[VIDEO] Déblocage des salaires, MUGEF-CI... / Mesmin Komoé, secrétaire du MIDD crache ses vérités : ''L'État nous doit encore de l'argent'' - ''On ne doit pas donner l'argent aux partis politiques''


Mesmin Komoé refuse que les partis politiques soient financés par l’État.
  • Source: L'Inter
  • Date: mar. 09 juin 2015
  • Visites: 2690
  • Commentaires: 0
Mesmin Komoé, secrétaire général du Mouvement ivoirien des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), a été réélu récemment à la tête de cette organisation syndicale, au terme d'un congrès qui s'est tenu sur fond de crise. Dans cette interview qu'il nous a accordée, le leader du Midd s'insurge contre le financement des partis politiques. Il parle du déblocage des avancements et lève également un coin du voile sur ses rapports avec le pouvoir actuel.

Le déblocage des salaires tant réclamé par les fonctionnaires, notamment les enseignants, a-t-il été effectif fin mai tel qu'annoncé ? 

Effectivement, depuis la fin du mois de mai, les salaires de la majorité des fonctionnaires du secteur Education-Formation, à l'image des autres fonctionnaires, qui en avaient bénéficié bien avant nous, ont été débloqués. Mais il faut quand même signaler quelques cas malheureux d'omission. On ne sait vraiment pas pour quelles raisons. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure nous pouvons corriger cela avec la Fonction publique.

 

En êtes-vous satisfait ?

Techniquement oui, puisque lorsque nous avions saisi le ministre de la Fonction publique en son temps, il nous avait dit que le déblocage se ferait de façon automatique et informatique. Ce qui veut dire qu'on ferait abstraction des différentes notations, et qu'on tiendrait compte seulement de l'ancienneté. Donc, on pratiquerait une simple division euclidienne pour donner le nombre d'avancement auquel le fonctionnaire a droit. Pour tous ceux qui ont bénéficié des avancements, il ne nous a pas encore été signalé des cas d'un avancement ou d'un déblocage fait en deçà des attentes. Là-dessus, nous sommes satisfaits. Ce que nous voudrions regretter, c'est que malheureusement, l'effet financier part à compter de mai 2015. Alors qu'étant un élément qui figure déjà dans la loi des finances tel qu'adoptée depuis novembre dernier par l'Assemblée nationale, il nous paraissait judicieux que l'effet financier commence à partir de janvier 2015. Pour nous, l'État restera nous devoir un reliquat pour les mois courant de janvier à avril 2015. Nous allons poser le problème, et nous allons chercher à savoir le pourquoi d'une telle façon d'opérer.

 

Vous allez ouvrir deux fronts alors ?

Pas vraiment, parce que les cas d'omission ne sont pas compliqués à résoudre. Non seulement il n'y en a pas suffisamment, mais en plus, ce sont certainement des noms que la machine a sautés. Je ne sais véritablement pas pourquoi c'est arrivé, mais nous verrons ça. Cela ne devrait pas faire l'objet de discussion et de crise. Par contre, la question du rappel de ce déblocage va être certainement une question plus difficile à résoudre. Elle est assez générale, et elle va concerner l'ensemble des fonctionnaires.

 

Vous êtes satisfait du déblocage, pourtant certains syndicalistes vous reprochent de n'avoir pas mené la lutte à leur côté pour l'obtenir. Pourquoi vous-êtes vous mis à l'écart ?

Le Midd ne réclame pas ce qu'il a déjà. Nous réclamons ce que nous n'avons pas. Vous savez que le déblocage des avancements a été une revendication émise par l'ensemble des organisations syndicales depuis le forum sur le dialogue social de 2012. Nous avions demandé que le déblocage se fasse pour 2013. Et en 2013, le président de la République a annoncé que le déblocage se ferait à compter de janvier 2014 et que les effets financiers étaient programmés pour être payés sur 5 ans. Je pense quand même que le Midd a fait un lobbyng payant. Et c'est ce lobbyng qui a amené le président de la République à réviser cette position et à ramener la totalité du paiement en 2015. Dès lors que la loi des finances, qui est une loi organique, est votée et qu'elle prend en compte une hausse des salaires à proportion de 171,5 milliards de Fcfa, et que cette hausse est justifiée par le paiement effectif des effets financiers du déblocage des avancements, pour nous c'est un acquis. Il apparaît donc rébarbatif d'aller poser un problème pour ce qui est déjà acquis. C'est pourquoi, dans la plate-forme revendicative du Midd, ne figurait pas la question du déblocage des avancements parce que quoiqu'il advienne, cela devrait être payé. C'est d'ailleurs pour cela que nous sommes en bon droit de réclamer le rappel de janvier à avril, d'autant plus que la loi des finances qui s'exécute de janvier à décembre, a prévu le paiement du déblocage des salaires des fonctionnaires. C'est le salaire nouveau qui a été calculé. Et comme le salaire court de janvier à décembre, nous sommes convaincus que dans cette ligne budgétaire-là, c'est le salaire nouveau débloqué qui a été pris en compte. Il faut que le gouvernement nous paye ce reliquat, et nous allons le réclamer.

