Reportage / Procès de Gbagbo et Blé Goudé : Grande mobilisation à Mama
Les confidences du chef de terre


Les parents de Gbagbo ont suivi le procès. (Photo d'archives)
  • Source: Soir Info
  • Date: sam. 30 janv. 2016
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Il est 7 h 30, ce jeudi 28 janvier 2015, lorsque notre équipe de reportage arrive à Mama, village de Laurent Gbagbo dont le procès s'ouvrait.

Nous trouvons un village calme. Normal avec ce temps d'harmattan, le soleil peine à se frayer une place dans le ciel. Quelques mètres plus loin, nous rencontrons un groupe de jeunes à qui nous nous adressons. « Aujourd'hui est un jour spécial pour nous jeunes de Mama. Vous connaissez l'actualité du moment, c'est ce jeudi que s'ouvre le procès de notre frère à La Haye. C'est vrai que nous sommes un jour de travaux champêtres mais nous n'irons pas au champ parce que nous allons suivre le procès. Nous sommes encore dehors parce que le procès n'a pas encore débuté », nous confie Faustin Gnahoré Ahipaud, Secrétaire de base du Front populaire ivoirien (Fpi) de Mama. A notre question de savoir si des dispositions particulières ont été prises pour que les villageois suivent ce procès, notre interlocuteur répond ceci : « C'est ce que nous avions décidé, mais finalement, comme dans chaque maison du village, il y a une télévision et un abonnement canal, nous avons décidé de suivre le procès par groupe de huit dans nos domiciles ». Concernant le déroulement du procès, le Secrétaire de base du Fpi et fils de Mama exprime sa foi en la justice et en Dieu. Il est convaincu que l'innocence de l'ex-chef de l'Etat et de son ministre Charles Blé Goudé, sera prouvée, et ils rejoindront la Côte d'Ivoire. A quelques mètres, un jeune pécheur attire notre attention. « Je me suis levé très tôt ce matin pour me rendre dans mon champ parce que je savais que le procès de Laurent Gbagbo devait se tenir aujourd'hui. J'ai donc eu la chance de prendre ce poisson que je vais me presser de manger, pour avoir des forces pour suivre le procès tranquillement parce que je suis convaincu que Laurent Gbagbo aura le dernier mot. Je ne suis donc pas inquiet», s'est exprimé Hippolyte Djéhi, le jeune pécheur.

Nous nous rendons au domicile de Obou Goly Joseph, chef de terre de Mama et cousin de Laurent Gbagbo. en ce lieu, nous trouvons un septuagénaire entouré de ses frères et amis. Le petit déjeuner servi, chacun récupère une tasse de café chaude pour reprendre des forces. « Nous avons tous veillé ici comme vous le constatez. Depuis hier, mes frères et moi attendons que le procès démarre car il y a longtemps que nous attendons ce moment. Vous nous voyez certes assis ici, mais toute notre pensée se trouve à La Haye au Pays-Bas. Nous avons foi en Dieu et nous sommes convaincus qu'il permettra que notre frère revienne ici au village. Nous confions donc son sort à Dieu parce que nous savons que l'homme ne peut plus rien y faire si ce n'est Dieu », indique le chef de terre qui salue l'action des partisans de Laurent Gbagbo qui se mobilisent pour le soutenir tout au long de ce procès. Le septuagénaire espère qu'à l'issue de ce procès, Laurent Gbagbo retrouvera la liberté, ainsi que tous les prisonniers politiques. Goly Douabou, un autre cousin de l'ex-président ivoirien, souhaite que le procès se déroule dans de bonnes conditions sans parti pris. Il est persuadé que dans ces conditions, son cousin dont il se dit convaincu de l'innocence, recouvera la liberté. 

 

Les rues désertes

Les rues deviennent subitement désertes. Dans le petit salon d'une maison voisine où se rend le chef de terre, Obou Goly Joseph, pour suivre en direct le procès, c'est une vingtaine de téléspectateurs qui sont rassemblés. Chacun nourrit le secret espoir qu'une bonne nouvelle viendra du procès. En regardant le déroulement du procès, chacun y va de son commentaire. A la pause, les femmes, qui se tiennent loin des débats, s'informent sur le déroulement du procès. « (...)

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