[VIDEO] KKB livre des secrets sur le deal Ouattara-Bédié : Ce qui s'est passé à l'hôtel du Golf - « La candidature de Ouattara ne me dérange pas » - « Avec 10 milliards, je bats Ouattara »


KKB soutient que Ouattara veut la mort du Pdci. (Photo d'archives)
  • Source: Soir Info
  • Date: sam. 27 juin 2015
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A la veille du deuxième meeting de la Coalition nationale pour le changement (Cnc), prévu pour demain samedi 27 juin 2015 à la place In'Challah de Koumassi, Kouadio Konan Bertin dit KKB, l'une des figures de cette coalition, évoque ici leurs attentes. Il revient, par ailleurs, sur le meeting de Yopougon. L'article 35, le cas Essy Amara, la candidature unique à la Cnc, KKB parle de tout, sans détour.

Quel bilan faites-vous de votre meeting du samedi dernier à Yopougon ?

Kouadio Konan Bertin : Je pense que le meeting de samedi dernier( 20 juin 2015 à Yopougon, Ndlr) a été un grand succès. Parce que, le véritable test, c'était de vaincre la peur. De mémoire d'homme politique ivoirien, depuis 5 ans que M. Ouattara est au pouvoir, c'est la première fois qu'officiellement, l'opposition est autorisée à se rassembler sur la place publique. J'étais en droit de penser que Ouattara au pouvoir en Côte d'Ivoire, ce serait l'expression démocratique. Malheureusement, 5 ans après, je me rends compte que l'opposition est bâillonnée.

 

Comment expliquez-vous cela ? N'est-ce pas lié au contexte de crise et de guerre, dans lequel il est arrivé au pouvoir?

La guerre est finie. Il y a 5 ans que la guerre est terminée. Il faut aller à la paix. Il faut donner une chance à la démocratie. C'est plutôt la fébrilité. Qu'est ce que nous n'avons pas entendu avant ce meeting de samedi ? On nous a même dit que les anciens Fds (Forces de défense et de sécurité, Ndlr) de Laurent Gbagbo sont revenus à la surface ; que ce serait l'occasion pour eux de semer la chienlit pour chasser Ouattara du pouvoir. On a entendu dire que les anciens miliciens proches de Gbagbo referaient surface à l'occasion de ce meeting. Arrêtons de nous effrayer, arrêtons de nous diaboliser. La guerre est terminée.

 

Avez-vous donc vaincu la peur ?

Nous avons vaincu la peur. C'est la première victoire de ce rassemblement. Mieux, autour de ce meeting, vous avez vu qu'il n'y avait pas un seul car mobilisé. Il n'y avait pas un seul taxi mobilisé. Même pas un Gbaka (mini car) encore moins un bus. Les Ivoiriens sont venus ce jour-là, alors que, jusqu'à une heure du matin, l'incertitude planait encore sur la possibilité que ce meeting se tienne ,parce qu'il n'était pas encore autorisé par le maire.

 

Il nous est revenu que vous avez eu des négociations avec le ministre Hamed Bakayoko. Est-ce vrai ?

Bien entendu. Il ne faut pas avoir honte de le dire. Nous avons discuté avec le ministre de l'Intérieur pour le rassurer de ce que ses appréhensions n'étaient pas fondées. N'oubliez pas que beaucoup d'Ivoiriens vivent de mensonge. On ne prendra pas en otage la démocratie et la vie des Ivoiriens par la nourriture de quelques uns qui vivent de mensonge. Finalement, vers minuit, nous avons fini de nous convaincre mutuellement que d'une part, nous serons là sans agressivité, sans bagarre, sans violence. Et que d'autre part, en retour, la Police nationale fera son travail ; ce qu'elle a fait de façon admirable. Nous l'avons félicitée publiquement.  Quand elle joue son rôle, on la félicite. Donc, çà a été un succès pour tous.

 

A quel moment avez-vous eu l'autorisation de façon formelle ?

