Attribution des taxis, installation de détecteur de mouvement, « gbaka Ivoire » : Dr Kouyaté Mohamed, DG du FDTR explique tout
. Des révélations sur les défauts de tarification

  • Source: linfodrome.com
  • Date: vend. 23 fév. 2018
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Etablissement public à caractère industriel et commercial créé en 2014, le Fonds de développement du transport routier (Fdtr) a marqué sa présence ces derniers mois à travers plusieurs projets notamment les Taxi Ivoire. Dr Kouyaté Mohamed, Dg du fonds nous livre dans cet entretien l'ensemble des grands projets de transport routier prévu par le gouvernement à Abidjan et à l'intérieur du pays. Il se prononce aussi sur les polémiques créées par certains de ces projets.

Monsieur Kouyaté, le gouvernement s'est récemment lancé dans un vaste programme de renouvellement du parc automobile, notamment à travers le Fonds de développement du transport routier (Fdtr) à la tête duquel vous êtes. En quoi consistera concrètement ce programme ?

C'est un décret 2014 n0 96 qui porte création du Fonds de développement du transport routier (Fdtr) qui a un statut d'établissement public à caractère industriel et commercial créé en 2014 et dont les principales missions sont la facilitation de la mise en place de crédit acquéreur, d'appui à toute action de développement du transport routier et de mobilisation de ressources en vue de financer les actions de développement. Et dans ces 3 missions que je viens de décliner, siège de manière importante le programme de renouvellement du parc automobile. Ce programme à ce jour comprend 3 grandes composantes.

 

Que sont-elles ?

Nous avons une composante qu'on appelle Ashok Leyland qui repose sur un montant financier tripartite entre l'Etat de Côte d'Ivoire et une institution financière internationale appelée Eximbank Inde et une firme internationale appelée Ashok Leyland. Ce projet vise le renouvellement de 3600 véhicules.

La seconde composante, c'est la composante Pamoset qui vise à assister et moderniser le secteur du transport routier et qui est menée en collaboration avec la Banque mondiale. Le Pamoset institue le mécanisme de la prime à la casse automobile. Ce projet vise dans sa phase test à renouveler 300 camions poids-lourds sur l'axe AbidjanOuagadougou. Et la dernière composante du projet est celle qui se consacre aux taxis à compteurs horokilométriques pour lequel nous avons déjà mis sur le marché 227 taxis dont 100 de marque Renault Logan, 100 Toyota et les 27 autres de marque iranienne et chinoise. Nous sommes actuellement en instance de mise en circulation de 100 autres véhicules taxis qui doivent être enlevés rapidement au port d'Abidjan. Ce qui nous permettra de porter notre action à une hauteur de 300 taxis.

Mais l'ambition du ministre des Transports c'est d'aller vers une massification immédiate et urgente, de plein pied avec les attentes des populations abidjanaises. Pour cela, il nous a instruit de porter la cadence à 2000 taxis par an soit 500 taxis en moyenne par trimestre. Et pour cela, des stratégies de financement seront bientôt mises en place. Une table-ronde avec les banques et autres partenaires financiers sera bientôt organisée afin de les intéresser au financement de ce projet.

 

Avec l'état actuel de la circulation à Abidjan, décriée par les populations, Abidjan est-il prêt à accueillir un nombre aussi important de véhicules à ce jour ?

Il faut d‘abord se référer aux grandes orientations tracées par le ministre des Transports qui vise à assainir l'environnement des Transports à Abidjan et au-delà, dans toute la Côte d'Ivoire. Sachez donc que l'environnement sera assaini. Les mesures d'accompagnement seront mises en œuvre telles que tracées par le ministre qui permettront d'asseoir un environnement plus propice à l'exploitation, à la rentabilité du projet de taxi compteur à Abidjan. Donc la massification doit se faire maintenant parce qu'elle est en phase avec les attentes exprimées par les populations d'Abidjan. Au demeurant je voudrais souligner que la population de taxi compteurs évaluée aujourd'hui à Abidjan, quand on se réfère à certaines sources crédibles, nous indiquent que nous avons dans l'ordre de 15 à 16 milles taxi-compteurs. Et quand on sait la grande vétusté qui mine cette population de taxi, il y a urgence pour le gouvernement, le ministère des Transports, de procéder à leur remplacement progressif de manière ordonnée et en accord avec les différentes parties prenantes.

 

Au-delà d'Abidjan qu'est-ce qui est prévu pour l'intérieur du pays ?

C'est justement ce qui est intéressant dans la démarche de l'initiative qui a permis de fonder ce programme. C'est une initiative qui embrasse l'ensemble du territoire ivoirien donc l'ensemble des transporteurs ivoiriens disséminés sur l'ensemble du territoire. Le projet s'ouvre, certes sur Abidjan, par la composante taxi-compteur mais il y a la composante camion lourd au travers le mécanisme de la prime à la casse, et les composantes d'Ashok Leyland qui peut se décliner en 4 types de véhicules. Les véhicules cars de 40 et 26 places, les véhicules camions de transport de produits agricoles et les véhicules dits bennes de 10 roues. Ce sont autant de véhicules qui sont ouverts à l'ensemble des transporteurs. Donc il est pensé une composante Abidjan mais il est aussi pensé une composante au-delà d'Abidjan qui embrasse l'ensemble des transporteurs.

