Présence policière, interdiction des syndicats, réquisition des chambres... : La FESCI dit non, non et non


(Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: mar. 12 juil. 2016
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Le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci), Assi Fulgence, n'est pas du tout content.

Suite aux mesures prises par le conseil de l'Université Félix Houphouët Boigny de Cocody et la sortie du leader d'un syndicat d'enseignants, le leader de la Fesci est monté au créneau. Dans cette interview exclusive qu'il nous a  accordée, il crache ses vérités et annonce des actions « énergiques » pour résister. 

 

Vous êtes l'actuel leader de la Fesci. Comment se porte votre organisation, de votre prise de fonction à ce jour ? 

Il faut dire que la Fesci, tout comme les autres organisations de la société civile, même des institutions du pays, a connu des effets de la crise. A notre élection, le défi premier, était de redonner à l'opinion nationale la confiance qu'elle avait en cette organisation, en la réorganisant à partir de la création de certaines sections, la réactivation des différentes organes d'actions. Notamment les assemblées générales, les réunions de sections et autres. Nous sommes satisfaits du travail que mes camarades et moi avons abattu à cet effet. Le résultat, c'est que les différents organes de notre structure sont en place. Donc, le bilan est satisfaisant.  

 

Bilan satisfaisant pour vous alors que sur le terrain, la Fesci est moribonde et ne pèse plus...

C'est vous qui le dites et c'est ce que plusieurs personnes peuvent penser. Sinon, la réalité du terrain est tout autre. Nous avons comme militants actifs  plus de 15000 élèves et étudiants. Cela nous permet d'être toujours la première force syndicale du milieu scolaire et universitaire et d'être ainsi toujours influent, incontournable et digne dans le milieu éducatif de notre pays. Vous pouvez tranquillement aller dans les différents universités et écoles pour vérifier. Nous avons toujours notre place de leader. Les élèves et étudiants maintiennent toujours le bail de confiance avec nous, avec disons, le bureau exécutif national que je dirige. 

 

Vous avez tout de même perdu de votre influence...  

Je vous disais qu'après la crise connue par notre pays, la Fesci a eu bien évidemment des difficultés, mais aujourd'hui elle a toute son influence et garde encore son leadership. Si la Feci avait perdu de son influence, nous serions présentement dans des difficultés. Il y aurait eu un décalage au niveau de la communication entre la base. 

 

L'un des reproches qui vous est fait, est que vous êtes manipulés par des forces politiques et que vous menez dans l'ombre des causes politiques par procuration. Qu'en est-il ?

Je voudrais rassurer les uns et les autres, surtout ceux qui sont objectifs que notre organisation, qui existe depuis 26 ans,  ne peut accepter d'être manipulée. Les seules personnes qui dictent l'orientation de notre organisation sont les militants. Ce sont eux qui sont au premier plan et qui dictent l'orientation du mouvement. Les problèmes de l'université sont ailleurs. Ce ne sont pas les étudiants. Il faut préciser que l'ensemble des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire sont déçus des promesses qui ont été faites, lesquelles sont restées sans effet après 2 ans de fermeture des universités. En effet, à la réouverture des universités, de grandes promesses ont été faites à la communauté universitaire.  Il était dit que nous allions désormais être dans des universités aux normes et aux  standards occidentaux. Mais, nous constatons amèrement que le contrat qui lie l'Etat aux étudiants n'est pas encore été respecté. Ce qui fait qu'aujourd'hui nous assistons encore à des formations au rabais. Nous avons toujours des formations théoriques du fait des laboratoires non équipés et le manque de salles spécialisées. Nous passons par tous les moyens pour approcher les autorités pour qu'elles puissent apporter des solutions mais malheureusement jusqu'aujourd'hui cela reste sans suite. En outre, il y a eu la hausse des frais de scolarité. Nous sommes passés de 6.000 F à 60.000 F cfa. Des résidences universitaires de 2012 à 2016 sont restées sans être réhabilitées. Celles qui l'ont été, ne sont toutes pas restituées aux étudiants. Pis,  celles qui ont été réhabilitées et livrées, on veut nous en chasser pour les mettre à la disposition des athlètes. Autre problème crucial, c'est l'impossibilité de faire des masters dans toutes nos universités. Comprenez que les étudiants de Daloa, de Bouaké, de Korhogo ont des difficultés pour faire sur place le master. Après la Licence, ils sont contraints de quitter leurs universités parce que l'État n'y a pas prévu le Master pour certaines unités de formation, alors qu'on nous avait fait croire que toutes les dispositions avaient été prises pour que l'étudiant ivoirien, dans l'élan du départ nouveau, soient dans de meilleures conditions de vie et d'études. Il y a une autre question à laquelle le gouvernement doit avoir une oreille attentive. Quand nous avons repris le chemin de l'école, ont nous a imposé un système Lmd, qui est lui même mal compris par nos enseignants et les étudiants. Ce système lui-même est gênant. 

