Crimes des pro-Ouattara : Human Rights Watch accuse la CPI de « partialité » - « Limiter ses enquêtes aux crimes commis par un seul camp a été une maladresse »


Hrw a souligné les manquements de la Cpi dans le traitement du dossier ivoirien. (Photo d'archives)
  • Source: Soir Info
  • Date: jeu. 06 août 2015
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(La Haye, le 4 août 2015) – La Cour pénale internationale (Cpi) a manqué d'importantes opportunités d'optimiser l'impact de son travail en Côte d'Ivoire, a indiqué Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui (mardi 4 août 2015, Ndlr).

Le rapport présente des enseignements d'une plus large portée concernant le travail de la Cpi à travers le monde, et conclut que pour optimiser l'impact du travail de la Cour, ses représentants devraient viser un rôle accru de victimes et de communautés locales. 

Le rapport de 101 pages, intitulé « Pour que la justice compte : Enseignements tirés du travail de la Cpi en Côte d'Ivoire », s'appuie sur des entretiens menés auprès d'activistes, de journalistes et de membres du personnel de la Cpi à Abidjan et à La Haye, aux fins d'évaluer si la Cpi a déployé suffisamment de moyens pour s'assurer que ses procédures sont pertinentes, significatives et accessibles aux Ivoiriens. Human Rights Watch a constaté que la décision du Bureau du Procureur de limiter ses enquêtes initiales aux crimes commis par un seul camp lors de la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire, a été une maladresse qui a encore été aggravée lorsque d'autres membres du personnel de la Cour ont adopté la même approche restrictive dans leurs actions en faveur de l'implication d'Ivoiriens dans le travail de la Cour. L'impact potentiel de la Cour en a été affaibli.

« Le champ d'action de la Cour pénale internationale s'étend dans le monde entier ; toutefois, le cœur de sa mission consiste à rendre justice aux communautés affectées par des atrocités de masse », a indiqué Elizabeth Evenson, conseillère juridique senior auprès de la division Justice internationale à Human Rights Watch. « Les représentants de la Cpi devraient veiller à ce que les actions de la Cour aient une résonance dans ces communautés. »

Le Bureau du Procureur de la Cpi a ouvert des enquêtes en Côte d'Ivoire en octobre 2011. Toutefois, ces enquêtes ne concernaient que des crimes qui auraient été commis par les forces alliées à l'ex-président Laurent Gbagbo, et ce malgré les observations de commissions d'enquête de Côte d'Ivoire et des Nations Unies, mettant en cause à la fois les forces Gbagbo et celles alliées au président actuel, Alassane Ouattara, dans les atrocités. Les affaires de la Cpi ont également été axées sur des crimes prétendument commis dans la capitale économique du pays, Abidjan, même si certains des pires abus ont été perpétrés dans la partie occidentale du pays.

Le Procureur de la Cpi a engagé des poursuites contre Laurent Gbagbo, son épouse, Simone Gbagbo, et Charles Blé Goudé, ancien ministre de la Jeunesse et proche allié de l'ex-président qui a été le leader historique d'un groupe milicien violent pro-Gbagbo. Le procès de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé doit débuter en novembre 2015, alors que Simone Gbagbo se trouve toujours en Côte d'Ivoire, suite au refus des autorités de la transférer à la Cour.

Le Bureau du Procureur de la Cpi a annoncé son intention d'élargir la portée de ses enquêtes avant fin 2015 à toutes les parties impliquées dans les violences, et a invoqué les contraintes financières pour expliquer les retards dans l'introduction d'autres affaires devant la Cour.

« D'autres enquêtes de la Cpi sont nécessaires mais la priorité donnée jusqu'ici aux exactions des forces pro-Gbagbo a profondément divisé l'opinion sur la Cpi en Côte d'Ivoire », a déclaré Elizabeth Evenson. « De nombreuses victimes estiment que la Cour a ignoré leur souffrance ».

L'image de partialité induite par le choix des affaires de la part du Bureau du Procureur, a posé de grandes difficult&e (...)



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