A la tête d'une formation politique divisée, Affi N'guessan, malgré la fronde à laquelle il faisait face, est allé jusqu'au bout de sa logique, à savoir participer en tant que candidat au scrutin présidentiel du 25 octobre dernier. L'ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, après le désistement de ténors comme Charles Konan Banny et Essy Amara, aura été le véritable challenger face au président sortant, Alassane Ouattara. Mais, le ''lion du Moronou'', même s'il a réussi à sauver son honneur dans sa région en battant le candidat au pouvoir, n'aura pas fait le poids au décompte final. Avec 9,29% contre 83,66, il est arrivé en 2ème position, mais très loin derrière l'adversaire commun que ses frondeurs tentaient de le dissuader d'affronter dans les conditions à laquelle les élections étaient organisées. Après avoir persisté jusqu'au bout, Affi N'guessan, présenté comme un ''Judas'' par ses autres camarades, s'en sort avec une posture de leader de l'opposition ivoirienne. Mais, le président du Fpi, crédité d'une minorité de suffrages sur le terrain selon les résultats sortis des urnes, devra faire face à une réalité. Celle de la maîtrise de l'appareil politique dont il a la charge. Jusqu'à présent, la fronde, dirigée par Abou Drahamane Sangaré, se réclame l'authenticité du parti créé par Laurent Gbagbo. A l'issue d'un congrès organisé dans la clandestinité, l'ancien n°2 de Affi N'guessan et ses camarades ont annoncé le retour à la tête de leur formation politique, de son mentor. Détenu à la Haye, où il est en attente de son procès prévu pour le 28 janvier prochain, Laurent Gbagbo, qui en a la possibilité, n'a jamais remis en cause cette élection. L'ex-président de la République, qui est en contact régulier avec Abou Drahamane Sangaré nommé président par intérim du Fpi en son absence, observe une omerta qui, au fond, donne une caution à la fronde contre son ancien Premier ministre, ce dernier n'ayant jamais eu accès, ni par voie téléphonique, ni directement, à son mentor. Les demandes qu'il a introduites étant restées sans suite comme il le reconnaît lui-même. La tendance Sangaré ayant appelé à boycotter le scrutin du 25 octobre dernier et les forts taux d'abstention notés dans les zones supposées être des fiefs du Fpi ont contrarié Affi N'guessan, qui se retrouve reclus sur lui-même avec ses 9,29 % (...)

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