Exilé en France, Tiburce Koffi veut y finir sa vie : « J'ai réglé mon problème, c'est terminé mais... »


(Photo d'archives)
  • Source: L'Intelligent d'Abidjan
  • Date: vend. 18 nov. 2016
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Exilé politique en France depuis deux ans, Tiburce Koffi a, au terme d'une rencontre avec Bacongo Cissé, conseiller spécial du président ivoirien Alassane Ouattara, à l'hôtel Moveenpick Neuilly, a échangé avec Afrikipresse.

Au sujet de ses activités hexagonales, l'ancien Directeur général de l'Institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (Insaac) dit ne pas chômer : « J'ai quand même un cerveau. Et sans prétention aucune, je sais me servir de mon cerveau. J'écris des livres, j'anime des centres culturels, je fais du théâtre, j'écris des pièces de théâtre, je participe à des ateliers d'écriture, je continue ma musique…voilà un peu comment se meuble mon temps». 

Concernant son statut de réfugié, il dit en tirer satisfaction : «Si vous voulez, je vais vous dire franchement. Cet exil m'a été très bénéfique. À la limite, ça s'imposait dans ma trajectoire personnelle. Pour une fois de ma vie, j'ai pu prendre du recul par rapport aux choses. Voilà deux ans où j'ai pu me réconcilier avec moi-même, ma propre vocation. J'ai compris quelle est ma trajectoire. J'ai investi beaucoup dans la réflexion. En moins de deux ans, j'ai écrit cinq livres et je suis sur le sixième. Je n'ai jamais eu autant de temps à me consacrer à moi-même et faire ce qu'on appelle la réflexion. C'est-à-dire, tourner ma pensée vers moi-même et vers le monde. Interroger le monde et voir qu'est-ce qui marche et qu'est-ce qui n'a pas marché dans mon propre parcours, quel est mon problème avec ma société ? Face à toutes ces questions, je pense avoir obtenu aujourd'hui les réponses. Et je pense qu'aujourd'hui, mieux qu'avant, je peux apporter quelque chose à la Côte d'Ivoire. Parce que je suis arrivé, je pense, à ma propre intériorité, à un stade de maturation. En clair, ce que je veux dire et lancer comme message, les périodes d'hostilité sont terminées. Je ne suis plus dans les rapports de prise de position conflictuelle avec les dirigeants. J'ai compris beaucoup de choses et au stade où nous sommes , nous devons faire progresser notre pays de l'avant. Il y a beaucoup d'intelligences ici en Europe que j'ai rencontrées et j'ai compris que ces derniers veulent également rentrer au pays pour apporter leur pierre à l'édifice. C'est pour cela que j'ai tout fait pour rencontrer le ministre Cissé Bacongo pour qu'il les écoute. Ce n'est pas pour moi parce que je n'ai pas l'envie de retourner en Côte d'Ivoire ». 

Il déclare vouloir rester en Europe pour le restant de ses jours.« Moi, je reste ici. Moi, j'ai réglé mon problème c'est terminé. Moi, je vais finir ma vie en Occident. Parce que la façon dont on fonctionne en Afrique ne m'intéresse pas. Moi, je suis bien ici mais il y a beaucoup d'intelligences qui ont l'envie de rentrer pour servir la Côte d'Ivoire. Et je souhaite qu'on les aide à rentrer au pays».




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