Relance économique : Des doutes sur le taux de croissance de la Côte d'Ivoire


Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, chef du gouvernement ivoirien (Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: mer. 24 juin 2015
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Les Ivoiriens pourront-ils jouir des performances économique de la Côte d'Ivoire citées en exemple dans plusieurs tribunes? Les chiffres, tels que présentés par le gouvernement, ne semblent pas se traduire dans la vie des populations. Selon un économiste, il faut encore attendre. Notre analyse!

Alors que le gouvernement ivoirien affiche ses prévisions de croissance aux alentours de  9,4% du Produit intérieur brut (Pib), le Fonds monétaire international (Fmi) vient de jeter un pavée dans la marre. New York a publié ses propres données, misant sur une croissance de 7,9% du Pib cette année. Soit un décalage d'à peu près 2%. Pourquoi une telle prévision revue à la baisse? Pour cette institution internationale, les projections du gouvernement ivoirien souffrent de deux principales faiblesses. D'abord, le Fmi n'est pas d'accord avec le scénario de croissance tel que présenté par les autorités ivoiriennes. Selon le gouvernement dirigé par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, les élections à venir se présentent comme un gage pouvant booster les investissements privés en Côte d'Ivoire. Mais, les analystes du Fmi, se montrant plus prudents, préfèrent ne pas incorporer ce facteur dans les prévisions de croissance. Pour eux, il n'est pas certain que la confiance se rétablisse aussitôt après les élections. En consultant de précédents rapports sur la Côte d'Ivoire, l'on parvient à comprendre cette prudence observée par le Fmi. En effet, dans un rapport sur l'appréciation du risque émis par le leader mondial de l'assurance-crédit ''Coface'' sur la Côte d'Ivoire, l'on note que l'un des points faibles des principaux indicateurs économiques du pays est qu'un «regain de violence est toujours possible à l'occasion des prochaines échéances électorales»«La situation politique s'est progressivement normalisée après la fin de la crise post-électorale de 2010-2011, grâce à la tenue d'élections législatives et locales, et l'insécurité a sensiblement reculé, encourageant le retour des investisseurs. Toutefois, les progrès en matière de réconciliation nationale demeurent lents, et le principal parti d'opposition, qui est divisé sur sa participation au processus électoral et s'estime persécuté sur le plan judiciaire, n'a pas encore retrouvé toute sa place dans la sphère politique. Alassane Ouattara compte se représenter à l'élection présidentielle, en octobre 2015, et a de grandes chances d'être réélu, bénéficiant à la fois de sa bonne gestion de l'économie, de la restauration de la sécurité et du ralliement à sa candidature, en septembre 2014, du dirigeant de l'autre important parti de la coalition au pouvoir. Cependant, un regain de violence lors de ce scrutin, et lors des élections législatives qui doivent suivre, en 2016, ne peut être totalement écarté», indique ce rapport. L'autre volet des réserves émises par le Fmi sur les prévisions de croissance affichées par la Côte d'Ivoire demeure l'épineuse question de la fiabilité des données statistiques. Sur ce sujet, les experts des institutions de Bretton Woods relève l'absence de données précises sur certains d'activités, notamment dans le domaines des productions vivrières, des services immobiliers. «Le gouvernement est obligé de faire des prévisions. Mais, il le fait en fonction des données dont il dispose, quelles soient fiables ou pas», note Prof. Ballo Zié, chercheur au sein de la Cellule d'analyse des politiques économiques (Capec). Le chercheur souligne toutefois que le système statistique ivoirien souffre de nombreuses défaillances. D'ailleurs, les partenaires techniques de la Côte d'Ivoire ne manquent pas de décrier la qualité des données produites par le gouvernement ivoirien. Le 31 mars 2015, à la présentation de la revue globale du Plan national de développement( Pnd 2012-2015), les bailleurs de fonds avaient ouvertement invité les autorités ivoiriennes à améliorer le dispositif de production des statistiques nationales pour une meilleure qualité des données. La nouvelle loi sur le système statistique national, votée par le Parlement ivoirien et promulguée par le président Alassane Ouattara, le 30 juillet 2013, vise justement à corriger les dysfonctionnement relevés depuis des années. Elle vient remplacer l'ancienne loi de 1951. Mais, à ces facteurs, il faut craindre des risques de déprime très marquée des cours des matières premières suite à un éventuel nouvel affaiblissement de la croissance en Europe ou dans les marchés &e (...)

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