Secteur du ciment en Côte d'Ivoire : Pourquoi l'approvisionnement est difficile
Ministère et acteurs du secteur s'expliquent

  • Source: linfodrome.com
  • Date: mer. 22 mars 2017
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Le ciment coûte cher en Côte d'Ivoire. Les consommateurs s'en plaignent. Malgré l'implantation de plusieurs entreprises de production ces dernières années, le problème s'accentue.

La situation devient de plus en plus inquiétante. Dépités, des consommateurs nous ont rapproché pour crier leur ras-le-bol. Mais aussi interpeller le gouvernement à prendre ses responsabilités. « Nous sommes fatigués de subir la hausse du prix du ciment », a dénoncé un consommateur au cours d'un entretien téléphonique, hier lundi 20 mars 2017. Moussa Koné, chef d'un chantier situé à Marcory zone 4, rencontré sur son site, a dit ne pas comprendre que le prix au détail connaisse une augmentation de 1500 Fcfa.

Selon lui, le prix du parquet est passé de 4 000 Fcfa à 5 500 Fcfa de février à mars. La tonne est également passée de 88 000 Fcfa à 100 00 Fcfa. Un maçon qui se trouvait à ses côtés a évoqué les difficultés liées à l'approvisionnement. « J'ai du mal à terminer mes travaux de construction dans les délais parce qu'il m'a fallu parcourir plusieurs dépôts de vente afin d'avoir la quantité du ciment qu'il faut pour la réalisation des travaux de finition de mon chantier», a-t-il expliqué. A l'en croire, ils sont nombreux à avoir vécu cette situation. Les grossistes, qui se plaignent également, ont noté que le problème est profond et qu'il est lié à la capacité de production des entreprises« Ce n'est pas facile d'avoir du ciment. Nos commandes sont livrées avec plusieurs semaines de retard», a déploré un grossiste dans la commune de Port-Bouët.

Des revendeurs rencontrés à plusieurs points de vente ont crié leur étonnement face à cette pénurie qu'ils soutiennent évitable, surtout avec l'implantation de plus en plus de cimenteries en Côte d'Ivoire. Mais la réalité est tout autre. Un constat devant des cimenteries à Treichville et à la zone industrielle de Yopougon a permis de s'imprégner de la galère des grossistes. Le nombre important de gros camions stationnés et occupant les trottoirs et la chaussée aux alentours de ces entreprises laisse penser à un garage. Ces véhicules y sont positionnés pour attendre leur tour de chargement lié à leurs commandes. Les choses ne semblent pas se dérouler comme il se doit, pour ces derniers. L'attente est longue. « Nous attendons notre commande depuis deux semaines, et rien », a déploré un revendeur interrogé dans la zone industrielle de Yopougon, qui dit arriver d'une ville de l'intérieur.

A relire: Ciment/ Les acteurs locaux réclament l'interdiction de l'importation

 

Longues attentes, corruption...

Il a évoqué le préjudice lié à ces longues attentes, non sans ajouter que cela lui impose des frais supplémentaires. « Je suis arrivé de l'intérieur du pays avec un camion de 100 tonnes pour prendre ma commande. Depuis 5 jours, nous attendons. Pourtant, on devait libérer la voiture depuis avant-hier. Je vais encore payer d'autres frais», s'est plaint ce dernier. Un autre problème mentionné est l'incapacité des sociétés de ciment à honorer les commandes sollicitées. «Nos commandes sont ne pas souvent honorées. Le mois dernier, on ne m'a livré que 30 tonnes sur les 100 commandées. Avec ce gap, je fais comment pour supporter les charges liées au transport si je n'ai pas la totalité de la marchandise ? », a condamné un autre grossiste. Il a accusé les cimentiers de favoriser la pénurie, qui selon lui impacte le prix du ciment. D'autres sources ont révélé qu'une forme de corruption est née de la gestion de ce problème qui s'enlise. En effet, la fin justifiant les moyens, des grossistes ont trouvé une parade pour contourner cette galère préjudiciable aux acteurs moins nantis.

«Des gens sont prêts à soudoyer la chaîne de production pour se faire livrer le ciment à temps alors que les autres attendent», a révélé une source au ministère du Commerce, que nous avons jointe hier lundi 20 mars 2017. Selon notre interlocuteur, lorsqu'un grossiste se sent obligé de corrompre la chaîne de production du ciment pour être livré à temps et disposer de la totalité de sa commande, il ne peut pas ménager le consommateur. Le prix du ciment au détail sera alors fixé sur cette base. «  Le prix du ciment est libre. Rapprochez-vous des structures spécialisées pour en savoir plus sur la question de fixation des prix », a fait savoir notre source.

Elle a, par ailleurs, justifié cette nouvelle flambée du prix du ciment par l'incapacité des cimentiers à satisfaire l'offre face à la demande, qui est de plus en plus croissante. Le boom du logement, avec l'installation des sociétés de béton en Côte d'Ivoire, sont autant de facteurs qui favorisent cette forte demande qui met les producteurs du ciment à l'épreuve. Notre source du minist (...)

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