Boulevard du Port : un parcours du combattant pour les usagers

  • Source: cotedivoire-economie.com
  • Date: mer. 04 nov. 2015
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Aujourd'hui il est impossible de circuler aisément en voiture à Abidjan. Partout, des bouchons interminables dus souvent aux travaux de réhabilitation en cours. Le boulevard de la zone portuaire de Vridi reliant les communes de Port-Bouët (par le sud) et de Treichville (par le nord) fait partie de ces voies quasi impraticables.

La voirie de la zone portuaire est dans un état de dégradation très avancé. Le bitume part en morceaux et les crevasses s'accentuent chaque jour un peu plus, au grand dam des autorités.La zone portuaire d'Abidjan, poumon de l'économie ivoirienne est menacée. L'accès est devenu un parcours du combattant. De longues files de camions sont en attente dans l'anarchie totale, occasionnant des embouteillages à n'en point finir. Le phénomène est devenu plus qu'inquiétant tant il gagne en ampleur, et aucune solution ne pointe à l'horizon.

 

Les camionneurs pointés du doigt

Les opérateurs économiques sont particulièrement inquiets. L'impact de cette situation sur leurs activités est important. «Nous n'arrivons plus à travailler convenablement. L'accès difficile à la zone portuaire dû aux embouteillages constitue un sérieux frein à nos activités. Nos recettes enregistrent des baisses allant de 30% à 40%», déplore un chef d'entreprise exerçant dans cette plateforme portuaire. Quand M. Tahirou Diarassouba, un autre opérateur économique, peint le décor en ces termes : «Les camionneurs se mettent maintenant en position inversée en direction du Vridi Terminal et sur la voie principale. D'autres se positionnent carrément sur une voie. Les forces de l'ordre sont noyées et découragées. Nous avons l'impression, faute d'information, que les décideurs qui n'arrivent pas à prendre de décision ou eux-mêmes sont aussi noyés que les agents des forces de l'ordre», souligne-t-il.

Pour un autre, le chef de l'Etat, Alassane Ouattara a réussi à faire revenir les investisseurs, et surtout les opérateurs économiques de l'hinterland en Côte d'Ivoire. La voie principale traversant le port a été entièrement réhabilitée. Mais, il déplore que ces opérateurs soient freinés dans leur élan par manque d'espace où stationner et garer les camions. Ce qui rejaillit négativement sur les entreprises installées au port en raison de l'obstruction des voies par les camionneurs. Ce transitaire, lui, prêche pour sa paroisse : «C'est le transit qui fait le port. Cela fait pratiquement une heure que je suis bloqué dans l'embouteillage. Je suis obligé de descendre du taxi et faire le reste du trajet à pied jusqu'à la SIR. Avant de trouver un autre taxi pour me conduire à l'aéroport Félix-Houphouët Boigny de Port-Bouët pour le dépôt de mon colis. A cette allure, il n'est pas sûr que je sois à destination avant le décollage de l'avion », se désole le transitaire. Les autres travailleurs ne sont pas en reste, eux qui éprouvent d'énormes difficultés à pointer à l'heure à leurs différents postes.

 

Des entrepreneurs se mobilisent

Face à cette situation, des chefs d'entreprise réunis au sein d'un collectif dirigé par El Radi Ali, spécialiste en hygiène, sécurité et environnement, ont décidé depuis peu de conjuguer leurs efforts pour trouver des solutions durables. Pour M. El Radi, la première cause des bouchons est le stationnement anarchique des camions le long des voies déjà rétrécies. La mauvaise information sur les conditions de stationnement en Côte d'Ivoire, l'indiscipline de chauffeurs et les parkings de stationnement restreints ou insuffisants sont autant de facteurs qui, selon l'opérateur économique, sont à la source de ces difficultés.

Les opérateurs économiques demandent que soit trouvée une place pour le stationnement de tous les camionneurs. Ils militent aussi pour le renforcement de l'équipe sécuritaire pour veiller à la gestion des espaces à ne pas franchir par les camions.  Ils proposent également la régulation aux intersections, l'interpellation des camionneurs et des sanctions par des contraventions. Ils trouvent impératif de sensibiliser certaines entreprises à la révision de leurs méthodes de gestion d'entrée des camions pour ne plus perturber la circulation.

 

Jean-Claude ACKE 




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