Karamoko Lacina (LIDER) : « Il y a des fauteurs de trouble et des brebis galeuses à la CNC »


Nous avons compris, à un certain moment, que certains jouaient contre la Coalition, dixit M. Karamoko.
  • Source: L'Inter
  • Date: mar. 10 nov. 2015
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Membre de la direction de Liberté et démocratique pour la République (Lider), Karamoko Lacina était le chargé des opérations électorales du candidat Mamadou Koulibaly. Il répond aux questions de L'inter sur l'affaire des '' 100 millions de Fcfa'' et sur l'avenir de l'ex-chef du Parlement.

La décision de Mamadou Koulibaly de conserver les 100 millions de Fcfa offerts par le chef de l'Etat, quand bien même il ait décidé de se retirer de la course, continue de faire débat. Est-ce que l'image d'un Mamadou Koulibaly intègre n'a pas pris un coup ?

A priori, vous pourriez le penser. Mais, rectifions les choses. Le terme « offert » par le président de la République n'est pas exact. Il s'agit de l'argent du contribuable. Ouattara ne peut pas en disposer comme il veut et le distribuer comme il l'entend. Il a certainement tenu compte de la loi mais, il s'y est mal pris. Parce que la loi stipule qu'en année électorale, le millième du budget est réparti équitablement entre les différents candidats aux élections présidentielles. Mais, cet argent ne peut pas être distribué avant les élections. C'est trois mois après. Quand on se réfère au budget de 2015, c'est 5.000 milliards de Fcfa qui ont été déclarés. Le millième correspond à 5 milliards. Donc, 100 millions par candidat, c'est injuste parce que cela ne correspond pas aux 5 milliards. Et puis Ouattara dit qu'il nous donne 100 millions. Sur quelle base ? Nous ne savons pas. Alors que la loi prévoit que trois mois après les élections, le millième du budget soit réparti entre les candidats au prorata du résultat obtenu.

 

Vous remettez en cause la légalité des 100 millions. Mais, vous prenez l'enveloppe tout de même, et le président de Lider indique que l'Etat lui doit de l'argent. Vous convenez que tout cela est difficile à comprendre… 

Cet argent a été remis dans le cadre d'une campagne électorale. Nous l'avons pris. Nous avons battu campagne. Non pas pour demander aux Ivoiriens de voter pour Mamadou Koulibaly, mais une campagne pour demander aux électeurs de ne pas prendre part au vote. Puisque, pour nous, le processus était biaisé à l'avance. Par ailleurs, et je vous le répète, c'est l'argent du contribuable. Nous savons qu'il n'y a aucune base légale sur laquelle Ouattara s'est appuyé pour remettre cet argent. Certains estiment que c'est un cadeau. Nous ne le voyons pas ainsi. On le prend en se disant que cela vient en déduction de ce que l'Etat nous doit.

 

Le porte-parole du gouvernement a affirmé en conférence de presse que « ceux qui ont braqué cette somme braqueront d'autres sommes demain ». Vous sentez-vous concernés par cette déclaration ?

Je suis gêné d'entendre le porte-parole du gouvernement dire qu'on a braqué cette somme. A ce que je sache, on ne braque pas une somme, on braque une structure, une banque par exemple. On peut braquer une voiture. C'est le butin du braquage qui constitue la somme d'argent. Il faut que cela soit rétabli de façon très claire. Ensuite, le porte-parole du gouvernement sait qui, dans ce pays, est braqueur. Mamadou Koulibaly n'est pas braqueur. Le porte-parole du gouvernement sait ceux qui ont braqué des banques dans ce pays. Il en voit tous les jours. Ce n'est pas Mamadou Koulibaly.

 

Lider s'est distinguée par des positions singulières. Après avoir lutté contre « la fraude », vous avez contesté devant le Conseil constitutionnel les résultats de l'élection. Débouté, vous accusez l'instance de donner des réponses politiciennes. Quelle est votre logique ?

Il y a une certaine manipulation de l'information, chose qui est gênante. Cela n'est pas juste de la part d'un gouvernement qui se respecte. Voyez-vous, nous avons déposé notre courrier auprès de la Commission électorale indépendante. C'était au mois de septembre. Nous avons contesté la procédure de préparation des élections. Sur le bulletin de vote, la Cei s'est trouvée, dit-on, incapable de traiter le dossier. Alors, nous avons saisi la Chambre administrative de la Cour suprême, qui devait trancher. Le bulletin de vote, la distribution des cartes d'électeurs dans des domiciles, parce que nous avons eu des cas - nous avons estimé que cela présageait d'une fraude massive. Nous avons fait une requête de contestation qui a été introduite auprès du Conseil constitutionnel, qui nous répond qu'il ne peut se prononcer qu'après le scrutin. Lorsque nous sommes repartis après les élections présidentielles, nous n'avons fait qu'introduire la requête portant sur la contestation du processus. On n'a pas contesté les résultats. Pourquoi contesterions-nous les résultats d'une élection à laquelle nous n'avons pas pris part ? Nous avons contesté le processus électoral. Nous avons contesté le bulletin qui, selon nous, faisait la part belle à Ouattara pour avoir utilisé les trois couleurs du drapeau national, le logo Rhdp était plus en vue que ceux des autres candidats ou partis ; certains candidats étaient inscrits sous leurs nom et prénom, pendant que lui-même est inscrit sous ses prénom et nom. Koulibaly s'est plaint. Ce sont, entre autres éléments, que nous contestions. Ils ont dit qu'ils ne pouvaient pas traiter de cela avant. Alors, s'ils décident de trancher ces questions après le vote, qu'ils expliquent que Lider avait introduit une requête de contestation du processus électoral, mais ne pouvant pas se prononcer avant,  ils le font maintenant. Qu'on ne donne pas l'impression aux Ivoiriens que Koulibaly conteste les résultats. Il y a une nuance.

 

Donc, vous ne contestez pas les résultats ?

Nous ne contestons pas les résultats en tant que tels. Nous contestons le processus électoral. La Chambre administrative s'est trouvée incompétente. Elle a demandé qu'on se tourne vers le Conseil constitutionnel. Ce que nous avons fait le 22 octobre. Le Conseil constitutionnel nous dit : ''revenez après les élections avec le même document''.

 

Le Conseil constitutionnel vous a répondu point par point. Vous l'accusez de réponses politiciennes, n'est-ce pas un peu facile ?

Cela peut paraître facile. Sauf que nous posons des problèmes concrets, vérifiables. Lorsqu'on dit, par exemple, que des cartes d'électeurs ont été distribuées dans des domiciles, est-ce vrai ou faux ? Ils habillent leurs réponses de discours politiciens. Lorsqu'on dit que trois millions d'électeurs n'ont pas été pris en compte dans le recensement électoral, est-ce vrai ou faux ? Ce sont des questions simples que nous avons soulevées. Plutôt que de nous répondre simplement, on fait des contours judiciaires dans lesquels les Ivoiriens se sont perdus.

 

Allez-vous prendre part aux élections locales ?

Oui. Nous prenons des dispositions dans ce sens. C'est clair, on ne peut pas jouer au jeu de la chaise vide. Si au niveau des élections présidentielles, il n'était (...)

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