Politique

Elections 2015 / Gervais Coulibaly : « Pourquoi je veux la présidence de la CEI »

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(Photo d'archives)

Le président de Cap Unir pour la Démocratie et le Développement (Cap-Udd) et ancien porte-parole de l'ex-président, Laurent Gbagbo, Gervais Coulibaly, fera partie de la nouvelle Commission électorale indépendante (Cei). Il y représentera la Ligue des Mouvements pour le Progrès (Lmp), une coalition de partis de l'opposition ivoirienne. Interview.

Depuis plusieurs mois, la composition de la Cei provoque d’intenses débats dans la classe politique ivoirienne. Le Front populaire ivoirien (Fpi), principal parti d’opposition, ou le député Pdci, Konan Kouadio Bertin, dit KKB, la jugeant trop politique et déséquilibrée. Le 9 juillet dernier, une plate-forme d’Ong ivoiriennes, Action pour la protection des droits de l’Homme (Apdh), a également saisi la Cour africaine des droits de l’homme afin de pousser l’État à réviser la loi sur la réforme de la Cei.

À l’heure actuelle, 15 des 17 membres sont déjà nommés. Les deux restants devant l’être par le Fpi et ses alliés de l'Alliance des forces démocratiques - une autre plate-forme de partis d’opposition -, qui pour le moment ne pipent mot. Bien que membre de l’opposition, Gervais Coulibaly a, lui, décidé de participer à la Cei. Il a reçu Jeune Afrique, au siège de son parti, à Abidjan, pour expliquer les raisons de son choix. Interview.

 

Jeune Afrique : pourquoi avez-vous accepté de siéger à la Cei, alors même que celle-ci est sous le feu des critiques dans votre camp ?

Gervais Coulibaly : Non seulement j’ai accepté d'y siéger, mais je l’ai aussi demandé. J’ai expliqué à mes camarades de la Lmp que je souhaitais y aller, car la Côte d’Ivoire a toujours eu des problèmes au sortir de ses élections et qu'il est temps d'en finir. Est-ce parce que ces dernières ont toujours été mal organisées? Je n’en sais rien. En tous cas, il y a toujours eu un camp qui, au final, a refusé les résultats. Étant préfet de formation, je pense pouvoir apporter une certaine expertise afin que nous évitions à nouveau ce type de problème et les crises post-électorales qui en résultent.

 

Un choix dans lequel certains ne voient qu’opportunisme… Que leur répondez-vous ?

À vrai dire, je me fiche de ces commentaires. La vérité, c’est que nous avons besoin d’élections apaisées dont les résultats respecteront la volonté de la population. Pour atteindre cet objectif, il faut que certains acceptent de mettre leurs ambitions personnelles entre parenthèses et que le pays puisse avancer. Ce que je fais en allant à la Cei.


Que pensez-vous de la stratégie du Fpi, qui maintient le suspense et n’a toujours pas nommé de représentant ?

Lorsque mes camarades du Fpi prennent une décision, ils la prennent en connaissance de cause et par rapport à des objectifs précis. Ces objectifs, nous les partageons. Nous n’avons simplement pas les mêmes méthodes pour les atteindre. Je n'aime donc pas juger ces dernières, tout autant que je n’aime pas qu’on juge les miennes. Avec le Fpi, nous sommes de la même maison, j’appartiens juste à une chambre différente. Lorsque j’ai des choses à leur dire, je préfère aller les voir directement.

 

Que pensez-vous alors de cette nouvelle CEI ?

J’ai été l’un des premiers à la critiquer, à dire qu’elle était totalement déséquilibrée. Et je la critique toujours. Simplement, je suis réaliste. Si nous décidons de ne pas y siéger, est-ce que cela changera quelque chose ? Absolument pas. Il y a plus de cent cinquante partis politiques en Côte d’Ivoire, on trouvera toujours des gens qui accepteront d’occuper les chaises vides des autres. Et les élections se dérouleront quand même, en donnant des résultats qui s’imposeront à tous. Au lieu de s’abstenir, je dis qu’il faut aller à l’intérieur et essayer d’apporter les correctifs nécessaires.

 

Par "déséquilibrée", qu’entendez-vous ?

Il y a 17 membres, dont un représentant du président de la République, 4 représentants des partis au pouvoir, 4 représentants de l'administration, 4 pour la société civile et 4 pour les partis de l'opposition. Un système des quatre quarts qui, pour rappel, n’était pas acquis dès le départ et qui a été obtenu après négociations (...)

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