Condamné à cinq années de réclusion : Comment le prophète Kacou entend vivre sa vie de cloîtré

  • Source: Soir Info
  • Date: vend. 30 sept. 2016
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Condamné à cinq années de réclusion, pour radicalisme religieux, le prophète Kacou Philippe s'est retiré dans son village natal, à Katadji. Ce, après avoir bénéficié de la grâce présidentielle.

Comment cet homme de Dieu envisage de vivre sa vie de cloîtré ? Nous avons passé une journée avec lui dans sa résidence. Notre reportage.

Partis d'Abidjan à 10h, ce samedi 3 septembre 2016, nous arrivons à Katadji à 11H30mn. L'homme de Dieu qui nous attendait, nous accueille chaleureusement à l'entrée de sa résidence de Katadji, village situé dans la commune de Sikensi. Une somptueuse résidence à un niveau, peinte en blanc, dans laquelle le garage construit sur le flanc gauche, contient cinq (5) voitures de luxe dont une bolide de marque, voiture personnelle du Prophète.

Nous sommes, par la suite, invités sous un préau. Lieu où une quinzaine de pasteurs et de prédicateurs assis attendaient également. Le prophète qui nous précède à pas pressés, nous demande de prendre place à sa droite. Nous et les quatre (4) pasteurs avec lesquels nous avons effectué le voyage d'Abidjan à Katadji nous nous exécutons. Après les salutations d'usage, nous nous rendons dans la cuisine construite de façon artisanale où des femmes s'affairent à préparer le déjeuner, pour présenter nos civilités.

De retour sous le préau, endroit où le guide religieux reçoit continuellement ses invités, les villageois et les pasteurs, le prophète demande les nouvelles. Non sans faire une courte prière pour confier la rencontre à Dieu. Nous expliquons, par la suite, au guide religieux, que nous sommes là pour passer une journée avec lui. Après sa libération de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), nous étions curieux de savoir comment, pendant les cinq (5) années d'interdiction de prêcher la parole de Dieu et de sortir du territoire national à l'exception du périmètre de son village natal, il compte vivre sa réclusion. « Ah bon ! Vous voulez connaître ma vie après que l'Etat a décidé de m'interdire de ne paraître que dans ma zone de naissance ? », demande le prophète. « C'est plutôt à l'État que vous deviez le demander. Dire à un prophète de renommée internationale de ne pas parler de celui qui nous a tous créés, c'est étonnant mais moi, à travers votre journal, je dis d'abord merci aux autorités de Côte d'Ivoire pour ma libération, et aussi, je leur demande de bien vouloir lever toutes les interdictions contre ma personne. Je suis un fils de la Côte d'Ivoire, et je ne peux jamais être rebelle à la Côte d'Ivoire. Transmettez-leur cela pour moi », a-t-il ajouté.

Puis, avant de continuer la causerie, il présente la quinzaine de pasteurs et de prédicateurs présents pour la circonstance. Certains sont de grands cadres qui ont décidé de se mettre au service du prophète, pour la pertinence de ses messages et de ses prêches. Sur le visage du guide religieux fraîchement sorti de prison, se lit une certaine fierté. L'homme de Dieu a obtenu son billet de sortie alors que, selon lui, le souhait de ses détracteurs était de le voir moisir au fond d'une cellule pendant des années. « Dieu, mon père, n'a pas exaucéleurs prières. Je suis libre depuis deux semaines. Et ce, grâce à la grâce présidentielle », explique-t-il. 

 

Gestion des églises par Internet  

Pendant ce temps, son téléphone portable ne cesse de sonner. Toutes les cinq (5) minutes, comme nous l'avons chronométré, il reçoit un appel. Et l'un de ces appels vient encore briser l'élan des échanges qui tournaient autour de son ministère. C'est un pasteur qui est au bout du fil. Il appelle du Congo Kinshasa pour lui soumettre une préoccupation d'ordre religieux. Pour plus de discrétion, l'homme de Dieu se retire pour converser avec son interlocuteur.

