Interview / Hamed Bakayoko : ''Il y a une vraie menace terroriste''


Hamed Bakayoko ne confirme pas que certaines mosquées wahhabites ont été mises sous surveillance. (Photo d'archives)
  • Source: linfodrome.com
  • Date: jeu. 16 juil. 2015
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Réconciliation nationale, désarmement, terrorisme… Sur tous les dossiers sensibles, le ministre de l'Intérieur défend son bilan. Son prochain défi, organiser une élection présidentielle irréprochable.

Nommé ministre de l'Intérieur en juin 2011, Hamed Bakayoko est, à 50 ans, une pièce maîtresse du système Ouattara. C'est lui qui a reçu le 22 juin, les leaders de la Coalition nationale pour le changement (Cnc). Dialogue avec l'opposition, réforme de la Commission électorale indépendante (Cei), réinsertion des ex-combattants, fronde des militaires, enlèvements d'enfants, affaire des primes impayées de la Coupe d'Afrique des nations ... Rares sont les dossiers sensibles sur lesquels le ministre ne s'est pas penché ces derniers mois. Et le premier flic de Côte d'Ivoire peut se prévaloir d'un indice de sécurité en nette amélioration: selon l'Onu, celui-ci est passé de 3,8 en 2012 à 1,3 fin 2014.

Jeune Afrique : La Côte d'Ivoire est-elle prête pour une nouvelle échéance électorale?

Hamed Bakayoko : Parfaitement. Tous les indicateurs sont au vert. Même si quelques contradictions persistent, le dialogue politique est aujourd'hui réel. Soutenu par un effort économique important, l'environnement est propice à l'organisation de ces élections qui marqueront un tournant pour la Côte d'Ivoire.

 

L'objectif du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp)est-il de permettre la réélection d'Alassane ouattara dès le premier tour?

Tout à fait. Le président a entamé un travail très important. La Côte d'Ivoire est en chantier, mais le pays se redresse. Il faut maintenant consolider tout cela. Cette réélection, avec la stabilité que représente le Rhdp, doit donner plus de confiance aux investisseurs.

 

La Cnc se présente contre lui. Comment percevez-vous sa création?

Elle participe à la dynamique démocratique. Il n'y a aucun problème pour que ses membres s'expriment et agissent. Mais toutes leurs activités doivent se faire dans un cadre reglementaire sans perturberl'ordre public. La Cnc est entièrement composée de cadres. Ils savent donc comment fonctionne l'État. Lorsqu'on veut organiser une manifestation, il y a un protocole à respecter.

 

Mais des jeunes du Rassemblement des républicains (Rdr, au pouvoir) n'ont- ils pas manifesté sans autorisation le 20 juin?

C'est faux. Toutes les manifestations, même un concert, sont soumises à l'autorisation des maires.

 

Dans nos colonnes, Charles Konan Banny a accusé le régime de bafouer les libertés publiques...

Il est dans son rôle de nouvel opposant...

 

Pourquoi Hubert Oulaye, Sébastien Dano Djédjé et Justin Koua, tous cadres du Front populaire ivoirien (Fpi, opposition)ont-ils été arrêtés début mai?

Les faits qui leur sont reprochés n'ont rien à voir avec leurs activités politiques. Oulaye est accusé de complicité dans l'assassinat des Casques bleus de l'Onu en 2012. Justin Koua est poursuivi pour troubles à l'ordre public et pour avoir tenu des propos insurrectionnels. Il ne faut pas confondre faire de la politique librement et porter atteinte aux Institutions. Les hommes politiques ne doivent pas franchir les limites. Nous avons déjà payé trop cher leurs erreurs.

 

La Cnc a fait des recommandations, notamment sur la Cei. Allez-vous en tenir compte?

Chaque parti peut avoir ses revendications, mais l'État et le gouvernement font ce qu'ils peuvent. La Cei a fait l'objet d'un long processus de discussion avec tous les partis. À quatre mois de l'élection, on ne peut pas la remettre en cause sans mettre en danger tout le processus. Or, il est primordial que la Côte d'Ivoire soit capable d'organiser ce scrutin aux dates prévues.

 

Pourquoi avoir reconduit Youssouf Bakayoko à la tête de la Cei, alors qu'il n'est pas soutenu par une partie de l'opinion publique?

Il a été élu par la commission. Il a prouvé qu'il était un homme d'expérience et intègre. S'il n'avait pas eu le courage de donner les vrais résultats, je pense que ce pays aurait vécu une crise plus grave.

 

Après celle du' 10 juin, une deuxième attaque a eu lieu à la frontière avec le Mali, le 27 juin. La Côte d'Ivoire pourrait-elle être menacée par le terrorisme?

Nous sommes très vigilants. Il y a une vraie menace sous-régionale que nous prenons au sérieux. Il faut anticiper. Nos forces sont montées en puissance dans la zone et nous travaillons beaucoup avec les pays amis, afin de mettre en place une bonne synergie entre nos services de renseignements.

 

Est-ce vrai que certaines mosquées wahhabites ont été mises sous surveillance?

Je ne confirme pas cette information, mais nous sommes particulièrement prudents. L'islam pratiqué en Côte d'Ivoire est très modéré. Selon moi, il n'y a pas de risque d'une montée extr&ea (...)

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