Condoléances d'Affi : Clash au domicile de Sangaré ; Les deux camps du FPI au bord de l'affrontement

  • Source: linfodrome.com
  • Date: sam. 17 nov. 2018
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Mercredi 14 novembre 2018, premier jour officiel des condoléances au domicile du Pr. Abou Drahamane Sangaré à la Riviera 3 à Cocody, parents, amis et connaissances du défunt ont assisté à des menaces et intimidations de la part des partisans d'Affi N'guessan et d'Abou Drahamane Sangaré.

Les deux camps étaient au bord de l'affrontement en présence de l'ex-Première dame, Simone Ehivet Gbagbo, elle aussi allée présenter ses condoléances à la famille de feu Abou Drahamane Sangaré décédé le samedi 3 novembre 2018. Ce n'est plus un secret. La division au sein du Front populaire ivoirien (Fpi) fait rage. Deux camps se disputent le parti : celui d'Affi N'guessan, président légal et reconnu par les autorités ivoiriennes, et celui de feu Abou Drahamane Sangaré, qui revendique une légitimité populaire.

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Les rencontres ne sont point destinées à l'expression de la politique que les socialistes comptent mettre en place pour la reconquête du pouvoir perdu depuis 2010 mais donnent plutôt lieu à la manifestation du désamour que chaque camp éprouve envers l'autre. Ce qui se traduit par des attaques et des contre-attaques.

Ambiance. Il est 17 heures quand notre équipe reportage arrive au domicile de celui qui est affectueusement appelé le «gardien du temple». Quatre bâches sont dressées à l'entrée de la résidence. La musique du terroir abouré est distillée. Des pas de danse sont magistralement effectués par des danseuses venues, nous dit-on, de Moossou, à Grand-Bassam. Cinq minutes plus tard, arrive Marie-Odette Lorougnon, ancienne députée d'Attécoubé. Au sein de la résidence, on aperçoit Mohamed Sam Jichi dit ''Sam l'Africain''président de la Nouvelle alliance de la Côte d'Ivoire pour la patrie (Nacip), Koua Justin, Bamba Massiany, tous proches du défunt. A 17 heures 05 minutes, le protocole d'Affi N'guessan, Kassoum Diarrassouba, accompagné de Mme Bai Segui Pulchérie épouse Diop, secrétaire nationale chargée de l'organisation et des manifestations, fait son entrée à la résidence. Il s'entretient avec les membres du protocole de Sangaré. Rien à signaler. Tout est fin prêt pour recevoir les délégations. Pendant ce temps, les cadres du parti de Laurent Gbagbo affluent à la résidence. On distingue successivement, l'un des derniers ministres de Laurent Gbagbo, Ettien Amoikon, son ancien directeur de protocole, Koné Boubacar, l'ex-ministre Odette Sauyet, l'ex- gouverneur de la Bceao, Dakoury-Tabley, les anciens ministres Hubert Oulaye, Lida Kouassi Moïse, Assoa Adou ( revenu de France), l'ex-gouverneur du District d'Abidjan, Amondji Pierre, etc. Du beau monde pour ce premier jour de condoléances. Des amis du défunt et du Fpi sont également présents. On peut citer l'ancien ministre Gilbert Bleu Lainé. De son côté, la technique s'affaire pour être dans le temps. Cesar Etou, journaliste et membre du comité d'organisation, est au four et au moulin.

