Quelque 602 militaires, notamment des « appelés de 2010 », rentrés d'exil pour répondre à l'appel du chef de l'Etat, Alassane Ouattara, se disant aujourd'hui « floués » par le gouvernement, sont en rogne contre le pouvoir d'Abidjan.
Et l’ultimatum qu’ils lancent « au chef suprême des armées » se veut un indicateur clair de leur détermination à faire aboutir leur cause. « Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Nous demandons au président de la République, Alassane Ouattara, qui est en même temps le ministre de la défense de nous dire la vérité. Nous lui demandons de nous situer sur notre sort avant les élections présidentielles. Si d’ici les élections présidentielles, nous n’avons pas de réponse claire venant du chef de l’Etat, alors nous allons considérer que notre cause est perdue, et que nous avons été roulés dans la farine… Et nous aviserons ». Ce sont les propos que nous a tenus, le dimanche 12 avril 2015, à Yopougon, une des têtes fortes des militaires rentrés d’exil, qui est aussi et surtout proche collaborateur du caporal Horo Arthur Donald, porte-parole et représentant de ces militaires rentrés d’exil.
Ces « appelés de 2010 », selon notre interlocuteur, ont été formés, pour certains « à Zambakro, à la Garde Républicaine de Yamoussoukro (G.R- Yakro), au centre Technique d’Akakro. Bien que n’ayant pas, pour certains, de matricules et de mecano, leur déploiement était en cours dans les différents sous-groupements du Centre d’opération du Com-Théâtre (C.O de Yamoussoukro), quand la crise post-électorale a éclaté. Les 602 soldats ont pris la fuite dans les pays de la sous-région, dont le Ghana, le Liberia, le Burkina-Faso, le Togo, le Benin … « Nous avons répondu à l’appel du chef de l’Etat sur la base d’un accord », souligne-t-il. Cet accord stipule, notamment, que les militaires rentrés d’exil « ne seront pas poursuivis, percevront leurs soldes à partir du mois de janvier 2014, bénéficieront d’une sécurité et seront réintégrés ».
Courriers sans suite
Mais, sur les 602 qu’ils sont, seulement 28 éléments ont été réintégrés. « Aujourd’hui, nous sommes dans un épais brouillard… Les termes de l’accord n’ont pas été respectés. On nous dit que l’armée est pleine, que l’effectif est atteint. On nous oriente vers l’Addr…Nous refusons d’aller à l’Addr parce que nous ne sommes pas des miliciens, nous sommes des militaires formés par l’Etat de Côte d’Ivoire », s’emporte notre interlocuteur. « Nous ne pouvons plus contenir la colère et l’amertume de nos camarades. Chaque jour, ils nous appellent pour savoir la conduite à tenir… Nous n’avons reçu, en tout et pour tout, depuis notre retour, que la somme de 16.500 Fcfa de la part du ministère de la défense », se plaint-t-il, révélant « leur difficile condition de vie ».
Selon notre interlocuteur, « ce sont au moins 21 courriers dont deux au chef de l’Etat, le 24 décembre 2014 et le 26 janvier 2015, qui ont été adressés aux auto (...)
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