Menace terroriste, embargo sur les armes, porosité des frontières, phénomène des microbes et ex-combattants : Ces signaux qui inquiètent


(Photo d'archives)
  • Source: La Tribune Ivoirienne
  • Date: mer. 02 déc. 2015
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Dans un contexte où la Côte d'Ivoire est frappée d'embargo sur les armes lourdes, menacée à l'intérieur par les «microbes» et autres ex-combattants, l'on se demande si l'armée dispose de ressources nécessaires pour prévenir d'éventuelles attaques.

Depuis le 15 juin 2015, l'armée est déployée aux différentes frontières du pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, selon le ministre Paul Koffi Koffi chargé de la défense. D'autres dispositifs sont actionnés depuis les attaques de Bamako, la capitale malienne pour tenter de contrer la menace djihadiste. La destruction systématique des sites clandestins d'orpaillage qui servent à financer le terrorisme, la surveillance accrue de certains sites stratégiques, l'intensification d'échanges de renseignements avec plusieurs pays de la sous-région et certaines chancelleries. Voici autant de décisions prises par les autorités d'Abidjan. L'objectif est clair, rassurer les Ivoiriens.

Cependant, plusieurs raisons font grandir l'inquiétude au sein de la population.

D'abord, l'embargo sur les armes lourdes qui frappe le Pays. Pour plusieurs analystes, dans ce contexte où la menace est réelle, cet embargo risque de limiter la capacité opérationnelle des Forces républicaines de Côte d'Ivoire. Cette restriction imposée par la communauté internationale affaiblie les Frci et cela est connue des djihadistes, poursuivra cet observateur. Cette inquiétude est partagée par le ministre Paul Koffi Koffi qui révélera au cours du presse club organisée par l'Unjci: «C'est vrai que nos hommes ont plus besoin de moyens pour être efficaces. Nous travaillons à la levée de l'embargo sur les armes lourdes, afin d'acquérir des aéronefs pour renforcer notre présence sur le terrain car la menace est réelle et elle n'a pas de visage.».

Ensuite, une autre plaie vient grossir la peur au sein des populations. C'est celle de la porosité des frontières ivoiriennes accentuée par la multitude de pistes clandestines utilisées par divers trafiquants. Les attaques successives et meurtrières des postes frontaliers de Noé, Grabo et d'autres localités de l'Ouest du pays, durant le premier quinquennat du chef de l'Etat démontrent clairement les limites des actions des Frci. Plusieurs fois débordé par les frappes d'hommes armés dans les localités proches de la frontière libérienne, l'Etat major des Frci a de nombreuses fois sollicité le soutien logistique des forces de l'Onuci et Française pour ramener le calme dans ces localités. De l'avis de certains observateurs, la lutte contre le terrorisme se joue à nos frontières. Car trop poreuses et sous équipées en technologies de pointes. A en croire ces érudits, la densité importante des flux migratoires mal contrôlés et la corruption aux frontières restent les défis majeurs dans cette lutte. Conscient de la perméabilité des frontières et des risques d'infiltration des djihadistes, le ministre en charge de la défense tentera de rassurer au cours du presse club de l'Unjci : « Les différentes attaques que nous avons subies aux différentes frontières, à Azito et dans certaines casernes, nous ont permis de tirer des leçons et de renforcer notre présence aux frontières ivoiriennes depuis la mi-juin 2015 ».

Enfin, l'épineux problème des ex-combattants et le phénomène des ‘'microbes'' qui troublent aussi la quiétude des populations. Selon des chiffres officiels, 90% des ex-combattants ont été pris en compte par l'Addr. La question que l'on se pose, que deviennent les 10% d'ex-soldats qui foisonnent encore les rues ? On le voit clairement, les ex-combattants et ‘'microbes'' avides d'argent sont des proies faciles pour plusieurs groupes terroristes. Donc une menace pour la sécurité nationale. Face à ces signaux qui inquiètent, le gouvernement gagnerait à prendre des décisions plus vigoureuses.

Dimitry Chrysostome




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