Vous êtes connu pour être un farouche partisan de Blé Goudé, vous avez pris à bras le corps la question de sa libération. Pouvez-vous nous faire l'état de vos démarches aujourd'hui ?

Zady Djédjé : Je suis et je demeure un disciple de Charles Blé Goudé. Aujourd'hui, il est en prison. Mon rôle, en tant que disciple de Charles Blé Goudé, est de demander sa libération. De quelle manière ? En demandant pardon. Demander pardon pour les actions que nous avons posées dans ce pays, qui ont, peut-être, choqué les uns et les autres. Nous demandons pardon au Président de la République. Nous lui disons que Charles  Blé Goudé est son fils. Je me suis mis en mission pour que mon guide sorte de prison. Je peux vous dire que je suis très écouté par le président Alassane Ouattara.

Pensez-vous que Blé Goudé a des chances d'être libéré ? 

Z.D : Je dis toujours que dans la vie, il faut toujours être positif. Charles Blé Goudé sortira bientôt.

Il se murmure qu'il pourrait être transféré à la Cpi (Cour pénale internationale)

Z.D :Dans ce pays, nous avons vécu un traumatisme. Tous les partis politiques ont leur responsabilité. Laurent Gbagbo est déjà à la Cpi, ça suffit pour les Ivoiriens. Envoyer Charles Blé Goudé à la Cpi n'est pas la solution. Je suis un chrétien et j'ai foi en Dieu. Et j'ai la certitude que Charles Blé Goudé va sortir.

Avez-vous eu des engagements clairs et précis qui pourraient vous fonder à dire que Blé Goudé va sortir ?

Z.D :Je suis un leader d'opinion. Je gère une coalition de jeunes patriotes pour la paix et la réconciliation. J'ai compris tôt, qu'il fallait aller à la paix et à la réconciliation. La Côte d'Ivoire a trop souffert. Depuis les années 1990 jusqu'à 2010, ce ne sont que des morts.

Comment expliquez-vous que vous soyez combattu par vos camarades ?

Z.D :Je ne veux pas aborder ce débat. Chacun a sa façon de voir les choses. Même Jésus-Christ a été combattu. Mais, finalement, on lui a donné raison. Quand Zady a commencé à mener ses actions en faveur de la paix, et que mes tournées étaient diffusées à la Rti, on me traitait de rebelle. Mais, nous sommes tous là. Aujourd'hui, ce n'est plus Zady seul qui passe à la RTI. Arrêtons cette démagogie. Soyons réalistes et pensons à l'avenir de la Côte d'Ivoire.

Pensez-vous que la réconciliation peut être totale, pleine et entière lorsque les Blé Goudé et autres Simone Gbagbo sont en prison ?

Z.D : C'est pour cela que je dis au Président de la République qu'il n'est plus le président du Rdr mais, le père de la Nation. Quand tu as un de tes enfants en prison, qui est aimé par ses militants, la réconciliation ne peut pas être à 100 %. Donc, il doit faire sortir cet enfant de prison pour que la réconciliation se fasse à 100 %. Charles Blé Goudé n'a pas sa place en prison. Charles Blé Goudé doit sortir pour apporter un plus au processus de réconciliation nationale.

Avez-vous ses dernières nouvelles ?

Z.D : J'ai vu Charles Blé Goudé.

Quand ?

Z.D : La date n'est pas importante. J'ai vu Charles Blé Goudé récemment, et nous avons parlé de beaucoup de choses.

Quel commentaire faites-vous des récentes libérations des prisonniers Pro-Gbagbo ? 

Z.D : Je voudrais saluer ce grand geste du chef de l'Etat, le président Alassane Ouattara.  Ce sont des libérations qui vont booster le processus de réconciliation et réchauffer les relations entre le pouvoir et son opposition, notamment, le Fpi. Je voudrais également remercier le ministre de l'Intérieur, le ministre d'Etat Hamed Bakayoko pour ses actions en faveur de la paix en Côte d'Ivoire.  Nous souhaitons que d'autres libérations suivent, dont celles de Blé Goudé et de tous les autres camardes qui sont encre détenus.

Vous prévoyez une manifestation prochainement au Baron, c'est bien ça ?

