Reportage / Déclarée sinistrée par l'Etat de Côte d'Ivoire : Ce que devient la pyramide du Plateau - Plus de 200 locataires jetés dehors

  • Source: L'Inter
  • Date: vend. 23 août 2013
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Située en plein cœur du Plateau, centre des affaires de la ville d'Abidjan, la pyramide qui autrefois faisait la fierté de la population ivoirienne n'est plus que l'ombre d'elle-même. Tombé en ruine, cet édifice a été vidé de la quasi-totalité de ses occupants. Avant sa réhabilitation qui requiert plusieurs milliards de FCFA, cet édifice présente un réel danger.

Lundi 12 août 2013. Premier jour de travail. Il est 8 heures 35 minutes. La commune du Plateau, centre des affaires, connaît déjà une grande animation. Les uns et les autres se bousculent à la recherche de leur pitance quotidienne. Pas question de rater cette journée qui s'annonce ensoleillée. Dans cette ambiance et ce paysage peuplé de plusieurs bâtiments, un édifice situé à l'angle de la rue, non loin de l'immeuble de la BCEAO et du centre culturel français attire l'attention. La vue extérieure de cet édifice est d'autant étonnante que l'on y voit pousser des plantes dessus comme s'il s'agissait d'une parcelle de terre cultivable.

En réalité, cette bâtisse n'est rien d'autre que la pyramide.L'entrée principale du bâtiment est fermée par une sorte de chaîne bouclée par un cadenas. Deux vigiles, affectés sûrement à la surveillance du bâtiment, filtrent les entrées qui ont lieu désormais au niveau d'une porte annexe. Une fois à l'intérieur du bâtiment, le décor est très alarmant. Tout est en ruine. Baies vitrées brisées, des portes fracturées, les ascenseurs hors service plongés dans le noir, ainsi que les toilettes en piteux état. Un visiteur surpris dans l'enceinte du bâtiment est en train de se soulager dans l'un des anciens bureaux. Tout ce qui était de la pyramide du passé n'existait plus que de nom.

La Nouvelle auto école moderne, la librairie St Jean Vianey, la bijouterie pyramide, l'étude de Me Ahoussou, l'INIE, l'école des journalistes (EFAP), les services de l'Etat qui étaient dans ce bâtiment, la cour suprême… pour ne citer que ces différents éléments. Aujourd'hui, les locataires de la pyramide se résument au siège d'une fédération de déplacés de victimes de guerre, le siège des personnes handicapées, les bureaux du Synebaci, un restaurant ainsi qu'un nouveau cabinet d'avocat. Sans oublier certaines activités commerciales qui se sont développées aux alentours du bâtiment à savoir une vendeuse d'oranges installées juste à l'entrée du bâtiment, de jeunes cireurs qui exercent devant l'édifice et des personnes qui vendent la monnaie.

Jusqu'à 10 heures, les entrées et les sorties se multipliaient toujours au niveau de la pyramide. Les uns venant soit pour s'informer à la fédération des déplacés de guerre, les autres chez les handicapés, un autre groupe pour vendre la monnaie à des passants, ou acheter du jus, ou encore pour un besoin pressant et pourquoi pas pour prendre un sandwich dans le restaurant Charlie Express.

Nous avons également surpris des enfants s'amuser à monter et descendre l'escalier central en courant. Un spectacle assez saisissant qui suscite plusieurs interrogations. Les réponses à ces questions nous obligent à revenir le lendemain, mardi 13 août, à la pyramide pour rencontrer cette fois-ci le président du Synebaci, Soro Doté pour en savoir davantage sur le sort de cet édifice. Assis confortablement dans le fauteuil du bureau qu'il continue d'occuper à la pyramide, malgré l'injonction faite par la Société de Gestion du Patrimoine de l'Etat (Sogepie) de quitter les lieux, le président Soro Doté nous accueille avec un large sourire.

18 milliards FCFA nécessaires pour rénover l'édifice

Face à notre appréhension quant au fait que ce bâtiment pourrait s'écrouler, l'homme s'enfonce dans son fauteuil et se met à rire. Abhorrant un air beaucoup plus sérieux, le président du Synebaci confie que '' les gens ont fait croire que la pyramide était dangereuse et qu'elle pouvait tomber à tout moment. Alors qu'en réalité, ce n'est pas ça. L'immeuble ne tombera pas. Les murs porteurs qui tiennent l'édifice sont très solides''.

De l'avis de notre interlocuteur, l'immeuble a seulement un problème sanitaire et d'électricité. Toute chose qui aurait conduit, toujours selon ce dernier, l'Etat à le déclarer sinistré depuis 2005. Du coup, depuis cette date, l'Etat n'encaisse plus de loyers à la pyramide. La Société de gestion du patrimoine de l'Etat (SOGEPIE) a demandé plutôt aux différents locataires de quitter les lieux en vue de réaliser une expertise de l'édifice. C'est le Bureau national d'études techniques et développement (BNETD) qui a été désigné pour réaliser ce travail. « Depuis le 15 juillet, le (...)

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