Tueries des femmes d'Abobo : L'ex-commandant du camp d'Abobo s'explique
« Pourquoi j'ai quitté le camp le 3 mars 2011 »
« J'ai passé une nuit au 43ème Bima »


(Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: lun. 05 sept. 2016
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L'audition de l'ancien chef du camp commando d'Abobo s'est poursuivie ce vendredi 2 septembre 2016.

Barthélemy Obiénéré Ouattara, qui témoigne à visage découvert dans le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale, a été, une fois encore interrogé par les hommes de Fatou Bensouda. Pendant  près de trois heures, Mc Eric Donald a poursuivi son interrogatoire.

Sur le camp d'Abobo, le commandant a, de nouveau, donné des détails sur ses bâtiments et ses résidents. Outre les gendarmes en activité, les gendarmes en repos et les familles du personnel vivaient dans le camp et étaient constamment sur les lieux, a-t-il expliqué. Parmi les sujets abordés, la marche des femmes d'Abobo du 3 mars 2011 a été longuement évoquée.

Le Procureur a demandé au témoin de dire tout ce qu'il sait de cet événement. Et le témoin de raconter. «Ce 3 mars 2011, quand je me suis levé, j'ai  fait une ronde sur les positions de mes éléments. J'ai échangé avec eux question d'être proche d'eux. Après, j'ai vu trois femmes qui sont passées  devant le portail  du camp et qui se dirigeaient vers le rond point. Elles portaient des pancartes. Je les ai taquinées et elles m'ont dit qu'elles comptaient marcher pour réclamer leur liberté parce que les deux candidats, selon elles, avaient confisqué leur liberté», a-t-il éclairé d'entrée.

Le 14ème témoin a fait savoir à la barre que ses éléments n'étaient pas les seuls à être armés à Abobo où il régnait une certaine terreur. Raison pour laquelle, a-t-il confié, que pour éviter de prendre des balles perdues, le commandant Toualy Williams rassemblait les éléments plus proches des abris. Barthélemy Obiénéré Ouattara a aussi dévoilé que plusieurs unités étaient présentes au camp. On pouvait reconnaître, a-t-il dit, un engin blindé BTR 80 à huit roues appartenant à la Garde républicaine, un véhicule pick-up double cabine monté d'une mitrailleuse utilisé par le Bataillon de commando parachutiste (Bcp), un véhicule de transport troupes contenant une trentaine d'hommes appartenant à la gendarmerie nationale et aussi un engin de type sud-africain RG12 utilisé par la Brigade anti-émeutes (BAE) qui, venus assurer le maintien d'ordre dans la nuit du 2 au 3 mars 2011, ont regagné leur base dans la journée du 3 mars 2011. «Après le départ des différentes unités, j'ai encore fait la ronde et j'ai à nouveau reparti le personnel afin que les positions quittées par le renfort soient tenues en attendant que les nouveaux arrivent», a expliqué le témoin toujours  le casque vissé sur la tête. 

Et le substitut du Procureur de poser une autre question. «Après le départ du renfort que s'est-il passé ou qu'as tu entendu?». Le témoin de réagir pour dire qu'il a reçu un appel lui annonçant que ses hommes auraient tiré sur des femmes. «J'ai demandé confirmation à mes éléments qui étaient postés en hauteur sur un bâtiment. Ils me disent qu'ils voient une débandade au niveau de la gare», a-t-il fait remarquer. «J'ai également eu des appels de personnes que je connais à Abobo. Elles me disent que nos hommes ont tiré sur des femmes à leur passage et ils donnaient un bilan. Par la suite d'autres personnes qui n'ont pas vu les unités sortir d'Abobo disent qu'au passage de celle-ci, elles auraient essuyé des coups de feu», (...)

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