 

En quoi le système Lmd est-il gênant ? 

Il faut dire à ce propos que ceux qui nous l'ont imposé par effet de mode devraient à tout le moins tenir compte de ses exigences avant de l'imposer dans toutes les universités ivoiriennes. Cela n'a pas été fait. Voyez, il n'y a pas de couverture Wifi, d'internet dans tout l'espace universitaire. Or, le Lmd ne marche pas sans le numérique. Comment voulez-vous qu'on s'en sorte ? Autre problème qui dérange totalement les étudiants dans nos universités surtout celle de Cocody, c'est l'état de siège installé par la police et imposé par nos autorités universitaires. La police a fait son siège à l'université de cocody. Cela entraîne beaucoup de problèmes dont des violences tant physiques que sexuelles sur nos camarades. Ce qui est survenu le 13 avril dernier est un cas éloquent. Nuitamment, ce jour, des étudiants ont été agressées par des policiers. Et les auteurs courent toujours impunément. Nous avons demandé une enquête et cela est resté sans suite. Nous avons demandé une prise en charge pour les victimes. A ce jour, il n'y a aucune réaction du gouvernement qui a pourtant le devoir de secourir tous ses citoyens surtout ceux victimes d'abus de la force de police

 

Il revient que des non étudiants continuent d'occuper des chambres sur les campus. Votre syndicat est mis en cause. Quelle est votre part de responsabilité ? 

La Fesci n'a rien à voir avec le fait que des non -étudiants vivent actuellement dans des chambres universitaires. Vous pouvez vous rendre sur les lieux pour vérifier.  Voilà ce qui se passe sur le campus universitaire de Cocody où il y a eu l'admission aux  chambres : le processus a été organisé par le Crou-Abidjan. Et la Fesci n'a pas été associée. Elle n'a eu aucune influence dans la désignation des personnes qui doivent occuper les chambres. 

 

Il est difficile de vous croire surtout que les syndicats dont le vôtre ont toujours eu un quota dans l'attribution des chambres universitaires...

Cette fois, il n y a pas eu de quota pour la Fesci. Sur ce point de quota, en son temps, le Crou en affectait à toutes les organisations syndicales parce qu'elles participaient a la vie universitaire. Dans cette dynamique,  l'Auc en son temps avait des chambres, l'Uneci, la Gefci et la Fesci également avaient un quota de chambres. Mais, il faut préciser que ce quota est restreint. C'était juste pour les premiers responsables en leur qualité de premiers animateurs de la vie universitaire. Cette fois, lors de l'attribution, la Fesci a été écartée. Donc, la Fesci ne fait pas les admissions dans les campus et elle n'est pas responsable que des non-étudiants y logent actuellement. Seulement, la Feci a décrié un fait qui est que certains bâtiments ont été réhabilités et jusqu'aujourd'hui, ils n'ont pas encore été attribués aux étudiants. Pour nous c'est une autre forme d'injustice parce que nous observons sur les espaces (...)

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