Réconciliation nationale / Guillaume Soro depuis le Gboklè : « Mes mains sont tendues, j'attends Damana Pikas »
- Source: linfodrome.com
- Date: sam. 28 avr. 2018
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« Aujourd'hui, je prendrai la parole juste pour vous dire merci, pour dire merci en des mots simples mais qui viennent de mon cœur. Merci à chacune et à chacun d'entre vous. Merci pour l'accueil, mais au-delà, merci pour la sincérité, la franchise et la vérité que nous partageons ensemble. Oui, je l'ai dit hier, j'ai été fortement impressionné par l'accueil qui m'a été réservé. J'aurais pu penser que tout ça était organisé. J'ai vu Alain Lobognon, il m'a rassuré que le caractère privé de ma visite avait bien été respecté, mais les parents ont simplement refusé.
Personnellement, ça me touche, parce que je ne m'attendais pas à autant d'attention, d'amitié et de fraternité. Je dis souvent, on peut forcer des gens à venir à un lieu de rassemblement, mais on ne peut les forcer à sourire. En vous regardant, après avoir écouté tous les messages francs que vous m'avez adressés, comment ne pas être touché, content de la qualité des propos que vous avez tenus ? Je me rends à Fresco pour ma première fois et je découvre une région potentiellement riche. Je découvre un peuple franc, sincère loyal et fidèle. Rien ne vaut et ne peut remplacer ce contact direct que j'ai eu avec vous. Au nom de mes parents Sénoufo du Nord qui sont venus me parler aussi, je voudrais dire que nous aussi, nous sommes un peuple qui cultive la loyauté et la fidélité. Quand un Sénoufo décide de vous suivre, il vous suit jusqu'au bout. Il ne sait pas trahir, parce que dans la culture du bois sacré, on apprend à l'adolescent ce que c'est qu'être un adulte. On lui apprend ce que c'est que la douleur mais surtout la loyauté, le courage et la fidélité. En ce sens-là, nous nous rejoignons, c'est pourquoi je suis très heureux. Permettez-moi d'insister sur ces remerciements parce que je suis très heureux.
Je voudrais saluer tous les porte-paroles qui m'ont adressé des mots aimables. J'ai pris bonne note des doléances que vous avez évoquées et c'est normal. Avec votre fils Alain Lobognon, je vais voir les doléances que nous pouvons réaliser à court terme. Celles qui méritent que j'en parle au président de la République, et avec lui, nous allons y travailler. Au niveau des doléances, j'ai vu, j'ai parcouru un peu la cité, c'est vraiment magnifique ici. Il y a un potentiel touristique formidable dans cette région qui gagnerait à être exploitée. Les jeunes ont parlé de l'agriculture, c'est bien. J'ai bien noté le désir de voir le chômage baisser. Effectivement, la question du chômage est réelle, pas seulement en Côte d'Ivoire, mais partout en Afrique et il faut que les gouvernants trouvent des solutions à ces problèmes. Je suis d'accord avec les jeunes pour que nous lancions des réflexions, pour faire des propositions concrètes. J'ai entendu la voix du porte-parole des chefs, j'ai promis de vous recevoir à Abidjan, et je le ferai. Je suis d'accord que ce qui doit se passer entre chefs, doit rester entre chefs, moi-même étant chef traditionnel par ailleurs. Alain m'a rappelé à juste titre les problèmes structurels dans la région. Il me parlait des problèmes d'eau potable. Nous allons en parler avec le Président. Il y a un Plan national de développement qui a été mis en place, qui englobe ce genre de problème.
Vous avez aussi parlé de réconciliation nationale. Les jeunes me l'ont dit, les chefs également, tout le monde l'a dit. Nous allons continuer notre plaidoirie pour la paix et la réconciliation dans ce pays. Je demande aux chefs de travailler à la cohésion, de travailler à la paix, car il n'y a pas d'autre issue. Hier, quand j'ai dit qu'il fallait qu'on se réconcilie, certains ont réagi en disant : ‘‘de quoi parle Guillaume ? Qu'est-ce qu'il dit encore ?'' Qu'ils sachent que ça ne peut pas me décourager. Il faut beaucoup plus. Pour quelqu'un comme moi, ce ne sont pas quelques cris d'orfraie qui vont m'effrayer et m'arrêter. Quelqu'un a dit ‘‘le vivant d'attentat d'un avion'', même l'avion-là ne m'a pas arrêté. La seule guerre que nous devons mener, c'est la réconciliation, il n'y a pas autre chose.
Tous les pays se sont développés parce d'abord, les filles et fils autour de la nation, se sont rassemblés et ont décidé de développer leur pays. Si quelqu'un vous tient un autre discours, il vous trompe. Les (...)
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