Plusieurs témoins ont confirmé, hier, devant la cour d'assises, la gravité des accusations lancées contre Zahé Brice alias ''Brico'' et Dagoué Zigui dit ''Sorcier'', respectivement secrétaire général et secrétaire adjoint de la Fesci à la cité universitaire de Williamsville.
Ils sont jugés pour ''atteinte à la défense nationale'',''attentat ou complot contre l'autorité de l'Etat'', ''constitution de bandes armées'',''direction ou participation à une bande armée'',''participation à un mouvement insurrectionnel'', ''trouble à l'ordre public'', ''coalition de fonctionnaires'', ''rébellion'',''usurpation de fonction'', ''tribalisme'' et ''xénophobie''.
Lors de ce cinquième jour de ce procès historique, cinq des six témoins ont mis à mal la version des accusés qui ont nié avoir «tué, assassiné, cassé et même brûlé, avant, pendant et après la crise postélectorale en Côte d'Ivoire». «Ce sont les étudiants dirigés par ''Sorcier'' qui ont tiré sur moi», a raconté à la barre, Coulibaly Djénéba, âgée de 48 ans. «Je suis mère de 8 enfants. Ils sont arrivés vers 18 h. Ils ont demandé d'ouvrir la porte. Ils sont rentrés et ils ont tout cassé. Ce sont eux qui régnaient sur Williasmville. Ils cassaient, ils pillaient les boutiques, les maisons... », a-t-elle poursuivi, mettant formellement en cause les étudiants de la cité de Williamsville, un quartier au nord de la commune d'Adjamé, proche d'Abobo.
Fousseni Fofana, âgé de 27 ans et vivant à Williasmville depuis sa tendre enfance, a confirmé la violence causée par les étudiants. «Mes deux parents ont été tués par des étudiants. Ce sont les éléments de ''Sorcier'' et ''Brico''. Tout Williamsville le sait», a-t-il crié en présence de Michel Gbagbo, assis seul dans le box des accusés. Après la pause, les charges contre les accusés se poursuivaient.
Koné Moussa, le troisième témoin de la journée, à même reconnu ''Sorcier'' à la barre. L'étudiant, cheveux ras, était habillé dans une chemise bleu ciel à rayures blanches. «Je le reconnais. J'ai même échangé avec lui sur le pont piéton de Williamsville et il m' a promis de ne pas venir chez moi», a-t-il précisé, avant de poursuivre : « Malheureusement, le 16 mars 2011, ses hommes sont arrivés chez nous. Ils ont tué mon grand frère et ont emporté mes 4 millions de F cfa avant de se replier à la cité universitaire».
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