Remaniement : Geoffroy Kouao décrit une « inflation ministérielle » dans « émergence gouvernementale », sa proposition au Parlement

  • Source: linfodrome.com
  • Date: vend. 13 juil. 2018
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L'analyste politique, Geoffroy-Julien Kouao, a décrypté le nouveau gouvernement mis en place par le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly. Dans une contribution intitulée '' Côte d'Ivoire : Et si le nombre de ministres était limité ?'', il dénonce le nombre pléthorique de ministres et l'attribution des portefeuilles régaliens au seul Rdr, parti au pouvoir.

Le nouveau gouvernement ivoirien est connu depuis le mardi 10 juillet 2018. A la lecture de la liste gouvernementale, une première constatation saute aux yeux. Les ministères régaliens sont tous détenus par le parti présidentiel, exclusion faite des autres partis de l'Alliance des Houphouëtistes. Je fais allusion aux ministères de la Défense, de l'Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères, de l'Economie et des Finances. En sus, on ne note aucune femme à la tête de l'un de ces ministères.

Deuxième remarque, la présence seulement de deux personnalités issues de la société civile. M. Emmanuel Essis Esmel et Mme Aimée Zébeyoux. Tous deux, secrétaires d'Etat. Certes, la fonction ministérielle est, avant tout, un poste politique donc réservée aux hommes et femmes politiques, mais il aurait été avantageux, pour notre démocratie républicaine, que la société civile eut été plus visible.

Troisième remarque, c'est le nombre pléthorique des ministres. D'une trentaine dans l'ancienne équipe, on passe à quarante et un (41). C'est une véritable inflation ministérielle. Les Ivoiriens, sur les réseaux sociaux, ne sont pas, majoritairement, d'accord avec cette « émergence »gouvernementale. Je suis d'avis avec eux. Quelle différence peut-on valablement faire entre le ministère des Affaires étrangères et celui chargé de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur ? Entre, le ministère de la Fonction publique et le ministère de la Modernisation de l'Administration et de l'Innovation du Service public ? Entre le ministère de l'Agriculture et le ministère des Ressources animales et halieutiques ? Le ministère des Mines, la Géologie et le ministère du Pétrole, de l'Energie et des Energies renouvelables ? Le ministère de l'Environnement et du Développement durable et celui de l'Assainissement et de la Salubrité, du ministère de la Ville ? Etc.

Mais, entendons-nous bien, selon la Constitution, c'est le président de la République qui définit et conduit la politique nationale. De ce qui précède, il est le seul à définir les priorités de sa gouvernance et à déterminer les moyens opérationnels pour y parvenir. Et le gouvernement est un de ces instruments de gouvernance. La Constitution dispose que le président de la République nomme les ministres sur proposition du Premier ministre. La loi fondamentale ne fixe pas un nombre limité de ministre. Le président de la République dispose donc, dans l'espèce, d'un pouvoir discrétionnaire.

En Afrique, nous avons des Etats avec des gouvernements numériquement plus   important que celui de la Côte d'Ivoire. Par exemples, 110 ministres au Ghana voisin, 80 ministres en Guinée équatoriale, 71 en Afrique du Sud, 61 au Cameroun. Par contraste, nous avons des Etats avec gouvernements réduits, par exemples, le Cap-Vert, 11 ministres, les Comores 12 ministres, 21 au Bénin, 22 au Rwanda et non loin de nous en Gambie, le gouvernement du président Adama Barrow compte 18 ministres. Je pense que, bonne gouvernance oblige, la Côte d'ivoire devrait suivre l'exemple des derniers pays cités.

La Constitution du 08 novembre 2016 ne fournit pas, en dehors du Premier ministre, (...)

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