Yaya Touré qui désavoue la Fif dans sa volonté de délocaliser Côte d'Ivoire-Gabon à Libreville. Serge Aurier qui indique qu'il ne serait pas partant pour ce match. Deux sorties loin d'être des actes isolés.  Les Eléphants ne sont pas contents. Et ils tiennent à le montrer à leur fédération qui, depuis la CAN 2015, manquerait de tact, de considération vis-à-vis des champions d'Afrique.

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, la volonté de la Fif de faire jouer la rencontre de la première journée des éliminatoires de la CAN 2017 dans le groupe I à Libreville. Une ambition à laquelle ils sont plus d'un Eléphant à ne pas adhérer. « On a l'impression qu'il y a des personnes en Côte d'Ivoire qui pensent plus à leurs propres intérêts qu'au collectif (…) Il y a des gens, parmi ceux qui dirigent le foot ivoirien, qui ne respectent pas le groupe ». Des propos de Serge Aurier qui marquent l'envie des Eléphants à ne plus garder le silence. Une sortie qui en annonce plusieurs autres. Car, selon nos sources, Yaya Touré serait proche de faire une déclaration claire pour dire “non à Libreville“.

Sur le sujet, la Fif ne finit pas de recevoir les appels de plusieurs internationaux qui refusent de priver la Côte d'Ivoire de son match du 14 juin. Et ce, quelque soit les accords entre la Fif et la fédération gabonaise, via la Caf. Les prochains jours annoncent une belle tempête médiatique en direction de la maison de verre qui reste obscure.

En plus du manque de respect affiché par la fédé, c'est également l'organisation “au bonheur la chance“ qui fait réagir les premiers concernés, l'opinion avec. Car, si aucune déclaration n'a été faite pour indiquer le lieu définitif de la tenue de Côte d'Ivoire-Gabon, la Fif n'a pondu aucun communiqué officiel désignant le successeur ou intérimaire d'Hervé Renard parti à Lille. Et ce, même si Kamara Ibrahim, sélectionneur national des U23, a été suggéré par Pierre Gondo, porte-parole de la Fif au cours d'une émission de la télévision nationale ivoirienne.

Sans aucune adresse officielle de sa supposée nomination à la tête des Eléphants A, l'ex-manager de l'Entente Sportive de Bingerville, en famille (France) pour des soucis personnels  après s'être envolé pour Toulon, se verra confier une équipe, qui pourrait être amputée de plusieurs de ses cadres, mécontents.

Avant la première sortie officielle des Champions d'Afrique, tout est certainement réuni pour une descente aux enfers, la réputation des techniciens locaux avec. Et pourtant, cette fois, il faudrait peut-être moins interroger le banc que le fauteuil juché au 3è étage de l'immeuble qui abrite la fédé, où rien ne va plus depuis la CAN 2015.

Patrick GUITEY