Z.D : Nous sommes en train de nous organiser pour préparer un grand rassemblement des jeunes patriotes au Baron, pour célébrer Charles Blé Goudé, pour rendre hommage à Charles Blé Goudé. Pour surtout demander pardon au Président de la République afin qu'il libère son fils Blé Goudé, et que le vivre ensemble soit une réalité dans le pays. C'est pourquoi j'invite tous les jeunes patriotes à se mobiliser pour envahir le Baron le 15 février 2014.

Où trouvez-vous les moyens pour financer tout ce que vous faites ?

Z.D : Zady Djédjé est un garçon courageux. Je ne suis pas accompagné par qui que ce soit qui me donnerait des ordres. Il y a des personnes de bonne volonté qui ont compris le combat que mène Zady Djédjé. C'est un combat noble. C'est pour cela que je suis combattu.

Pouvez-vous citer une de ces bonnes volontés ? 

Z.D : Ce n'est pas important.

Il y a le nom du ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko qui circule

Z.D : Le ministre Hamed Bakayoko n'est pas mon ami. C'est un ministre d'Etat. Les gens confondent un peu les relations. En son temps, le ministre Hamed Bakayoko fréquentait le Président Laurent Gbagbo, allait à sa résidence. Ma relation avec le ministre Hamed Bakayoko ne date pas d'aujourd'hui. Je veux en profiter pour vous dire que lorsque je suis revenu de mon exil, je suis allé parler avec lui pour m'inscrire dans le processus de réconciliation. J'ai demandé pardon à la nation parce que j'ai fait du tort. Mais, il a vu en moi un garçon courageux.  Un garçon qui veut apporter un plus à son pays.

C'est donc comme ça qu'il vous a adopté ?

Z.D : Il m'a adopté sur le plan politique. Un jeune pro-Gbagbo, un disciple de Charles Blé Goudé avec qui, on peut compter pour développer la Côte d'Ivoire. Il me soutient moralement. Hamed Bakayoko ne me donne pas d'argent pour mener des activités pour mener des activités. Je suis honnête, de part la relation que nous avons, si j'ai un besoin, je peux lui demander en tant que grand frère.

Que dites-vous à vos camarades du Cojep qui vous avaient ignoré la dernière fois ?

Z.D : Je voudrais d'abord dire que j'ai été scandalisé et choqué de ce qui s'est passé à cette cérémonie. La personne de Zady Djédjé n'est pas importante. Lors de cette commémoration (1 an de détention de Blé Goudé), je voulais voir le Fpi faire l'historique de Charles Blé Goudé. Je voulais voir le président Affi faire l'historique de Charles Blé Goudé, dire à la communauté internationale que ce ce jeune homme qu'on traite de tous les noms, qu'on accuse d'avoir armé les jeunes patriotes, n'a pas armé ces jeunes qui sont en face de nous. Ils n'ont jamais osé demander sa libération. Le discours que j'attendais du Fpi à cette occasion, n'est pas venu. Et, je vais plus loin pour vous dire que le jour de cette commémoration a été choisi par la Jfpi pour organiser une assemblée générale. C'est un boycott du camarade Koua Justin et ses camarades du Bureaux exécutif de la Jfpi, de la cérémonie de commémoration en l'honneur de Charles Blé Goudé.

N'est-ce pas un hasard de calendrier ?

Z.D : Non. Affi a convoqué ces personnes pour leur dire que le Cojep les invite à la cérémonie de commémoration de Charles Blé Goudé. Alors, ils étaient sensés avoir cette date en tête. C'est un boycott pour que la cérémonie n'ait pas lieu. C'est pour cela que je lance un appel à tous les jeunes patriotes de Côte d'Ivoire pour qui, Blé Goudé a donné toute sa vie, à sortir le 15 février pour venir demander pardon. Nous ne sommes pas arrogants. Nous n'avons pas de discours haineux. Nous avons compris qu'en Côte d'Ivoire, il y a un seul président qui exerce le pouvoir, Alassane Ouattara. Ce qu'on peut faire, c'est demander pardon. C'est pourquoi le 15, j'appelle tout le monde au Baron. Charles Blé Goudé m'a donné un message que je vais livrer aux Ivoiriens. Il m'a aussi donné un message que je dois donner au Fpi. Nous avons comme invité, Gervais Coulibaly et le camarade Poté Joël du Cojep, ainsi que des leaders de la galaxie de la diaspora qui sont en train de s'organiser pour venir.

Réalisée par Armand B. Depeyla / Coll : Abraham Kouassi