 

Deux mois après le lancement du projet Ivoire taxi, quel bilan peut-on en dresser ?

Etant une partie prenante au projet il nous est difficile de nous prononcer puisque nous sommes dans une espèce de suspicion légitime. Nous serons tentés de vous adresser un satisfecit. Mais au-delà, je voudrais prendre à témoin les messages d'encouragement que nous recevons, les réactions sur les organes en ligne, les réseaux sociaux, les réactions des populations dans leurs rapports avec les chauffeurs, les gestionnaires des entreprises et l'engouement que les entreprises elles-mêmes expriment. C'est autant de retours qui nous confortent dans l'idée que le projet Ivoire Taxi est un projet plein de potentialités et porteur d'espérances fortes auprès des populations et auprès des gestionnaires. C'est pour cela que l'initiative de massification constitue pour nous un challenge que nous devons relever immédiatement tel que le ministre nous en a instruits.

C'est en cela que nous pouvons dire que si nous avons les accompagnements souhaités et souhaitables des institutions internationales comme la Bad, la banque mondiale, les banques commerciales partenaires locales, c'est un projet qui donnera un nouveau visage à Abidjan. C'est un projet qui assurera une mobilité intelligente des populations d'Abidjan sur le plan de la sécurité qui est une donnée importante de notre vie de tous les jours, sur le plan de la modernité,… C'est un package que nous offrons et qui peut-être, pour l'heure est futuriste, mais qui deviendra ordinaire d'ici à deux, trois ans. Parce qu'Abidjan doit pouvoir rêver à l'instar des mégalopoles du monde des possibilités de transport assez confortables, assez modernes, assez sécurisés.

 

Concernant le projet de Taxi Ivoire, comment se fait l'acquisition ?

C'est d'autant plus important de savoir quels sont les critères d'éligibilité étant entendu que des sons de cloche font état de ce que c'est en vase clos que le projet est mené. Si vous allez sur le site du Fdtr aujourd'hui, vous verrez les critères d'éligibilité de ce programme. Mais nous allons amplifier notre démarche communicative de sorte que de plus en plus de personnes aient accès à ces critères d'éligibilité. Mais ce qu'il faut retenir pour l'heure c'est que les critères d'éligibilité portent sur la constitution d'un dossier. Un dossier dans lequel vous mentionnez votre ambition de faire une activité de taxi sur Abidjan. Vous indiquez le nombre de véhicules que vous aimeriez avoir et le business plan qui vous permettra de réaliser les atteintes financières que vous vous êtes fixées. Et vous devrez également vous conformer aux critères arrêtées d'accord parties entre le Fdtr et les banques partenaires.

 

Quels sont, grosso modo, les critères à remplir pour les personnes désireuses de faire partie du programme ?

Nous avons des critères en 3 grandes familles. Le 1er critère ce sont les critères d'ordre juridique. Elles doivent se constituer en société. Dorénavant en Côte d'Ivoire on ne pourra pas exercer l'activité de transporteur sans être constitué en société avec tous les statuts et règlements intérieurs qui vont avec. Second élément : Vous devez être dans une démarche économique soutenue par la production d'un business plan qui permet d'avoir l'environnement d'un projet, l'objectif que vous vous êtes fixé, de voir votre potentiel existant et votre potentiel à créer de même que votre capacité à faire face aux défis de votre projet. En 3e c'est votre capacité financière pour le remboursement, vos sûretés, vos garanties qui pourraient être exigées par la Banque qui aura bien sûr discuté de ces éléments avec le Fdtr. Donc c'est lorsque ces phases qui sont les premières phases d'analyse du Fdtr sont accomplies et acceptées, que votre dossier est mis en phase d'expression concrète. En ce moment le véhicule vous est acquis. La Clé vous est remise et vous êtes appelé à exploiter votre véhicule avec les engagements souscrits auprès de la banque à charge pour vous de faire face à ces engagements en terme notamment de bon entretien du véhicule et de respect des échéances à honorer auprès de la banque.

 

Quelle est la maturité des prêts contractés dans le cadre de ce programme?

La maturité du prêt peut être de 3 ans pour les taxis, 4 ans pour les véhicules moyens et 5 ans pour les autres types de véhicule. Vous faites l'effort de payer les engagements financiers souscrits et vous devenez propriétaire du véhicule au terme de la maturité du prêt tel que les termes que vous avez souscrits auprès de la banque l'ont prévu et que vous avez acceptés.

 

Les candidatures se poursuivent-elles ?

