Plus de trois semaines après : La vérité sur l'arrestation d'Amadé Ouérémi - Comment le chef de guerre a été cueilli

  • Source: L'Inter
  • Date: vend. 14 juin 2013
  • Visites: 6992
  • Commentaires: 1
Ce ne fut pas une arrestation en douceur. Amadé Ouérémi ne s'est pas rendu aux soldats qui sont allés l'arrêter, sans difficulté, comme l'ont laissé croire les différents comptes rendus sur les événements du 18 mai dernier dans la forêt du Mont Péko.

Les premières images présentent en effet un Ouérémi, assis à même le sol, entouré de militaires qui sont en train de le manœuvrer. Les secondes images le présentent ensuite, plutôt relaxe, vêtu d'une chemise rouge et d'un pantalon noir, sortant des locaux de la gendarmerie de Duekoué.

L'ex-seigneur du Mont Péko peut même adresser des salutations, avant d'embarquer dans le véhicule qui le conduira à l'hélicoptère devant le transférer à Abidjan. Mais avant d'arriver à cette étape qui marque véritablement la fin du règne du chef de guerre, où il a l'allure d'un passager ordinaire se préparant pour un voyage tranquille, Amadé Ouérémi a passé un mauvais quart d'heure avec les militaires sur le lieu de son arrestation.

Une vidéo postée sur les réseaux sociaux et que nous avons pu visionner, présente Ouérémi dans une situation qu'il n'avait certainement pas prévue dans sa collaboration avec les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). On y voit des éléments des FRCI, chauffés à blanc, qui ont pris position, face à une sorte de préau de fortune.

Sous ce préau se trouve justement Amadé Ouérémi, entouré de quelques personnes, dont d'un vieillard vêtu d'un boubou vert, avec une écharpe bleue autour du cou. Certainement un notable de sa communauté, qui converse avec Amadé dans le but de le convaincre de se rendre. Les militaires eux, plus impatients, lui intiment l'ordre de sortir.

Amadé Ouérémi est quelque peu hésitant, comme pris dans un dilemme. Mais le supplétif FRCI sait que les carottes sont cuites. Il est vêtu d'un blouson de couleur bleue, avec un tee-shirt de même couleur, et d'un pantalon en pagne. Le torse bombé par ses nombreuses amulettes, un foulard cernant la tête, Amadé sait que la fin de son long règne dans le Mont Péko a sonné. Il consent à suivre les militaires. Ceux-ci investissent en grand nombre le préau et projettent le chef de guerre dehors.

Une fois sur l'espace libre, Amadé est happé par les soldats, qui le conduisent au véhicule de type 4X4 de couleur bleue, stationnée à quelques mètres. Il s'ensuit alors une bagarre entre les éléments des FRCI et le chef de guerre, sous l'oeil impuissant de ses compatriotes. Un de ses fidèles compagnons, un solide gaillard, tente de s'opposer à l'embarquement de son patron. Mais il est pris à partie et sérieusement bastonné par les soldats, visiblement remontés.

Pendant ce temps, Amadé est à la lutte avec d'autres militaires. Une voix se fait entendre dans ce cafouillage : « il faut lui enlever son foulard-là, et puis ses gris-gris ». Comme une sentence à exécuter, Amadé est brutalement débarrassé de ses habits et gris-gris. Il est pratiquement mis à poils, malmené et ensuite jeté dans le véhicule. « Toi tu es qui même ? Pour qui tu te prends ? », lance un militaire en colère. Dans la foulée, des bruits d'armes automatiques déchirent le silence de la forêt, comme pour sonner la fin du règne de celui qui avait fait de la réserve du Mont Péko, son sanctuaire.

Hamadou ZIAO




Côte d'Ivoire don lutte Abidjan projet FRCI Duekoué gendarmerie



Educarriere sur Facebook