Gouvernement : Les dessous du remaniement ministériel


(Photo d'archives pour illustrer l'article)
  • Source: Soir Info
  • Date: sam. 16 mai 2015
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« La politique, c'est l'art de l'impossible ». La formule n'a jamais aussi bien cadré.

Le 7 janvier 2015, au palais présidentiel, Alassane Ouattara tenait son premier conseil des ministres de l'an. Le chef de l'Etat, agacé par des bruits de plus en plus persistants au sujet d'un remaniement ministériel en préparation, étouffait la rumeur : « Je vois ici et là dans la presse, des éléments concernant un remaniement ministériel. M. le Premier ministre, il n'en est rien. Je voudrais aussi dire que cette équipe ministérielle fait un excellent travail. Cette équipe, je la garderai jusqu'aux élections ».

La politique, l'art de l'impossible ! Ce mercredi 13 mai, Alassane Ouattara a procédé à un remaniement « technique » : il a démis son ministre des Sports et des Loisirs, Alain Michel Lobognon, empêtré dans le scandale des primes non versées aux Eléphants footballeurs. Il a surtout intégré de nouvelles personnalités dans l'équipe gouvernementale : deux anciens ministres, Albert François Amichia et Anzoumana Moutayé, ainsi que son chef de cabinet, le discret Sidy Touré.

Ces mouvements, au sein du gouvernement Duncan, au-delà de leur caractère « technique », ont une forte odeur électoraliste. En virant l'ex-cadre des Forces nouvelles, Alassane Ouattara souhaite renvoyer l'image d'un président soucieux des principes de bonne gouvernance et attentif aux récriminations de la rue. L'affaire des primes non payées aux vainqueurs de la Can équato-guinéenne a suscité de la colère, pas uniquement dans le milieu sportif. Et quand bien même le régisseur Yapi Patrick- qui gérait les opérations- ait été mis sur la touche, l'indignation populaire paraissait intacte. L'idée qu'à chaque scandale, seul sont punis les seconds couteaux, n'a pas cessé de prospérer. Pas grand monde n'avait misé sur un limogeage d'Alain Lobognon, au passage, plus que proche de Guillaume Soro, actuel numéro 2 du régime.

Alassane Ouattara, qui a longuement jugé l'intelligence de la situation, a dû arrêter une décision : celle qui, d'un point de vue politique, lui était bénéfique. En affectant le portefeuille prisé de ministre des Sports à un dignitaire du Pdci à l'image policée, le chef de l'Etat renforce le pacte avec son puissant allié. Il sait qu'il n'a rien à perdre à nommer une personnalité de la trempe de François Amichia dans le gouvernement. Au contraire, il a tout à gagner : parmi les griefs formulés par le Pdci à l'encontre du Rdr, la question de la représentativité et du partage des postes est souvent revenue. Alassane Ouattara tenait là une occasion de contenter le Pdci et donner un peu de tonus à l'alliance.

 


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