Guillaume Soro, Premier ministre en son temps, avait lancé les travaux de l'échangeur de la Riviera II le 25 novembre 2011. Les travaux devaient censés durer 12 mois. Mais, des travaux de déplacement de réseaux téléphoniques, de canalisations et des problèmes d'indemnisation de riverains avaient contrarié cette première date. En septembre 2012, Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques marquait son enthousiasme sur la tenue du nouveau délai (fin août 2013). L'ouvrage n'a toujours pas vu le jour. L'Intelligent d'Abidjan a cherché à savoir…

Jeudi 1er août 2013, notre équipe de reportage arrive au carrefour de la Riviera II. Il est 9 heures. L'endroit grouille de monde et de véhicules. Les forces de l'ordre, de même que les volontaires commis à la régulation de la circulation assurent leur mission. Le fait marquant est que le carrefour n'existe plus que de nom. Des cloisons de tôles installées de part et d'autre de la voie, ont réduit le carrefour en une route rectiligne de deux 2 voies. De longues et grandes colonnes de fer sont également entreposées ici et là et protégées par ces cloisons de tôles. Là, des ouvriers posent un mur de gravier sur une pente. Un peu plus loin, d'autres ouvriers posent des caniveaux. A quelques encablures, on aperçoit les forages pour installer les piliers qui vont supporter le futur échangeur. On peut affirmer que le chantier avance. Mais il est difficile de croire que dans 30 jours, un échangeur ultramoderne sorte de cet environnement, conformément aux vœux des autorités lors de visites sur le chantier.

''Le chantier ne s'est pas véritablement arrêté. Les travaux d'assainissement, de déplacement de réseau, de population avaient lieu. On s'est attelé à faire des voies de déviation complémentaires, à trouver des équipements beaucoup plus efficaces qui permettent de faire le même travail mais autrement. L'ensemble de ces travaux complémentaires sont complètement achevés. On peut donc attaquer la chaussée proprement dite pour réaliser les ouvrages les plus importants, c'est ce que vous allez voir maintenant jusqu'à ce qu'ils puissent s'achever. Nous prévoyons la fin de ce chantier pour au plus tard, août 2013'', avait annoncé Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques, lors d'une visite sur le chantier en septembre 2012.

Le directeur des opérations de la Banque mondiale, Madani Tall, avait effectué une visite sur le chantier trois (3) semaines après le passage du ministre Patrick Achi. Il avait indiqué : ''Je repars très enthousiaste. J'ai vu des équipes travailler en parfaite harmonie, des jeunes ivoiriens compétents auprès des ingénieurs étrangers dans une bonne dynamique pour que l'échangeur soit réceptionné à temps et en qualité. Les travaux vont durer 12 mois et vont s'achever en août 2013''.

Qu'est-ce qui coince ?

A ce niveau, c'est le bailleur de fonds qui va nous répondre. A croire Madio Fall, chef du projet PUIUR à la Banque mondiale, le chantier a connu un retard de 4 mois sur le planning des travaux dû au changement du type d'ouvrage, aux intempéries qui ont retardé les travaux de chaussées, et à la faible cadence de l'entreprise. Toutefois, l'expert s'estime confiant. ''La fin des travaux est programmée pour le dernier trimestre 2013'', insiste-t-il.

L'optimisme de M. Fall réside dans le fait que ''les travaux de drainage, de forage des pieux et de construction du mur de soutènement sont achevés. Les travaux de construction des contre-allées, préalables à la réalisation de l'ouvrage principal et la trémie sont en cours et sont prévus pour s'achever à la fin du mois d'août 2013''. Le ''financier'' de l'ouvrage a fini par situer que le taux d'avancement des travaux est d'environ 45% à ce jour, pour un taux de décaissement de 43%.

Qu'en pensent les populations ?

K. Reine, habite Anono, elle tient un salon de coiffure à Attoban. Nous l'avons rencontrée traversant le chantier. Pour elle, l'ouvrage ne sera pas livré de sitôt. ''Ça fait longtemps que les travaux ont commencé. Moi je ne sais plus la date qu'ils ont donnée (concernant la livraison de l'ouvrage)''. Y croit-elle encore ? ''Qui sait ? Un jour ça va finir''.

K. Adama, conducteur de minicar de transport en commun ''gbaka'' donne sa position. ''L'ouverture de la voie ne pourrait être que bénéfique pour nous (les transporteurs). Aux heures de pointe, il y a trop d'embouteillage, on ne circule pas aisément'', s'est-il plaint.

Armand B., cadre résidant sur la route de Bingerville y va de son avis. ''Les travaux avancent bien à mon avis. Il faut de la patience parce qu'au bout c'est nous (les populations) qui seront les gagnants''.


D'un montant de 5 439 613 888 FCFA, les travaux de l'échangeur de la Riviera II ont été officiellement lancés le 25 novembre 2011. Ils devaient durer 12 mois. L'ouvrage va desservir environ 104.000 habitants vivant dans la zone des travaux, en leur évitant désormais les embouteillages observés sur le tronçon allant du carrefour de la Riviera Palmeraie ''après barrage'' au carrefour de la Riviera II en passant par le « carrefour 9 kilos ».

Cet échangeur constituera le prolongement du 3ème pont qui lui est déjà en construction. Il contribuera à désenclaver fortement la zone, à favoriser une circulation plus fluide et à redynamiser l'activité commerciiale, souligne une note d'information du Projet d'urgence des infrastructures urbaines (PUIUR).

FO


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