Procès de Simone Gbagbo : En plein interrogatoire, un témoin fond en larmes


(Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: mar. 26 juil. 2016
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Le défilé des témoins ne semble pas connaître de fin devant la Cour d'assises d'Abidjan où l'ex-Première dame, Simone Gbagbo, est jugée pour ''crimes de guerre'' et ''crimes contre l'humanité''.

Lundi 25 juillet 2016, le procès a connu une journée riche en émotion où le quatorzième témoin, dame Mariam Fofana, commerçante de son état et militante pur sucre du Rdr à Abobo, née il y a 47 ans à Dimbokro, a fondu en larmes en présence de l'accusée. Elle relatait les évènements du 17 mars 2011 relatifs aux obus lancés sur le marché Siaka Koné d'Abobo. «J'ai été traumatisée», se souvient-elle, assise dans une chaise à un mètre de Simone Gbagbo.

Habillée dans un complet pagne de couleur bleue, avec un foulard sur la tête, Mme Fofana va plus loin. «Le 17 mars 2011, deux obus sont tombés au marché Siaka Koné. Le premier est tombé pendant que j'étalais mes aubergines sur ma table.  Il y a eu des secousses et je suis même tombée dans un caniveau. Au moment de me relever, un deuxième obus est tombé occasionnant des morts», décrit le témoin avant d'éclater en sanglots et de poursuivre les larmes aux yeux : «Vraiment, ce n'était pas beau». «Avez-vous vu les obus?», questionne le juge.

«J'étais de dos pour le premier obus. Concernant le deuxième, je ne sais d'où il provenait mais c'est tombé», répond le témoin. «Avez-vous vu les traces laissées par les obus ?», demande encore le président de la Cour. «Oui, j'ai vu. C'était des trous profonds», confie dame Fofana. «Pourquoi, on a tiré sur ce marché ?», interroge à nouveau le juge. «Je ne sais pas», dit-elle. «Selon vous, qui a ordonné les tirs des obus?», interroge encore le juge. «C'est Mme Gbagbo», répond-elle aussitôt comme si elle attendait cette question. Toute chose qui fait réagir la salle.

«C'est elle qui a dit aux gens de tirer à cause de son cri de guerre qu'elle lançait: «Sortez, sortez, faisons ce que nous avons à faire». Dans un silence de cathédrale, le témoin poursuit sur sa lancée en faisant des révélations. Le juge l'interrompt et lui demande: «En direction de qui était lancé ce cri?».  «C'était pour ses compatriotes», répond-elle. «Vous n'êtes pas son compatriote?», questionne le président. «Non», réagit dame Fofana arrachant des rires au public. Devant cette compréhension erronée du mot «compatriote», le juge explique au témoin que le compatriote est un habitant ou une personne originaire du même pays que quelqu'un d'autre ou bien une personne qui a la même nationalité. Cette définition amène alors le témoin à rectifier sa pensée en précisant que l'ex-Première dame lançait des mots d'ordre à ses partisans. «C'est elle qui prenait les décisions. Ça se voyait à la télévision à travers ses gestes et ses paroles. Abobo a été attaquée parce que c'est le bastion du Rdr », précise le témoin. «Quels sont ces paroles qui certifiaient que c'est elle qui a donné l'ordre de bombarder le marché Siaka Koné?», veut savoir Bouatchi Kouadio. «Elle disait le plus souvent, ''on gagne ou on gagne''», confie le témoin, toujours à la barre.

 

Le témoin : «Je ne sais pas qui a tiré les obus» 

«Qui a tiré les obus ?», questionne encore le juge après les récentes déclarations du témoin (...)

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