Déscolarisation, pauvreté, divorce, décès des parents, etc. Ces facteurs qui favorisent la délinquance juvénile

  • Source: L'inter
  • Date: jeu. 17 nov. 2016
  • Visites: 3148
  • Commentaires: 0
Une initiative pour vaincre la vulnérabilité

La délinquance juvénile connaît une propension inquiétante dans le district d'Abidjan. Cette situation interpelle plus d'un et appelle la recherche des facteurs qui la favorisent afin d'y trouver des solutions durables.

Lepson T., 15 ans, déscolarisé, a été interpellé et battu à sang au grand marché de Marcory, jeudi 13 août 2016, pour vol de portable. Ce fait divers est devenu banal dans le milieu des jeunes. Car, il ne se passe de jour sans qu'un adolescent ou un jeune soit interpellé pour cause de banditisme ou d'actes de violence. La situation est devenue inquiétante. Meurtre, agression, vol, viol, drogue, alcool, acte de vandalisme, prison, repris de justice sont des termes qui reviennent régulièrement dans le lexique de l'univers des jeunes. Espoir de demain, censée donc assurer la rélève, la jeunesse semble prise dans un tourbillon de violence dont il convient de déterminer les facteurs en vue d'y trouver des solutions durables. Il ressort des confidences faites par des enfants et des jeunes que plusieurs facteurs les confinent à une situation de vulnérabilité. Il s'agit de la pauvreté, la déscolarisation, la question des orphelins et ceux qui vivent dans des familles monoparentales suite au décès d'un des parents ou au divorce des géniteurs, ainsi que le système de confiage. Les enfants concernés sont sujets à des actes d'incivilité et d'insécurité, d'abus, d'exploitation qui vont grandissants. L'exemple de Johni Koh, de son pseudonyme est patent. Cet adolescent de 14 ans déscolarisé et orphelin de mère, a été rencontré alors qu'il s'adonnait à la mendicité au grand carrefour de Koumassi. Comment est-il arrivé à la rue?  « Notre mère est décédée il y a un an. Depuis que notre papa s'est mis en ménage avec sa nouvelle femme, il ne veut plus nous sentir», déplore-t-il. Le manque de communication entre les parents et leurs enfants ainsi que le manque d'écoute et l'attention poussent les jeunes à se tourner vers des inconnus. " Notre papa n'écoute que sa femme. Il prend tout ce qu'elle lui raconte pour parole d'évangile. C'est à tort et à travers qu' il nous porte main. Par dépit, j'ai choisi de vivre dans la rue», soutient Johni Koh. Comme cet adolescent, nombre d'enfants ont choisi de vivre dans la rue, où ils trouvent leur compte.Très souvent, ils tombent sur des personnes de mauvaise moralité qui les manipulent à souhait. «J'ai rejoint des amis dans la rue, avec qui j'ai retrouvé l'attention et l'affection qui me manquaient à la maison. Mais il faut obéir aux ordres du vieux père. Il nous demande de lui ramener de l'argent chaque jour parce qu'il veille sur notre sécurité. Nous sommes obligés de voler et d'agresser pour survivre ou de mendier», ajoute Johni Ko.

 

Prêts à tout pour les ''vieux pères''

D'autres sources rencontrées à Koumassi Campement, Port-Bouët, Adjamé-Bracodi, Attécoubé-Boribana, Yopougon-Gabriel Gare et à Abobo-Derrière rail, révèlent que les désirs de leurs ''vieux pères'' sont des ordres. " Mon vieux père D.Z est plus qu'un protecteur pour nous. Il nous a formés à nous défendre dans la rue. En reconnaissance, je suis prêt à tout faire pour lui", explique Billi très enthousiaste. Il cite à titre d'exemples, des démonstrations de force qui consistent à semer la terreur pour s'imposer, ou des reglements de comptes. Contrairement à Billi, d'autres enfants sont devenus voyous pour avoir été influencés par des ''pairs délinquants ( des jeunes qui traînent dans les quartiers et qui influencent les autres à rejoindre leurs groupes)". S. F. 17 ans, résidant à Abobo derrière rail, a confié qu'il a intégré son groupe à 12 ans. Selon lui, sa tenue d'école qui lui avait été offerte était un plus grande que sa taille. Sur le chemin d'école, il était la risée de tout le monde, particulièrement des enfants de son âge. " En voulant me défendre, j'ai été battu par ces provocateurs et mes parents n'ont pu rien faire. C'est ainsi que deux autres adolescents témoins de la scène m'ont demandé d'intéger leur groupe, me promettant qu'ils allaient m'aider à résoudre mon problème", témoigne Z. M. A l'en croire, à force de se balader et de se livrer aux vols et aux agressions, il a fini par abandonner les études.

 

Oisivété, jeux de hasard, alcoolisme, toxicomanie…

Les mauvaises fréquentations impactent la vie des enfants. Du côté de Yopougon-Toits rouges, six jeunes garçons, dont l'âge varie entre 16 et 19 ans, assis sur des bancs et des tables de fortune, tentent de ''tuer'' le temps, sous un arbre. « Ici, c'est notre Q.g », nous balance le plus âgé du groupe, sûrement le chef de file, tenant un mégot de cigarette. Non loin de là, des baraques transformées en espace de jeux de hasard et autres salles de jeu vidéo pullulent d'adolescents. Les jeux préférés auxquels ils s'adonnent (Konami, Godé ou Poker) sont censés leur permettre de gagner de l'argent pour assurer le quotidien. Non loin, se trouvent des bistrots où se vend et se consomme la boisson locale communément appelée Koutoukou ou Gbêlê, en langage nouchi. L'un des jeunes, que nous avons interrogés pour savoir la raison de sa présence en ces lieux nous répond en ces termes: « Nos parents sont à la retraite, ils n'ont plus les moyens pour s'occuper de nous. Aussi, nous n'avons rien à faire et au lieu d'aller voler, on reste au quartier entre amis. On essaie de se soutenir et de parler de nos problèmes en attendant de trouver de quoi faire. On ne vole pas mais on se débrouille comme on peu ». Ces endroits de jeux, on en trouve dans toutes les communes. Fumer la cigarette fait partie des habitudes de la plupart des jeunes qui les fréquentent. Une cigarette aussitôt allumée passe d'une main à une autre, circulant de manière méthodique jusqu'à permettre à chacun d'avoir une bouffée du précieux produit : la nicotine. (...)ivoirienne, abidjan" href="http://www.linfodrome.com/societe-culture/30303-descolarisation-pauvrete-divorce-deces-des-parents-etc-ces-facteurs-qui-favorisent-la-delinquance-juvenile" target="_blank"> Lire La suite sur Linfodrome




Yopougon monde livrer don Abidjan Port communication local jeunes Abobo Adjamé Attécoubé Marcory Koumassi jeux de hasard drogue ivoirien divorce



Educarriere sur Facebook

Offres d'emploi du jour