Grossesse en milieu scolaire : Une élève de Terminale se confesse


Contrairement à de nombreuses filles, Aimée a affronté les railleries.
  • Source: Soir Info
  • Date: mar. 07 juil. 2015
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Elles sont nombreuses, les filles qui, pendant leur cursus scolaire, tombent enceintes. Si certaines abandonnent pour éviter les railleries de leurs camarades, d'autres, avec une dose de courage, les affrontent pour réaliser leur rêve.

C'est le cas d'Aimée, élève en classe de Terminale D, au Lycée Henri Konan Bédié de Daoukro. Au cours d'une mission dans cette localité de l'Iffou, le mercredi 20 mai 2015, elle s'est livrée à nous. Pour ne pas citer l'auteur de sa grossesse, elle a signé un accord avec celui-ci. Entretien.

 

Quand t'es-tu rendu compte que tu étais enceinte, et comment les choses se sont passées au niveau de ta famille ?

Je suis actuellement en Terminale D. C'est en classe de 1ère D, pendant les grandes vacances scolaires, que je me suis rendu compte que j'étais enceinte. J'étais surprise de mon état, et j'avais très peur. La première des choses qui me passait par la tête, c'était de procéder à un avortement. Je voulais coûte que coûte me débarrasser de la grossesse. Informé, mon ami voulait également que j'avorte. Parce que, selon lui, ses parents étaient très sévères. Mais la peur de trépasser en posant l'acte m'a amenée à me confier à d'autres personnes. Elles m'ont déconseillé d'avorter. Ce que j'ai fait en suivant leurs conseils. Quand je suis revenue à Daoukro, après les vacances, mon copain m'a demandé si je me suis débarrassée de la grossesse. Je lui ai fait savoir que je n'ai pas eu le courage de mettre un terme à la vie du fœtus qui grandissait en moi. Rentré dans une colère noire, il m'a interdit formellement d'en parler à ses parents, pour éviter que son cursus scolaire ne s'arrête. Je ne devais donc pas le citer si on me demandait le nom de l'auteur de ma grossesse.

 

Qu'as-tu fait alors ?

Je l'ai rassuré et promis qu'il ne serait pas cité. Entre-temps, mon père menaçait de renvoyer tout enfant qui lui enverrait une grossesse sans être marié ou encore sur les bancs. Vu ma situation, j'ai demandé à mon papa de m'accorder la permission de partir de la maison. Mon père s'est alors opposé. Armée de courage, je lui ai expliqué que je portais une grossesse, et que c'est fort probable que mon enfant n'aie pas de père. En lui parlant de ma situation, je couvrais mon homme tout en lui donnant la chance de passer son baccalauréat. A mon grand étonnement, mon père m'a pris dans ses bras, m'a demandé de rester et m'a déconseillé de subir un avortement. Mieux, il a promis de s'occuper de la grossesse jusqu'à la naissance de mon enfant.

 

Quand as-tu accouché, et l'enfant est de quel sexe ?

J'ai accouché d'un petit garçon, le 23 mars 2014. L'enfant est actuellement avec mon père dans la cour familiale. C'est lui qui s'en occupe.

 

Et toi ?

Moi je reprends ma classe de Terminale. C'est vrai que j'ai perdu une année, mes amis sont à l'université. Mais ce n'est pas trop grave. L'essentiel pour moi, c'est d'avoir eu le courage de reprendre la Terminale. Et je promets d'offrir le Bac à mon père, pour ses sacrifices, et de lui témoigner mon amour

 

Quel regard tes amis portent sur toi ?

Lorsque je suis revenue, j'ai eu un grand regret, vu que mes amis ont déjà eu leur baccalauréat, et elles sont parties du lycée. Moi, c'est maintenant que je fais la classe de Terminale avec des élèves que j'avais laissés en première. J'ai eu m (...)

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