Logement à Abidjan : Le diktat des propriétaires de maison


(Photo d'archives)
  • Source: fratmat.info
  • Date: lun. 05 juin 2017
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Pascale Goffry coulait, avec son fils, des jours paisibles dans l'appartement qu'elle occupait depuis quelques années, à Cocody-Angré. Jusqu'au mois d'avril 2015, quand la propriétaire des lieux, pour des problèmes personnels, décida de vendre la cour.

Alors qu'elle croyait pouvoir perpétuer, avec le nouvel acquéreur, les bons rapports qu'elle entretenait avec l'ancienne propriétaire, la jeune dame va très vite déchanter. Les choses vont tourner au vinaigre. L'homme, un pasteur, et son épouse vont, en si peu de temps, se révéler être des personnages encombrants et intrigants.

« Le monsieur et sa femme ont commencé à me rendre visite régulièrement pour m'inviter à participer aux cultes de leur église. Invitations que j'ai toujours poliment déclinées (…). A une occasion, l'homme n'a pas manqué de faire une remarque sur ma tenue (un collant jusqu'aux genoux et une robe couvrant le bassin). ‘‘Madame, crois-tu que Dieu aime la manière dont tu es habillée ?'', m'a-t-il lancé », se souvient Pascale.

Sous une forme déguisée de harcèlement, elle subira d'ailleurs plusieurs appels du pied de ses locateurs pour rejoindre leur congrégation religieuse. La jeune dame use de stratégies pour résister. A bout de réserve, elle avoue finalement au pasteur et à sa femme qu'elle n'est pas et ne veut pas être une chrétienne évangélique.

« Les jours qui ont suivi, le propriétaire et son épouse sont venus m'informer de leur décision de bâtir une église sur leur terrain. Et qu'il faut que je libère leur maison dans les plus brefs délais. J'ai plaidé auprès d'eux afin qu'ils m'accordent un peu de temps jusqu'aux vacances scolaires pour ne pas perturber mon fils (…). Peine perdue. Sans état d'âme, ils ont commencé, alors que j'étais encore là, à creuser devant ma porte. J'ai donc été contrainte de partir sans attendre. Alors que mon voisin immédiat qui, entre temps, a accepté de devenir un fidèle de leur église, n'a pas du tout été inquiété », témoigne la locataire. Soulignant que, jusqu'à une date récente, ce dernier occupait encore son appartement.

Les histoires plus ou moins semblables à celle qu'a vécue Pascale sont légion à Abidjan. A défaut d'en avoir été victimes, tous ceux avec qui nous avons échangé sur le sujet ont, au moins, un témoignage. « Ceux qui ont des maisons profitent de la forte demande de logement pour imposer leur diktat aux demandeurs. Ils sont les rois de la domination. Je ne sais pas si dans ce pays quelqu'un a plus de pouvoir sur son prochain qu'un propriétaire immobilier sur un locataire », relève Honoré Kouamé.

L'homme a dû bander les muscles pour obtenir de son locateur le remboursement de sa caution avant de quitter la maison à Koumassi. « Dès la première pluie, l'appartement, qui ne présentait aucun bobo apparent, s'est avéré être un véritable parapluie de grillage. L'eau sortait de partout du plafond (…). A la dernière saison des pluies, ma famille et moi avons pratiquement veillé toutes les nuits pour recueillir l'eau dans des bassines afin qu'elle n'inonde pas toute la maison », relate l'agent de police à la retraite. Qui, face à la situation, a demandé au propriétaire du logement de refaire les travaux de la toiture.

« Il m'a répondu qu'il n'avait pas les moyens d'engager des réparations et que si je le voulais, je pouvais le faire puis défalquer progressivement les dépenses du loyer. Quand je lui ai dit que, moi-au (...)

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