Présidentielles 2015 / Anaky Kobena : « Notre pays risque de rentrer dans une grande zone de turbulence » - « Des élections saines ne peuvent se faire » - Son appel pathétique à Bédié


(Photo d'archives)
  • Source: linfodrome.com
  • Date: vend. 31 juil. 2015
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La lettre ouverte d'Anaky Kobena adressée au président Bédié ...

Mr le président et cher aîné,

Tout d'abord, j'espère, comme une grande majorité des Ivoiriens qui entretiendront toujours respect et considération pour celui que Félix Houphouët-Boigny, la référence en terre ivoirienne, avait choisi pour poursuivre son œuvre de construction de ce pays et de sa nation, que votre santé est excellente, et que, pour le moral ou le mental, le granit du sphinx auquel l'on vous assimile est resté inaltérable. Je viens ce jour vers vous, non pas en tant que responsable politique, mais tout juste comme un citoyen ivoirien très ordinaire, que beaucoup de nos compatriotes n'hésitent pas à aborder dans la rue, lorsque certains sujets leur donnent beaucoup de préoccupations. Je vais donc, ce jour, me faire la voix de ces nombreux Ivoiriennes et Ivoiriens, qui se demandent ce qu'il adviendra en ce pays, dans quelques semaines, lorsque le processus électoral présidentiel s'ouvrira et que la Commission électorale indépendante (Cei) demandera aux postulants de déclarer leur candidature. Cela risque de marquer l'entrée de notre pays dans une zone de grande turbulence eu égard à certains problèmes, déjà répertoriés et signalés de longue date, et face auxquels, hélas, il semble que le silence du mépris arrogant ait été la décision prise par ceux qui nous gouvernent. Tout d'abord, il se pose le problème de la composition de la Cei, où la prépondérance à tous les niveaux du président de la République et de l'Exécutif est choquante jusqu'à la caricature. Aller à des élections avec cette institution en son actuelle composition reviendrait à confier tout simplement les élections au ministère de l'Intérieur et de l'administration du territoire, ce qui est contraire à l'esprit et à la lettre de notre Constitution. A ce niveau, force est d'interpeller le Pdci-Rda, le plus ancien parti politique de ce pays, et son président que vous êtes, cher aîné Konan Bédié, car lorsque l'Assemblée nationale a été saisie pour l'adoption de la loi fixant la composition de la Cei, le groupe parlementaire Pdci a eu une réaction de saine démocratie en refusant de l'accepter dans les termes proposés. Tous les partis politiques vraiment démocratiques ont dénoncé ce texte, appuyés par l'ensemble de la société civile. Mais, devant toute la nation ivoirienne, ébahie et indignée, c'est vous, cher aîné, président du Pdci, qui avez ordonné à vos députés de se «coucher» et de voter ce texte hautement liberticide. Les Ivoiriens me supplient de vous dire qu'il n'est pas tard, et, selon leur expression, «ce que l'homme fait, l'homme peut défaire». C'est la coalition politique Rhdp qui est au pouvoir en Côte d'Ivoire, et vous en êtes le président. Votre voix compte donc, et il ne fait aucun doute que votre “Cher Cadet“ vous gratifiera de toute sa bienveillante attention. Toujours au compte de la Cei, personne, en Côte d'Ivoire, ni à l'extérieur, n'a pu comprendre la reconduction de son président, Youssouf Bakayoko. Tout le monde attendait, d'ailleurs - et continue d'espérer – qu'avant les élections, hanté lui - même par les élections de 2010 et la crise apocalyptique qui a suivi, le vrai « gentleman » et homme de grande culture et raffinement qu'il est renoncerait de lui-même à cette charge. Nous ne voyons rien venir en ce sens, et, là encore, force est aux Ivoiriens d'interpeller l'aîné Konan Bédié, car en date du 15 septembre 2014, son Cher Cadet, Alassane Ouattara, a révélé publiquement, qu'en proposant Youssouf Bakayoko à la tête de la Cei, il n'avait fait que suivre une proposition de son aîné. Il se trouve que la Cei, d'abord par sa composition, et ensuite par la personne de son président, constitue le premier et grand obstacle à la tenue d'élections normales, car de nombreux partis politiques et de nombreux citoyens risquent de ne pas se sentir concernés par cette élection, si ce nœud coulant leur restait imposé. Attention donc, danger, danger, danger!!! Voici donc, Cher Aîné, exposée, la première nouvelle que tous les Ivoiriens me chargent de venir te délivrer ici, au pays des Blancs, où ils espèrent bien sûr que ton séjour se passe dans les meilleurs conditions possibles. La seconde nouvelle des Ivoiriens à leur illustre concitoyen séjournant en ce moment si loin d'eux concerne tout ce que, pèle mêle, l'on peut mettre dans le grand panier de la Réconciliation. Ici, un simple constat est fait de tous et par tous, à savoir, cher Aîné, que ton valeureux Cadet ne donne pas du tout l'impression d'en faire une de ses préoccupations, et l'on se demande même, quelquefois, s'il n'y a pas chez lui une volonté cachée de régner ou de dominer par une terreur diffuse et permanente. En effet, plus de quatre ans après son installation au pouvoir, que lui apportent les centaines de détenus politiques ou militaires, souvent détenus de longue date sans jugement, pour avoir été assimilés au camp de l'ancien président? Aucun citoyen de ce pays ne peut être à l'aise de lire dans les journaux que des personnalités comme Danon Djédjé, Hubert Oulaye, Assoa Adou, …, sont en détention, et que les jeunes Koua Justin et Dahi Nestor y sont également. Dans ces conditions, comment ne pas comprendre le peu d'empressement de nombreux exilés au Ghana, au Liberia ou ailleurs, à rentrer au bercail? Et tout le pays, y compris toi-même, observe une omerta lourde et gênée sur leurs conditions de détention atroces, dénoncées tous les jours par le Ong qui vont les visiter. Vraiment, pour ce problème de réconciliation, les Ivoiriens demandent au Grand aîné Bédié de s'impliquer beaucoup plus, de peser fort sur son cher Cadet, car envisager des élections saines impliquant et engageant tout le monde, ne peut se faire dans un tel climat de terreur. La réalité aujourd'hui en Côte d'Ivoire, est que pour avoir été au départ habité du besoin « de faire payer » aux tenants de l'ancien pouvoir et à leurs partisans tout le chapelet de griefs accumulés depuis près d'une décennie, le nouveau pouvoir n'ait pas réalisé, à temps, qu'il laissait s'installer une division, une fracture, une sorte de juxtaposition, entre une Côte d'Ivoire “heureuse“ et en reconstruction, voyant poindre la fameuse « émergence 2020 », et qui est la seule que la télévision d'Etat projette et vend en exclusivité, et une autre Côte d'Ivoire, triste celle-là qui n'y adhère pas du tout, se sent opprimée et rejetée, et est réduite à ruminer des sentiments qui ne peuvent être positifs pour la poursuite de l'édification d'une véritable nation ivoirienne. Président Bédié et cher Aîné, les Ivoiriennes et Ivoiriens m'ont confié un dernier message pour toi, et ce dernier, ils l'ont fait avec beaucoup d'insi (...)



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