Reportage exclusif / Après sa condamnation à 20 ans de prison : Biasso, le village de Séka Séka, entre douleur et espoir - L'atmosphère qui règne dans sa cour familiale
Des villageois : « Libérez notre enfant »


Séka Emmanuel, dans sa résidence de Biasso.
  • Source: Soir Info
  • Date: vend. 14 août 2015
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Originaire de Biasso, village situé dans la région de l'Agbnéby-Tiassa, le Commandant Anselme Yapo Séka, plus connu sous le pseudonyme de Séka Séka, a marqué, de par les fonctions qu'il a occupées sous l'ancien régime, cette localité. Le jeudi 06 août 2015, nous y étions pour juger de l'impact de sa condamnation à 20 ans de prison sur sa famille et la population.

Le jeudi 06 août dernier, il est 10 h 35 lorsque nous arrivons à Adzopé (ville établie à 105 km au nord d'Abidjan), précisément en face du siège local de la Poste de Côte d'Ivoire. En ce lieu, il était convenu de retrouver notre guide. Présent depuis une demie heure, il avait eu le temps d'entreprendre le conducteur d'un taxi-brousse qui devait nous emmener à Biasso.

Un quart d'heure plus tard, se pointe notre chauffeur du jour. Civilités et paiement de la course achevés, nous voilà en route pour le village du « redouté et adulé » ancien Garde du corps de Simone Gbagbo. Renseignements recueillis auprès de Paul – c'est le prénom du conducteur - nous apprenons que le village se trouve à neuf (9) Km d'Adzopé, chef-lieu de département, sur une voie faite de deux (2) km de bitume et de sept (7) de latérite.

La fine pluie tombée la veille, on le constatera à l'entame de la partie non goudronnée, s'avère une bénédiction pour les usagers. En effet, grâce à elle, la grosse poussière qu'on nous prédisait, avait considérablement baissé. L'occasion d'engager une petite causerie avec Paul. « On a appris qu'au temps de Gbagbo, de grosses voitures circulaient ici ? », questionnons-nous. « C'est possible puisqu'on a un frère qui travaillait avec eux », réplique-t-il, sans plus de détails. Une trentaine de minutes plus tard, nous atteignons Biasso, dernier village attié avant d'atteindre la rivière La Mé. Ici, l'une des choses les plus faciles à faire, c'est retrouver la résidence d'Emmanuel Séka, le géniteur de Séka Séka. C'est donc sans peine que nous débarquons en face de cette demeure au portail en métal et d'un rouge tout aussi métallique. Préalablement attendu, nous sommes accueilli par Fortuné, le neveu du chef de famille, son homme à tout faire, comme on a coutume de le voir dans les cultures de type matriarcal.

 

Réserve et prudence

Après les salutations, nous traversons, en compagnie de Fortuné, la cour cimentée en direction de la véranda où nous attend Emmanuel Séka. Peau basanée, cheveux et barbe sel-poivre parfaitement tondus, il se lève par courtoisie pour nous saluer et nous installer. A peine assis, le « Vieux », ainsi que l'appellent les siens, reçoit un coup de fil. Après 3 minutes de conversation, il s'adresse à nous. « C'était ma fille Françoise, la grande sœur d'Anselme qui se trouve à Abidjan. Elle vous salue. Elle m'a conseillé de ne pas parler du problème ; elle va s'en charger. Elle m'a demandé de vous remettre ses numéros. Comme cela, vous pourriez vous voir à Abidjan », nous annonce Emmanuel Séka. Nous comprenons sa réserve et ses précautions mais nous tentons une dernière chance. « Nous venons de Soir Info, le journal à qui vous aviez accordé une interview à l'arrestation de votre fils », insistons-nous, en lui présentant le numéro en question. Une fois encore, il nous oppose un refus poli.

Dans la cour, les enfants jouent gaiement et dans la cuisine, Maman Séka et d'autres dames s'affairent. Sur leurs visages, se lit une sorte de mélange de mélancolie et d'espoir. Après avoir pris le soin de récupérer les numéros de Séka Françoise (dont nous proposons l'interview dans notre prochaine édition), nous demandons à être conduit chez le chef. Cinq minutes de marche et nous sommes à sa résidence. Fonctionnaire d'État, l'autorité coutumière venait, nous apprend-on, juste d'arriver. Bien qu'en concertation avec ses notables, Nanan Kambo Adopo accepte de nous recevoir. Ici aussi, l (...)

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