Nous sommes en moyenne à une centaine de demande que nous traitons par mois. La vérité est que si vous prenez des informations auprès de notre centre d'appels qui reçoit en moyenne entre 150 et 200 appels par mois pour savoir un peu les conditions d'accessibilité à ce programme, et que vous vous informez également auprès de notre département des études du suivi et des évaluations, vous verrez qu'il y a un engouement certain qui va crescendo depuis que le programme d'Ivoire Taxi a été lancé. Depuis que nous avons reçu plus de 300 véhicules qui sont en attente d'être enlevés aujourd'hui au port d'Abidjan, la demande également est forte. C'est dire que le projet est dans une phase de lancement qui nous permet d'espérer une phase de croisière d'ici peu. Parce que les attentes sont exprimées et l'implication et l'engagement du ministre sont tellement forts, les attentes des populations et des transporteurs sont également fortes, que nous sommes obligés de relever ce challenge et de le réussir dans un délai très proche.

 

Le Fdtr avait produit un communiqué relatif au remboursement des usagers victimes de mauvaise tarification.

En fait la vision du ministre est de mener une politique qui soit la plus acceptée possible par la grande majorité des populations. Dès lors qu'une dérive aussi minime serait-elle est relevée, automatiquement, il est de son devoir d'instruire le Fdtr afin que ce dérapage soit rattrapé. Il a effectivement été constaté qu'il y a eu des défauts de programmation initiale des compteurs. Ce qui a entrainé une espèce de paramétrage déficient dans la tarification. Certains clients ont relevé ce déphasage entre la tarification pour certaines distances alors le ministre nous a demandé de penser à gérer cet état de fait. Notamment de régler la question de ceux qui avaient été victimes d'un paramétrage ou d'une tarification défaillante. Nous avons alors demandé à ceux qui avaient été victimes de ces paramétrages de s'adresser au Fdtr afin que nous puissions réparer ce préjudice indépendant de notre volonté qui leur a été causé. A ce jour, aucun ne s'est présenté. Aucune victime ne s'est présentée.

 

Peut-on dire à ce jour que les défauts de paramétrage des Taxi Ivoire ont été corrigés ?

Les défauts de paramétrage ont été corrigés dès que les instructions du ministre nous ont été données. Dans les 48h qui ont suivi, tous les véhicules ont été reparamétrés et je pense que c'est ce qui explique aujourd'hui le silence sur les réseaux sociaux.

 

Toujours concernant ce projet, il se dit que les arrangements ne sont pas autorisés en même temps d'autres personnes disent le contraire. Qu'en est-il exactement ?

La position du ministre est incontestablement marquée par la mise en marche systématique du compteur. Il est exigé, selon les termes de l'accord conclu entre les entreprises de transport et le Fdtr que le compteur doit être mis en marche de manière systématique. Toute suggestion qui pourrait venir des entreprises par rapport à l'exploitation de leur parc auto devrait être soumise à l'attention du ministre qui avisera en tant qu'autorité compétente. Mais il n'est pas du tout indiqué que l'entreprise de transport donne des instructions contraires ou que le chauffeur à son initiative accepte de s'adonner à des arrangements alors que les instructions ministérielles sont claires là-dessus à savoir le principe de la mise en marche du compteur.

 

Ne pensez-vous pas que cette restriction pourrait mettre à mal des activités des acteurs du secteur ?

C'est bien pensé. Aujourd'hui, le ministre est dans un partenariat gagnant-gagnant avec les entreprises de transport. D'une part, le Fdtr sur la base des instructions du ministre a pris des engagements pour permettre aux entreprises de rentabiliser leurs projets. En face, les entreprises ont des obligations à respecter vis-à-vis du Fdtr et partant du ministère. Si, à la mise à l'épreuve des engagements, il y a des retours d'expérience qu'il faut regarder, on les regardera ensemble. Sur les différents segments de préoccupations qu'ils pourront exprimer, en ce moment ce sera exprimé. Et le ministre à son niveau les prendra à son compte et avisera.

Mais il n'est pas question, contrairement aux engagements souscrits de part et d'autre, qu'au moment où nous devons aller vers la mise à l'épreuve de ces engagements, il y ait des distances et des initiatives de liberté prises par rapport à ces engagements. Il faut que les entreprises acceptent de respecter leur part de contrat souscrit et le Fdtr les accompagne comme convenu. Au cas où il y aurait d'éventuels problèmes qu'elles aimeraient porter à la connaissance du ministre, elles n'ont qu'à saisir le Fdtr mais pour l'heure il y a un cadre conventionnel qui a été souscrit auquel nous devons tous obéir.

 

Une révision de cette restriction n'est donc pas à écarter ?

Je ne pense pas être l'autorité compétente pour le dire. Ce qu'il m'appartient de faire, c'est de porter à l'autorité de droit, toutes les remarques et suggestions qui me seront portées et la liberté et le pouvoir décisionnel appartiendra au ministre.

 

Qu'est-ce qui est fait au niveau du Fdtr pour contraindre les acteurs du secteur à respecter cette restriction ?

Première chose : dès lors que nous sommes informés que certains chauffeurs s'adonnent à la pratique de l'arrangement, nous remontons l'information au gérant et nous lui demandons de se mettre en rapport avec son chauffeur pour qu'il cesse immédiatement cette pratique.

Deuxième mesure : Nous avons sign& (...)

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