Société

120 heures, 300 recettes ivoiriennes, Mini-mondial de la Cuisine : Zeinab Bancé dans le livre d'or

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ZEINAB BANCE LA NOUVELLE ICONE DE LA CUISINE IVOIRIENNE (PH:DR)

Il n'y a pas de petite fête chez l'Ivoirien, surtout, ceux d'Abidjan, joie, enthousiasm et ferveur rythment toujours les grands moments. Depuis mardi, l'agora de Koumassi, à Abidjan, est en effervescence. Des milliers de personnes se massent jour et nuit devant une vitre, captivées par une scène inédite : Zeinab Bancé, cheffe ivoirienne et cordon-bleu, s'affaire derrière ses fourneaux pour tenter de décrocher le record Guinness du plus long marathon culinaire individuel.

« Victoire ! Victoire ! » scande une foule en liesse, galvanisée par l’exploit de leur compatriote. Yves Aristide Kouassi, 25 ans, l’un de ses fidèles supporters, témoigne : « Parfois, elle est fatiguée, mais dès qu’on danse pour elle, son énergie revient et elle danse aussi. » 

Une cheffe incontestée de la Cuisine Ivoirienne

L’objectif est colossal : cuisiner pendant 120 heures, avec seulement 5 minutes de pause par heure travaillée et 2 heures de sommeil par nuit, afin de battre les 119 heures et 57 minutes de l’Irlandais Alan Fisher. Mais pour Zeinab Bancé, ce challenge dépasse le simple record : « Même si je ne le bats pas, j’aurai réussi à rassembler tout un peuple. »

« Aujourd’hui, c’est le cinquième jour, c’est ça ? Je suis très fatiguée, mais je me sens bien », confie-t-elle, sous l’œil vigilant de son médecin. Modeste et discrète, elle avoue aimer les défis et chercher à se surpasser : « Je veux être reconnue pour mon travail, dans une société où il est parfois difficile pour une femme de trouver sa place. »

Chaque jour, des figures emblématiques viennent encourager la cheffe : des ministres, Simone Ehivet Gbagbo, des artistes tels que Magic System, ou encore Emerse Faé, entraîneur des Éléphants de Côte d’Ivoire. Cette mobilisation illustre l’ampleur nationale de cet événement fédérateur.

Derrière sa vitre, Zeinab Bancé prépare près de 300 recettes ivoiriennes, de grands classiques comme le kédjénou, la sauce graine ou la sauce arachide. Les mets qu’elle concocte sont redistribués aux orphelinats, hôpitaux et populations démunies. « Les plats servent aussi à aider ceux qui ont perdu leur maison dans les démolitions récentes », explique Franck Dosso, responsable de sa sécurité.
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