Présumé coup d'Etat contre Ouattara : Abéhi accuse et fond en larmes, un gendarme le contredit

  • Source: linfodrome.com
  • Date: mar. 09 janv. 2018
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Il n'a pas hésité à livrer les autres officiers des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire en exil ou en prison. Jean-Noël Abéhi, l'ex-commandant du Groupement d'escadron blindé (Geb) de la gendarmerie nationale, était à la barre, le lundi 8 janvier 2018, dans le procès en assises qui se tient au tribunal du Plateau, depuis le 11 décembre 2017. Il est accusé de tentative d'atteinte à la sûreté de l'État, avec 14 autres gendarmes et civils. Il a expliqué à la Cour, que 14 groupes de combat avaient été formés par une plateforme mise en place au Ghana, par des officiers supérieurs en exil, comme le colonel Gnatoa Katé, le lieutenant-colonel Alphonse Gouanou et certains politiques comme l'ex-ministre du Budget de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan. « C'est à l'initiative de l'ex-ministre Katinan Koné que les militaires se sont organisés. Un jour, le lieutenant-colonel Katé Gnatoa nous a réunis et a demandé que chaque militaire fasse le point de ses hommes et de son armement. Il a dit qu'il envisageait une solution militaire pour notre retour en Côte d'Ivoire. C'est Katé Gnatoa qui a réuni des militaires pendant notre exil, pour déstabiliser le régime d'Abidjan. Outre le colonel Katé, il y avait l'ex-commandant de la Crs, Djédj ;, le colonel Dadi ; le colonel Gouanou », a accusé Abéhi.

Il a cité aussi un Maréchal des logis chef (Mdl/C), du nom de Kla Guiro, son coaccusé, dans la mise en œuvre de ce qui, selon lui, devait être un contre-coup d'État. De fait, le chef d'escadron Abéhi a révélé au juge Aboubakary Coulibaly, qu'après deux réunions au Ghana, il s'est retiré du groupe parce que ses frères d'armes voulaient organiser la déstabilisation de la République en 2012. Selon lui, il était en contact avec Kla Guiro qui lui aurait dit que le colonel Konan Boniface, l'ex-patron des Fusiliers marins commandos (Fumaco), souhaitait qu'il l'appelle téléphoniquement. Et même, à l'entendre, les militaires en exil, aidés de civils, voulaient organiser aussi un génocide à l'Ouest, qui serait le départ d'une autre rébellion en Côte d'Ivoire. « J'ai dit que je ne suis pas dedans. C'est à la Dst (Direction de la surveillance du territoire) que j'ai appris que des civils étaient recrutés », a indiqué le gendarme.

Jean-Noël Abéhi a, en outre, expliqué qu'il a demandé, via un appel téléphonique, à Kla Guiro, de siffler pour rassembler les éléments de gendarmerie de la caserne d'Agban, si le coup d'État qui était fomenté, entrait en phase d'exécution. A l'en croire, c'est la stratégie d'intervention de la caserne d'Agban en cas d'attaque. Mais, son coaccusé, Kla Guiro, a réfuté toutes les allégations d'Abéhi. Parce qu'en fait, les accusés sont aussi accusés d'avoir attaqué le camp de gendarmerie d'Agban, le dimanche 23 décembre 2012, en vue d'une déstabilisation de la Côte d'Ivoire. « À aucun moment, je n'ai demandé à Kla de recruter des gendarmes pour renverser le pouvoir. J'ai demandé que s'il y a une attaque, on siffle pour que les gendarmes descendent pour la réorganisation. C'est la méthode d'intervention. Il n'y a pas de stratégie nouvelle mise en place par moi. C'est plutôt moi qui ai ressuscité le plan d'intervention d'Agban », s'est défendu l'officier de gendarmerie. Interrogé sur le fait qu'il n'a pas repris le service quand il est rentré d'exil, l'accusé a réagi : « si quelqu'un m'avait donné l'opportunité de reprendre le travail, je l'aurais fait ».

« Quand je vois qu'on allait partir vers une guerre ethnique, je ne pouvais pas rester comme ça. C'est pourquoi j'ai fait cette vidéo », a-t-il affirmé, après qu'une vidéo lui a été présentée. Dans cette vidéo, on le voit tenir un discours de fermeté, dans lequel il annonce la dissolution de la Constitution, des organisations politiques et de la société civile. Également, il a appelé aussi les Ivoiriens à se munir d'armes pour défendre la souveraineté de la Côte d'Ivoire. « On est fatigué des morts dans ce pays », a-t-on entendu dans la vidéo. L'officier, qui cumule 26 ans d'expérience dans l'armée, a soutenu que cette vidéo était faite pour contrer ses frères d'armes qui préparaient un coup d'État. Ça devait être la réplique à leur action. Alors, il est questionné sur le fait qu'il n'a pas contacté un de ses supérieurs hiérarchiques à Abidjan pour l'en informer. Et Abéhi de répliquer : « le général Vako Bamba, commandant en second, m'a appelé en exil. Il m'a menacé. Le général Kouassi Gervais a dit : ‘'je suis un idiot. Parce qu'un arbre est en train de tomber, et moi l'oiseau je reste sur l'arbre ‘'». À l'écouter, il avait été demandé de le ramener mort ou vivant. Sa sécurité, celle de son épouse et de ses enfants étaient menacées, à l'entendre.

 

L'accusé fond en larmes

 

Pris d'émotions, le commandant Jean-Noël Abéhi a fondu littéralement en larmes, obligeant le juge à suspendre l'audience pour lui permettre de reprendre ses esprits. C'est une question de son avocat, Me Gohi Bi Raoul, qui l'a mis dans cet état. L'avocat lui a demandé, pour sa défense, s'il avait posé, dans sa carrière, des actes en faveur des autorités au pouvoir actuellement. « Que je sois aujourd'hui devant ce tribunal, accusé par l'État de Côte d'Ivoire, j'ai mal », a-t-il soutenu. Avant de retracer ses hauts faits d'ar (...)

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