 

Quelles sont les autres attentes du Midd? 

Pour ce qui concerne les préoccupations matérielles, il reste à payer le stock des arriérés. En son temps, lorsqu'on discutait avec le ministre de la Fonction publique, il nous disait qu'il ne comprenait pas comment était constitué le stock des arriérés liés à l'indemnité de logement et à la bonification indiciaire. Et il soutenait son propos par le principe qu'on ne promet pas quand on n'a pas. Si le déblocage des avancements nous a été promis pour janvier 2015, il aurait fallu qu'on nous payât en janvier 2015. Malheureusement, cela n'a pas été fait. Il peut y avoir des questions conjoncturelles, des problèmes de trésorerie qui retardent le paiement financier d'une promesse ou d'un engagement acté. Et le déblocage, nous le considérons comme un engagement acté qui devrait commencer à partir de janvier 2015. Or le paiement a commencé en mai 2015. C'est comme ça que les arriérés se créent. Ayant fait ce parallèle et eux-mêmes (les gouvernants) ayant été à la base de la constitution d'un stock d'arriérés, aujourd'hui ils comprennent comment les arriérés se consolident. Ce sont des engagements actés qui indiquent clairement que les moitiés qui ne seraient pas payées, nous resteraient dues. D'ailleurs, nous avons eu quelques correspondances des ministres de la Fonction publique d'alors qui nous consolident dans notre position. Ils nous disaient que la question du stock de nos arriérés devait être discutée avant l'élaboration du budget 2015. Cela, malheureusement, n'a pas été fait. Le président de la République, à l'occasion du 1er mai, a dit qu'un comité technique serait mis en place pour plancher sur la question. Quand le stock des arriérés sera payé, il ne restera plus que la question de la grille indemnitaire attractive et non insultante pour les enseignants que nous sommes.

 

Qu'entendez-vous par une grille non insultante ?

Figurez-vous que pour ce qui concerne l'enseignement préscolaire par exemple, vous avez les primes de directions qui se chiffrent annuellement à 36.000 Fcfa. Honnêtement, si ce n'est pas injuriant, je ne vois pas comment on pourrait le qualifier. Au delà des questions matérielles, il y a des questions pédagogiques liées à cette grande ambition de voir l'école devenir obligatoire et gratuite. Pour tous les enfants en âge d'aller à l'école. C'est un défi qui appelle un certain nombre de réformes. En tant qu'organisation syndicale, nous voudrions prendre une part active dans la mise en route d'une telle ambition. Cela nécessite de réfléchir sur les questions d'infrastructures, de qualité d'enseignant à recruter, sur les conditions de vie et de travail de ceux-là qui seront amenés à prendre en charge la totalité des enfants vivant en Côte d'Ivoire et ayant l'âge d'aller à l'école. Il y a aussi des questions administratives et sociales. Sur le plan administratif, nous avons l'épineuse question des instituteurs dits adjoints. Ce n'est pas judicieux que dans un même cycle, on ait des enseignants de qualification et de degré différents. Ce n'est pas juste pour des enfants de Côte d'Ivoire, qui sont égaux en droit, que dans le même cycle, certains soient enseignés par des personnes dites adjointes à on ne sait qui, et d'autres personnes qui sont des instituteurs ordinaires. Ce n'est pas normal. Il faut œuvrer pour qu'à l'enseignement préscolaire et primaire, on ait une seule catégorie d'enseignants, les instituteurs dits ordinaires. Il faut que dans 3 années maximum, on ne parle plus d'instituteurs adjoints. A côté de cela, il y a les questions sociales. Notre projet immobilier que nous voulons voir réaliser. Je pense qu'avec tout ce que nous avons comme élément, nous pouvons dire que le projet va se réaliser. Pour terminer sur nos revendications, il y a la questi (...)

Lire la suite sur L'Inter


Côte d'Ivoire sociale secteur don lutte scolaire informatique projet État enseignement Mesmin Komoé gouvernement Assemblée nationale Fonction publique logement budget fonctionnaires Formation ivoirien





Educarriere sur Facebook