Il est 18 h 05 quand le président du Fpi, Affi N'guessan, et sa délégation font leur entrée à la résidence. Ils sont priés d'attendre, puisque la mise en place n'est pas terminée. «On attend la Première dame», lance un membre du protocole de feu Abou Drahamane Sangaré. «Pourquoi ? Nous sommes làdepuis. Qu'on nous fasse entrer», réagit Mme Diop, secrétaire nationale du Fpi chargée de l'organisation et des manifestations. «Mme, vous devez attendre. Tant que la Première dame n'arrive pas, on ne commencera pas», rétorque ce membre du protocole de Sangaré, de forme svelte et le visage mangé par la barbe. La tension monte. Les discussions s'enflamment entre les différents protocoles. Affi et sa délégation sont priés d'attendre sous les bâches dehors. Aux côtés d'Affi, son épouse Angeline Kili, la secrétaire générale, Agnès Monnet, Christine Konan, l'ex-ministre Christine Adjobi, Attéby Williams, Touré Amara et autres. Quelques minutes après, soit à 18 heures 25, arrive Simone Gbagbo. Vêtue d'un complet pagnes, elle salue les militants présents dans la cour et se dirige tout droit dans le grand salon, où l'attendent de nombreux cadres du Fpi. L'épouse de Laurent Gbagbo est suivie par sa fille Marie Laurence Gbagbo épouse Kipré. César Etou, l'animateur du jour, prend le micro et fait des précisons. «Aujourd'hui mercredi 14 novembre 2018, marque l'ouverture officielle de la présentation des condoléances au domicile du président Sangaré. Elle débute maintenant avec le Secrétariat exécutif du Fpi et le Comité de contrôle. Il n'y aura pas d'échanges avec les structures du parti», éclaire-t-il.

Quelques instants après, M. Etou annonce la deuxième délégation. Il est 18 heures 45. «Le Premier ministre Pascal Affi N'guessan et sa délégation», communique-t-il. Aussitôt des murmures se font entendre dans la cour. «Qu'est-ce qu'il vient faire ici, ce traître ?», s'interroge un homme, tout excité. La quarantaine révolue, ce pro-Gbagbo est contre la présence d'Affi au domicile de Sangaré. «C'est un vendu», enchaîne-t-il.

A cette heure de la soirée, tout semblait bien se passer. Une fois à l'intérieur, Affi, en compagnie de son épouse, s'incline devant la chapelle ardente et salue la famille. Par la suite, le nouveau président du Conseil régional du Moronou présente ses civilités aux cadres présents. Au niveau de Simone Gbagbo, sortie de prison, le 8 août 2018, les deux personnalités se serrent dans les bras, en signe d'affection et d'amitié. Ces deux personnalités ne se sont pas revues depuis avril 2011. Affi N'guessan fait aussi l'accolade à Assoa Adou ainsi qu'à Hubert Oulaye, deux de ses anciens ministres, récemment sortis de prison. Le geste du député de Bongouanou sous-préfecture est imité par presque tous les membres de sa délégation. Mais les choses vont se dégrader par la suite, mettant à nu les divisions entre partisans d'Affi N'guessan et ceux d'Abou Drahamane Sangaré, le défunt.

Echanges houleux. L'ex-ministre Ettien Amoikon, proche de Sangaré, chargé de recevoir les nouvelles a pour interlocuteur Touré Amara, porte-parole d'Affi N'guessan. Le premier cité donne la parole au second. «Je suis là en tant que porte-parole du président Affi N'guessan, président du parti et de toute la délégation du Fpi qui l'accompagne. (...) Nous sommes venus ici pour prier pour notre frère, Abou Drahamane Sangaré. Le président Affi N'guessan, avec la forte délégation du Secrétariat exécutif, le Comité de contrôle et les fédéraux d'Abidjan, sont venus pour pleurer leur frère, le vice-président Abou Drahamane Sangaré», a d'abord présenté le porte-parole d'Affi N'guessan, vêtu d'un boubou blanc. Et celui-ci de poursuivre : «Ce samedi 3 novembre, une onde de choc a parcouru la Côte d'Ivoire et a frappé le Fpi en plein cœur. Un de nos baobabs s'est couché. Le président du parti, Affi N'guessan, étant en dehors d'Abidjan, a délégué, au domicile familial du vice-président Sangaré, une délégation de 15 membres, conduite par la ministre et vice-présidente, Adjobi Christine pour venir prendre les nouvelles. Malheureusement, la famille nous a confirmé la nouvelle fatidique. Notre frère s'est, couché, notre frère s'en est allé. Etant de retour aujourd'hui ( mercredi 14 novembre 2018 ; Ndlr), le président du parti a tenu à être là en personne pour venir saluer la famille biologique de Sangaré, la Première dame qui est à nos côtés pour pleurer notre frère Sangaré...».

Outrepassant son rôle d'intermédiaire, M. Amoikon, accoutré dans une chemise rouge et un pantalon noir, s'est autorisé un commentaire.& (...)

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