Depuis le ministère, nous savions, autour de 23 h, que nous devions faire notre meeting. Mais, nous n'avions pas encore, jusque-là , l'autorisation écrite de la mairie qui n'est arrivée, hélas, qu'après le meeting. C'est le lieu de saluer le ministre Hamed Bakayoko, qui a fait preuve de compréhension, d'ouverture.

 

Vous avez rencontré le ministre. De quoi avez-vous parlé ?

Pour la première fois, ceux qu'on a diabolisés pendant 5 ans... Finalement, nous avons eu cette rencontre avec Akoun Laurent du Fpi, la tendance Sangaré proche de Gbagbo qu'on diabolise. Je rappelle, à toutes fins utiles, que ce parti, le Fpi, a quand même animé l'opposition du temps d'Houphouët-Boigny. Ce sont les mêmes cadres. Et pourtant, jusqu'à la mort d'Houphouët, puis les années Bédié, on n'a pas eu de crises. On ne va pas continuer de les diaboliser. Il faut qu'on les ramène dans la République en respectant leurs droits. Je ne cesse de répéter que Ouattara doit être le président de tous. Y compris de ceux qui n'ont pas voté pour lui. Aujourd'hui, les choses semblent bien parties. On a commencé le dialogue. La charte de notre Cnc, on l'a encore répétée au ministre de l'Intérieur, en réitérant notre souhait de voir un dialogue être instauré entre le pouvoir Ouattara, le président de la République lui-même et cette opposition, pour qu'on décrispe l'atmosphère, et qu'on aille, nous-mêmes, à la mise en place d'ingrédients qui puissent nous conduire à des élections apaisées.

 

A votre meeting, vous avez dressé une bâche pour accueillir des ambassadeurs accrédités en Côte d'Ivoire. Aucun d'entre eux n'est venu. Comment expliquez-vous cela ?

Je ne connais pas d'Ambassadeur au monde qui acceptera d'aller à un meeting sans qu'il n'ait une autorisation écrite. Or, jusqu'à 14 h, on n'avait pas d'autorisation.  Un ambassadeur sérieux ne part pas à une invitation de ce genre s'il n'est pas sûr que c'est autorisé.

 

A ce meeting, vous avez eu, Koulibaly Mamadou et vous, une approche différente en ce qui concerne la mobilisation. Vous avez soutenu que la mobilisation était suffisamment forte. Mamadou Koulibaly, lui, a soutenu le contraire...

La mobilisation de ce jour était forte. Je le dis et je le répète. J'ai rarement vu une structure naissante, mobiliser autant de monde dans un climat de terreur, dans un climat de peur, sans qu'on mette des moyens de locomotion à leur disposition. Des Ivoiriens sont venus d'eux-mêmes souvent, en parcourant des milliers de kilomètres pour dire leur foi en l'avenir de la Côte d'Ivoire par le biais de cet instrument qu'est la Cnc. Je les en félicite. Ce que voulait dire le Professeur Koulibaly, c'était de souligner que le véritable défi de la Cnc, ce n'est pas de rassembler uniquement les Ivoiriens du sud mais d'aller aussi recruter dans les bases d'Alassane Ouattara, les Ivoiriens du nord. Bien entendu, c'est cela la raison d'être de la Cnc. Si nous devons reproduire la politique d'Alassane Ouattara en rassemblant les Ivoiriens du sud sans ceux du nord, nous n'aurons rien fait. La Cnc doit délivrer les Ivoiriens du nord, pris en otage par l'ambition d'un seul : Alassane Ouattara.

 

Entre le Fpi de Sangaré et vous, candidats déclarés, il y a une divergence d'intérêt. Vous avez appelé au recensement des militants de la Cnc, ce qui n'a pas été le cas de Sangaré. N'y a-t-il pas de contradiction ?

