Demande d'emploi : Faut-il mentir sur son CV ?

  • Source: Journal de l'Economie
  • Date: lun. 10 mars 2014
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La peur de rester longtemps au chômage, pousse certains demandeurs d'emploi à mentir sur leur Curriculum Vitae, au risque de s'exposer à des sanctions…

Entre agrémenter son curriculum vitae pour le rendre plus attractif, et fournir des informations erronées pour le valoriser afin d'être retenu pour un poste, il y a des limites à ne pas franchir. Dans un cas comme dans l'autre, la vigilance est de mise du côté de l'employeur, qui doit procèder à diverses vérifications avant d'embaucher tout demandeur d'emploi.

 

Les mensonges les plus courants

Nombreux sont les « petits » mensonges qui se glissent dans notre CV, et qui peuvent avoir leur importance au moment de la décision finale. C'est le cas par exemple d'une case mal cochée, qui peut nous rendre bilingue en Anglais ou dans toute autre langue, sans que l'on ait des compétences requises pour cette langue. Que cela soit fait volontairement ou involontairement, les conséquences peuvent êtres les mêmes au moment de mettre le postulant à l'épreuve. En outre, les titres de poste surfait (un commercial qui se transforme en Responsable commercial ou marketing), l'agencement des dates pour cacher des moments d'inactivité, un âge que l'on ne mentionne pas de peur de paraître trop jeune ou trop âgé pour le poste requis, un stage ajouté pour gonfler son expérience professionnelle, sont autant de cas repérables par un bon employeur. De tous ces mensonges, les raisons qui ont motivé le départ d'une entreprise peuvent être les plus déterminantes. Ignorant que les entreprises sont de plus en plus solidaires pour la bonne marche de leurs activités, certains demandeurs d'emploi mettent en avant de faux arguments pour justifier leur départ ou leur renvoi d'une société, histoire de masquer leur responsabilité. Cela peut leur être préjudiciable, si le recruteur obtient des informations sur les vraies raisons de votre départ, même si à priori, l'on a tendance à dérouler le tapis à un postulant venant d'un entreprise concurrente.

 

Les risques encourus

Tricher sur son CV, en fournissant de fausses informations peut entraîner une annulation du contrat, selon le droit du travail. Pour cela, il faudrait que la tricherie ait été déterminante pour l'embauche du salarié. Les cas sont certes rares, mais existent tout de même et concernent d'avantage les postes à hautes responsabilités. En cas d'annulation du contrat, le salarié reconnu comme tricheur, est licencié sans indemnité, sans toutefois être condamné à rembourser ses salaires engrangés. Le licenciement est plus immédiat et plus radical pour certaines professions sensibles comme les sciences médicales ou juridiques. Elles font partie des professions qui bénéficient d'un droit de protection.

 

Les «mensonges» acceptables

Les titres accolés aux postes varient souvent d'une entreprise à une autre, le recruteur ne verrait pas d'un mauvais oeil qu'un demandeur d'emploi utilise les termes les plus en vogue dans son CV, qui ont cependant un lien étroit entre eux. Dans le même registre, refuser de faire mentionner une expérience dans un CV déjà bien riche, ne devrait pas être considéré comme un mensonge, à condition que cela soit quelque chose de mineure. A titre d'exemple, il est vraiment inopportun de faire figurer la toute première expérience de travail, pour une personne qui totalise une dizaine d'années de carrière. De même, les interruptions dans un CV, habilement maquillée, sont acceptables, à condition d'en préciser les durées et les motifs (période de chômage, congé maladie ou maternité, voyage d'études,…) au cours de l'entretien.

 

La question d'éthique et de confiance

Si pour un commercial, frauder sur son curriculum vitae peut être perçu presque comme « une qualité de savoir jouer sur l'emballage », il importe cependant de ne pas mentir sur le cadeau en lui-même!. Embellir son CV n'a rien de dramatique en soi, mais de là à tricher réellement sur ses compétences, c'est tout autre chose. Le faisant, le concerné perd toute la confiance de son employeur et celle de ces collaborateurs, qu'il a pu frustrer en occupant un poste qu'il ne méritait pas normalement. Et comme un mensonge en entraîne généralement un autre, l'on ne saurait déterminer avec exactitude jusqu'où il peut aller.




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