Le suivant de notre regard, il s'introduit dans une maisonnette dont le toit est surmonté d'une grosse antenne parabolique. 20 minutes plus tard, il en ressort et reprend sa place sous le préau. Il présente ses excuses tout en expliquant qu'il était en train d'échanger avec un pasteur par Messenger, dans le souci de lui donner des orientations pour le règlement d'un problème auquel est confrontée l'une de ses églises implantées dans le pays de Joseph Kabila Fils.

Nous profitons pour lui demander si c'est de cette manière qu'il dirige ses églises à travers le monde. « Je ne suis jamais sorti de la Côte d'Ivoire. Pourtant, je compte plus de 200 églises à travers le monde. C'est par internet et téléphone que je les dirige. Je suis donc connecté 24h/24, je dors à peine», indique l'homme de Dieu, avant de préciser qu'il communique énormément par Messenger avec l'ensemble de ses pasteurs. En plus de la Bible, ses églises s'inspirent de son livre qui est en version écrite et audio. Et un logiciel appelé « Prophète Kacou » contenant son livre, est installé sur leurs téléphones Android. Il utilise également Skype pour certains cas. Sans donc quitter sa résidence de Katadji, le prophète Kacou Philippe a un regard sur toute sa communauté dans le monde entier.

Internet demeure son fidèle compagnon. « Comme je suis installé au village, j'avais d'énormes problèmes de connexion. Pour parer à cette situation, et avant que la connexion internet ne couvre ma région, mes communautés avaient pris des mesures en installant une connexion satellitaire Vsat. Ce n'est pas une connexion de Côte d'Ivoire, et elle était très coûteuse. Avec cette connexion, je suivais les activités de toutes mes églises de par le monde. Quand la connexion 3G est arrivée, j'ai abandonné la connexionVsat pour la 3G. Avec Internet, je dirige aisément mes églises en Côte d'Ivoire comme partout ailleurs dans le monde», explique le prophète Kacou Philippe.

La restriction de l'Etat de ne pas sortir du territoire ivoirien à part sa zone de naissance, et de ne pas prêcher pendant cinq (5) ans n'a donc pas trop d'incidences sur les activités religieuses de cet homme de Dieu. D'ailleurs, il compte désormais utiliser à fond internet pour mieux vivre sa vie de cloîtré. « Depuis 2008, je vis dans ma résidence de Katadji. Quand j'ai besoin de repos et d'inspiration, je me rends dans mon campement situé en brousse à quelques kilomètres du village. Je peux y demeurer un à deux jours, pour prier, méditer et réfléchir aux préoccupations soumises par des pasteurs pour la bonne marche de leur communauté», explique-t-il. 

 

Des chambres de luxe pour les invités  

Le prophète Kacou Philippe aime beaucoup la nature. Le paysage de sa résidence dont les travaux de construction ont coûté plus de 100 millions de F Cfa, selon lui, et qui supplante le village, est une parfaite illustration de son amour pour la verdure. Le jardin bien taillé et les grands arbres qui donnent de l'ombre dans le domaine, en rajoutent à la beauté architecturale de la résidence. C'est en admirant ce confort comparable à ceux de la baie des milliardaires et de certaines campagnes européennes, que le guide religieux nous invite à passer à table pour le déjeuner.

Chaque jour, c'est à 14h que le prophète prend son déjeuner. « Tous les jours, sauf le dimanche où je me rends au culte, de 7h à 14h,  je reste connecté avec mes pasteurs et certains de mes fidèles d'ici et d'ailleurs. Pour les cas qui nécessitent des échanges, j'utilise Messenger. A 14H, je marque une pause pour passer à table », confie l'homme de Dieu, avant de préciser qu'il ne fait jamais la sieste. « Depuis mon (...)

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