Côte d'Ivoire : « La direction de Fraternité Matin a profité du plan social pour régler ses comptes »

  • Source: jeuneafrique.com
  • Date: vend. 23 nov. 2018
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Journaliste à Fraternité Matin depuis 28 ans, figure du journal, Marcelline Gneproust fait partie des onze salariés concernés par le plan social massif qui frappe le quotidien gouvernemental. Elle dénonce ici un « règlement de comptes ».

La Société nouvelle de presse et d'édition de Côte d'Ivoire (SNPECI), propriété de l'État ivoirien et éditrice du journal Fraternité Matin, a annoncé vendredi 16 novembre un vaste plan social. 123 salariés vont être licenciés du quotidien, en plus des 32 départs volontaires prévus. Au total, 155 employés – sur un effectif de 339 – vont devoir quitter « FratMat ».

Raison invoquée : les difficultés financières du titre de presse créé il y a bientôt 54 ans. Ses pertes cumulées sur la période 2012-2017 s'élèvent à 2,3 milliards de francs CFA (3,6 millions d'euros), portant ainsi les déficits cumulés de l'entreprise à quelque dix milliards de francs CFA à fin 2016. Fin novembre, le gouvernement avait pourtant accepté d'effacer une dette à hauteur de 5,5 milliards de francs CFA et d'injecter 3,6 milliards de francs CFA supplémentaires, en échange de réformes.


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Jeune Afrique : Le porte-parole du gouvernement a estimé jeudi que le plan social avait été préparé sur des critères « justifiés et objectifs ». Partagez-vous sa position ?

Marcelline Gneproust : Si c'était le cas, il n'y aurait pas tous ces remous. Nous ne comprenons pas pourquoi les journalistes sont concernés. Nous ne remplissions pas les critères qui avaient été établis pour mettre en place ce plan social. La seule explication, c'est que jeuneafrique.com/225956/culture/c-te-d-ivoire-venance-konan-pilier-m-diatique/">le directeur général, Venance Konan, a profité de cette situation pour régler ses comptes.

Pourquoi parlez-vous de règlement de comptes ?

Officiellement, nous sommes licenciés pour motifs économiques. Mais la rédaction est le cœur d'une entreprise de presse. En ce moment, onze journalistes sont touchés. Dans la rédaction papier, il n'en reste que 12. Comment un journal peut-il fonctionner avec si peu de journalistes ? Nous constatons que certains avec lesquels Venance Konan a eu des problèmes sont concernés par ce licenciement.

Est-ce votre cas ?

Je sais qu'il disait souvent de moi je ne travaillais pas assez. Mais dans notre journal, il n'y a ni système d'évaluation, ni fiche de poste. Sur quels critères s'appuie-t-il pour dire que je travaille pas ? J'ai été récompensé par le prix Ebony du meilleur journaliste en 2012, et j'ai reçu le prix panafricain de la presse écrite en 2016. Comment peut-on dire cela de moi ?

Contestez-vous la nécessite de mesures fortes pour sauver Fraternité Matin ?

Le plan social s'impose. (...)

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