Il n'y a pas de contradiction. Le Fpi ne maintient pas son mot d'ordre. Ce jour-là, le vice-président du Fpi était assis à ma gauche pour dire qu'ils endossaient les décisions de la Cnc à laquelle ils appartiennent. Le Fpi avait, auparavant, lancé un mot d'ordre de boycott pour attirer l'attention des Ivoiriens sur la mascarade qui se met en place. Maintenant que nous avons rencontré le ministre Bakayoko, nous sommes tous d'accord que les délais requis pour faire l'enrôlement ne permettent pas au grand nombre d'Ivoiriens de se faire enrôler. Les jeunes gens qui ont 18 ans, et qui veulent bien le faire, sont préoccupés par leurs examens de fin d'année. Le coût de la carte d'identité, 5000 Francs cfa, est rédhibitoire. Ce sont là autant de conditions qui font que, si le recensement électoral se poursuit dans ces conditions, on va vers un fiasco.

 

Le Fpi tendance Sangaré va-t-il lever son mot d'ordre de boycott de ce recensement ou l'a-t-il fait déjà levé ?

 

Le mot d'ordre est levé. Le Fpi ne serait pas venu participer à la conférence de presse deux jours après. Oui, le Fpi a levé son mot d'ordre de boycott.

 

N'êtes-vous pas incohérents en appelant à la dissolution de la Commission électorale indépendante( Cei) tout en demandant aux Ivoiriens d'aller participer au recensement que cette Cei pilote ?

Il y a des gens qui, jusque-là, ne reconnaissent pas la défaite de Gbagbo. Mais, est-ce qu'ils ne vivent pas en Côte d'Ivoire sous Ouattara ? Est-ce qu'ils ne rencontrent pas Ouattara pour discuter ? La Cei actuelle, je le dis et le maintiens, n'est pas indépendante. Elle ne peut pas garantir la neutralité du scrutin. Les choses peuvent évoluer et vont évoluer. Mais le temps nous est compté. Si nous devons respecter le délai constitutionnel pour aller aux élections en octobre, il faut faire en sorte que ces dates soient tenues. On peut faire l'enrôlement en continuant de discuter sur les conditions d'élections justes et transparentes.

 

Sur la question de l'Article 35, quelle est la position de la Cnc ?

La Cnc a affirmé sa position sans ambiguïté. Nous avons demandé et continuons de demander que notre Constitution soit respectée et s'applique à tous les candidats.

 

Donc, Alassane Ouattara ne peut-il pas être candidat ?

 

Si Alassane Ouattara ne remplit pas les conditions prescrites par la Constitution, il doit se conformer à la Constitution ivoirienne. Cela est valable pour moi comme pour tout le monde. Aussi bien Ouattara, moi que n'importe qui qui veut diriger la Côte d'Ivoire, doit s'assurer que sa candidature est en conformité avec notre Constitution. Cela ne s'applique pas à un individu, mais à l'ensemble des Ivoiriens.

 

Et si l'Article 35 restait en l'état, qu'allez-vous faire ?

L'article 35 ne peut pas ne pas rester en l'état. Non seulement il restera en l'état mais, tout le monde devra s'y conformer.

 

Il semble que vous êtes divisés sur la question de l'article 35. L'ex-ministre Essy Amara notamment ne serait pas d'accord avec la position de la Cnc. Qu'en est-il ?

Je ne connais pas un seul Ivoirien qui peut dire ouvertement qu'il ne faut pas respecter la Constitution. Ce n'est pas nous qui l'avons rédigée. Essy Amara a été longtemps ministre sous Houphouët, sous Henri Konan Bédié. Il a accompagné pendant longtemps tous les gouvernements successifs qui ont rédigé cette Constitution. Personnellement, j'estime que quelqu'un qui a été président, aller encore dire qu'il ne peut pas se faire réélire, c'est réveiller les vieux démons. J'ai décidé de battre Ouattara dans les urnes. Ce qui veut dire que sa candidature ne me dérange pas.

 

Est-ce que la Cnc aura un seul candidat ?

Tout est possible. Il faut envisager la meilleure stratégie qui puisse battre Ouattara. Si nous estimons que c'est en no (...)

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