Enseignement supérieur / Restauration, Cités universitaires, Système LMD : Ces chantiers qui attendent Gnamien Konan

  • Source: Fraternité Matin
  • Date: vend. 14 mars 2014
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Depuis le mercredi 12 mars, l'ex - ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative a hérité du portefeuille de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Des résidences universitaires qui attendent le début ou l'achèvement de leur réhabilitation.

L'apaisement de la tension survenue dans les universités Félix Houphouët-Boigny et Nangui Abrogoua, du fait des actes d'agression de la Police universitaire. Les difficultés d'accès des étudiants aux différents campus dû à la rareté des bus sur les lignes qui les desservent… sont autant de dossiers qui attendent l'ex-ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative.

Tout en s'inscrivant dans la voie du «nouveau départ» prôné par son prédécesseur, Gnamien Konan doit pouvoir parachever les actes de la nouveauté afin d'offrir aux étudiants, aux enseignants et au personnel administratif, des conditions meilleures pour un enseignement de qualité.

Le logement des étudiants

Si les universités ont fait peau neuve et repris du service, la question des résidences universitaires reste, pour l'heure, une équation, sans solution. Les travaux de réhabilitation de la Cité rouge et celle de Mermoz entamés depuis plusieurs mois ne sont pas encore achevés.

Quant aux résidences dans l'enceinte de l'université Félix Houphouët-Boigny, leur réhabilitation est terminée, mais elles attendent toujours sa réouverture. L'ouverture des résidences universitaires permet de résoudre en partie la question de la restauration des étudiants. Qui peuvent ainsi s'y restaurer, au prix traditionnel de 200 F le plat. « En 2013, le Centre régional des oeuvres universitaires (Crou) nous a demandé de déposer les dossiers de demande de chambre. Jusqu'à ce jour, nous n'avons pas encore de suite. Aucun résultat n'a été communiqué. Alors que nous avions payé des fiches à 2000 F », explique Fofana Sindou Sinaly, étudiant en Licence 3 judiciaire. Qui est obligé de quitter Grand-Bassam tous les jours pour Cocody.« Je dois me réveiller chaque jour à 4 heures du matin pour arriver à Cocody à 8 heures. Souvent, j'arrive après 8 heures », relate-t-il.

Comme Fofana Sinaly, de nombreux étudiants bravent toute sorte de difficultés tous les matins pour arriver à Cocody pour ce qui concerne les étudiants de l'université Félix Houphouët-Boigny et à Abobo pour ceux de l'Université Nangui Abrogoua. Pour les plus chanceux. D'autres sont obligés d'abandonner tout simplement les cours pour regagner leur village, faute de tuteur dans la capitale économique de la Côte d'Ivoire.

Un climat apaisé

Gnamien Konan devra aussi instaurer un climat apaisé au sein de la grande famille universitaire. Pendant une année académique (2012-2013), les responsables des universités, notamment ceux de Cocody ont pu créer un climat apaisé qui leur a permis d'avoir une année sans heurt. Et d'achever tous les programmes. « Notre objectif à la rentrée prochaine est d'organiser une rentrée commune pour toutes les unités de formation et de recherche (Ufr) », dévoile un membre de la présidence de l'université Félix Houphouët-Boigny. Mais ce climat s'est détérioré récemment suite à la bastonnade d'étudiants par la Police universitaire. Une police qui avait pour mission d'assurer la sécurité sur les campus, mais qui est aujourd'hui rejetée aussi bien par les étudiants, les enseignants que par le personnel administratif.

Lors d'une interview parue dans nos colonnes, Dr Johnson Kouassi Zimana, porte-parole de la section de l'université Félix Houphouët-Boigny de la Coordination nationale des enseignants et chercheurs (Cnec) a assimilé certains agissements de cette Police à une milice et souhaité qu'elle soit purement et simplement retirée de l'institution. Pour sa part, le Conseil de l'université a décidé de suspendre ladite police, le 1er mars, à l'issue d'une réunion. Une décision qui n'a pas bénéficié de l'aval du ministre Cissé Bacongo.

Son successeur doit donc, dans sa volonté d'offrir un climat apaisé, chercher à résoudre définitivement la question de la Police universitaire.

Le système LMD : difficile mise en oeuvre

L'une des innovations de l'enseignement supérieur prônées par l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, Cissé Ibrahim Bacongo, est l'instauration du système Licence-Master-Doctorat (Lmd). Mais un an après, l'on est toujours dans la phase transitoire de cette réforme. La réalisation des maquettes définitives n'est pas encore effective. « Nous avons eu un atelier à Grand-Bassam au cours duquel, il nous a été demandé de transformer les maquettes des unités de valeur en format Lmd. C'est ce qui a été fait. Désormais, une part du volume horaire est réservée à l'enseignement et une autre au travail personnel de l'étudiant. Nous devons enseigner avec les technologies de l'information et de la communication (Tic). Mais tous les moyens ne sont pas réunis », a reconnu le Doyen de l'Ufr des Sciences juridiques, administratives et politiques (Sjap), le professeur Kassia Bi Oula Joachim, interrogé hier à son bureau sur le sujet. La conséquence de la durée de la phase transitoire, c'est qu'aujourd'hui, pour une même promotion, certains étudiants peuvent s'inscrire en master 2, tandis que d'autres doivent attendre.

Le manque d'enseignants de rang A, qualifiés pour encadrer les étudiants de master 2 fait que les responsables des Ufr organisent des tests pour permettre aux plus méritants de s'inscrire. Les autres sont obligés d'attendre l'élaboration de la maquette définitive ou de se faire établir des diplômes de l'ancien système comme le prévoient les textes de la réforme. Ils sont d'ailleurs les plus nombreux.

Le Doyen reconnaît donc que « la phase transitoire a trop traîné. Et qu'il faut passer à la réalisation des maquettes définitives ». Mais, il sait aussi que « cela suppose qu'il faut faire intervenir le milieu professionnel

(des magistrats, des avocats, des banquiers, des assureurs), ceux qui utilisent les étudiants. Pour leur demander quelle compétence ils attendent afin qu'ils montent les programmes en fonction ».

Gnamien Konan doit donc aller au-delà des nouvelles couches de peinture et de la clôture qui cachent des problèmes non moins importants dans le processus du renouvellement des universités publiques de la Côte d'Ivoire, afin de lui permettre d'être au rendez-vous de l'émergence.

 

JULES CLAVER AKA




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