et Blaise. Il fallait donc changer la tête », a fait savoir l'homme qui dit également être à l'origine de la création du « Commando invisible ».

Selon lui, l'arrivée de Guillaume Soro à la tête de la rébellion, est survenue à la suite d'un stratagème mis en place par ce dernier. Lequel consistait à noircir le leader du mouvement insurrectionnel aux yeux d'Alassane Ouattara, notamment. « Cette guerre a été inspirée par des gens, et nous, nous l'avons menée. Elle était sainte. C'est Soro qui est venu flatter IB en lui faisant croire qu'il serait président, et qu'il ne faut pas qu'il combatte pour que quelqu'un (d'autre) arrive au pouvoir. Et il va dire à Alassane Ouattara que IB ne veut plus faire de combats pour qu'il y ait des élections transparentes, mais parce qu'il veut être président. « Donc, il faut m'épauler, il faudrait que vous voyez des gens pour me mettre à la tête ». C'est comme ça que Soro s'est retrouvé, du jour au lendemain, à la tête de cette rébellion », a appris l'ex-rebelle devenu écrivain.

 

Réquisitoire. De l'ex-secrétaire général (Sg) de la rébellion, l'ancien collaborateur d'Ib n'a pas une très bonne image, et il l'a exprimé. « Mais qui est-il ? Il a trahi Gbagbo, Bédié, Ib, Alassane Ouattara, Nous, étant Ivoiriens, je pense que trop c'est trop ! Nous ne pouvons pas faire confiance à ce Soro. C'est pourquoi, je me suis exilé très tôt pour écrire ce livre, pour dire que Soro n'est pas un exemple pour la Côte d'Ivoire », a t-il lâché. Sur la contribution de Soro dans l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara, M. Sanogo a fait remarquer qu'il n'en est rien. A écouter l'orateur, le président du Comité politique n'a fait que tirer avantage d'un combat qui avait été mené par d&r (...)

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