Hier, face à la presse / Affi N'Guessan fait le grand déballage : « Le gouvernement est coincé »


« On ne peut pas aller aux élections sans avoir pris les dispositions », estime Affi N’guessan.
  • Source: Soir Info
  • Date: jeu. 23 janv. 2014
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L'ancien premier ministre et président du Front populaire ivoirien (Fpi) Pascal Affi N'guessan a estimé, le mercredi 22 janvier 2014, que le gouvernement était « coincé » dans son choix « d'une justice pénale » appliquée à la crise post-électorale. Le chef du parti d'opposition était invité au grand débat du « Nouveau Réveil » baptisé le « fauteuil blanc ».

Ce débat se tenait au siège du quotidien proche du Pdci, à Cocody-les 2 Plateaux. Pascal Affi N'guessan ne s'est guère départi de son franc-parler habituel, non plus de son style sarcastique. Il a fustigé un « gouvernement autocratique », s'étant « engagé dans une voie sans issue par rapport à la manière de faire la justice tout en prônant la réconciliation ». « Comment fait-on la justice lorsque c'est un seul camp qui est poursuivi et que tous les criminels de l'autre camp jouissent de l'impunité ? », s'est interrogé Affi N'guessan. « Le gouvernement lui-même est coincé. C'est lui qui a ouvert la voie de la Cpi (Cour pénale internationale) », a fait valoir le chef de parti. Il a trouvé qu'il fallait « sortir de la justice pénale » qui ne saurait offrir « l'équité et l'impartialité », et adopter, plutôt, la « justice transitionnelle ». « Soyons courageux. Quand on ne peut pas faire une chose, quand on voit que la voie est bouchée, on revient en arrière.

Engageons-nous dans la voie qui peut prospérer », a martelé celui qui fut porte-parole de la campagne de Laurent Gbagbo en 2010. « Personne ne peut dire sincèrement que ceux qui sont aujourd'hui libérés le sont du fait de la justice…Ce n'est plus de la justice quand c'est le politique qui décide. Moi, j'ai été libéré pour des raisons politiques comme tous les autres. Si demain, Simone Gbagbo, Blé Goudé doivent être libérés, ce sera pour des raisons politiques. Quand on voit les accusations, tout le monde a les mêmes chefs d'accusation. Et des accusations souvent farfelues », a noté Affi N'guessan. La « justice transitionnelle » qu'il préconise devra impliquer la vérité, la repentance et la réparation des torts. C'est un volet des Etats généraux de la République (Egr) que demande le Fpi.

 De la présidentielle de 2015

Pascal Affi N'guessan a déclaré que la Côte d'Ivoire n'allait « pas bien », se référant au « nombre important de prisonniers politiques et d'exilés ». « Je ne crois pas que le Fpi exagère quand il dit que ça ne va pas bien. Il faut que tous soyons d'accord que ça ne va pas, que tous soyons d'accord qu'il y a de grosses incertitudes sur l'avenir du pays. Si on n'est pas d'accord sur ce point, tout simplement parce qu'on a un Frci ou un gendarme qui assure notre sécurité, notre salaire est assuré, on a une maison, nos enfants…si nous restons à ce niveau individuel, nous ne pouvons pas aider notre pays », a, à nouveau, relevé Affi N'guessan. Le numéro 1 de l'ancien parti au pouvoir s'est fait accompagner de quelques uns de ses collaborateurs dont Sylvain Miaka Ouretto, vice-président du Fpi, qui avait assuré son intérim lorsqu'il se trouvait en détention dans la prison de Bouna, au Nord-est. « Il faut que nous nous rassemblions pour guérir la Côte d'Ivoire de ses maladies et la mettre sur une trajectoire de reconstruction. C'est le sens de toutes les propositions que nous faisons, le dialogue politique auquel nous avons toujours invité le gouvernement », a articulé Affi N'guessan.

Sur un autre sujet touchant à l'élection présidentielle de 2015, l'invité du Nouveau Réveil a expliqué que le Fpi inscrivait la « question » dans le cadre du « débat inclusif », « donc, dans le cadre des états généraux de la République ».

« On ne peut pas aller aux élections sans avoir pris les dispositions » qui s'imposent, a défendu Affi. « Il y en a qui veulent nous entraîner (aux élections, ndlr) sans que nous n'ayons fait le bilan. Nous ne nous laisserons pas avoir cette fois comme on nous a eus avant 2010. Où on poussait aux élections en disant qu'elles étaient la solution », a affirmé le leader politique. Il a été interrogé sur la question de l'éligibilité à la présidence de la République. Affi N'guessan s'est dit « étonné » de l'émoi que sa déclaration a suscité lorsqu'il affirmait que le chef de l'Etat n'était pas « éligible ». « Je n'ai rien inventé (…) Il faut mettre le droit en conformité avec la politique », a argué l'ancien chef du gouvernement.

Sur la question de l'entrée au gouvernement de son parti, Affi N'guessan n'a pas semblé en faire une priorit&eac (...)

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