Bouaké, après l'ultimatum de Ouattara / Des soldats : « On attend qu'ils viennent nous chasser ! » - Ce que des ex-combattants promettent pour bientôt


(Photo d'archives pour illustrer l'article)
  • Source: Soir Info
  • Date: vend. 24 avr. 2015
  • Visites: 3435
  • Commentaires: 0
Une semaine après le message du président de la République, Alassane Ouattara à l'endroit des ex-combattants, quelle est la réalité du terrain à Bouaké, la capitale de l'ex-rébellion ivoirienne ? Reportage.

Quartier commerce. Ce mercredi 22 avril 2015, le soleil n'est pas encore au rendez-vous. Mais il fait chaud dans la capitale de la région de Gbêkê comme à l'accoutumée. Nous avons rendez-vous avec le président de l'Association des démobilisés de Côte d'Ivoire (Adci), Kaba Sory. Ses bureaux sont perchés sur une vieille bâtisse étatique qui n'a pas échappé à la fureur de l'ex-rébellion. Défraîchi, décoiffé par endroit,  sans portes, ce vieux bâtiment des temps coloniaux ne donne aucune envie au citoyen lambda d'y habiter. « C'est pour ça que personne ne s'intéresse à nous », lance à la cantonade un ex-combattant démobilisé. 

Kaba Sory est au rendez-vous. Dans un bureau mal tenu, qui manque de vie, l'homme, habillé d'une chemise jean de couleur bleu, est assis derrière une table qui lui sert de bureau. On voit très nettement un grand poster du président ivoirien, Alassane Ouattara derrière lui. Un poster sur lequel, l'actuel patron du palais présidentiel du Plateau est entouré de ses quatre prédécesseurs, en médaillon. Kaba Sory est assisté par trois de ses lieutenants. Son chargé à la communication, son Conseiller spécial, Koné Souleymane, et son trésorier général chargé du désarmement, Boiré Souleymane. Le président de l'Adci, sans perdre de temps, nous donne sa position sur l'ultimatum du chef de l'Etat. « C'est une bonne chose. Nous concernant, nous sommes dans ces bâtiments qui appartiennent à l'Etat de Côte d'Ivoire depuis le 15 décembre 2014. Nous ne les avons pas occupés comme ça. Nous avions écrit à l'autorité, c'est-à-dire au préfet, représentant du président de la République, avant de les occuper. On nous a donc accordé cette petite faveur juste pour quelque temps. Bientôt, très bientôt, nous allons quitter. Nous en avons pour six mois. Mais laissez moi vous dire que nous avons procédé à la sensibilisation de plusieurs ex-combattants qui ont pu déposer les armes qu'ils détenaient par devers eux, et  nous les avons remises à l'Addr. Nous sensibilisons partout. A Bouaké, à Dabakala, à Katiola, à Ouangolo etc. Et tout ça, sans le minimum de moyen matériel ni financier », explique le responsable des démobilisés, avant de poursuivre. « Pour ce qui concerne l'appel du président de la République, nous disons que nous sommes d'accord et en phase avec lui. Comme je vous l'ai dit, nous allons libérer bientôt ces lieux. Mieux, l'Adci n'existera plus. Nous avons créé une Ong (Organisation non gouvernementale) qu'on appelle « lumière ». C'est avec cette Ong que nous allons désormais travailler, et nous orienter autrement », précise-t-il.

 

Embarras pour des ex-combattants

« Ceux qui refusent de se plier à la décision du chef de l'Etat, c'est leur problème.  Dites-moi, peut-on s'opposer à la décision d'un président de la République sans en assumer les conséquences ? » , interroge Kaba Sory. Aussi, conseille-t-il à ceux qui veulent faire, et font encore de la résistance, de se conformer aux ordres du chef de l'Etat. « Si j'ai un conseil à leur donner, c'est d'aller se faire identifier à l'Addr pour pouvoir bénéficier d'un projet. J'en ai rencontré au 3ème bataillon (l'un des camps militaires de Bouaké). J'ai échangé avec eux, ils ne veulent rien entendre. Dans leur intérêt, ce sera mieux de partir », fait savoir Kaba Sory. « Il n'y a pas de doute, certains sont encore dans les camps. Ils étaient avec les chefs de guerre qui leur avaient promis qu'ils seront recrutés dans l'armée. Alors, ils ne se sont jamais fait profiler. Ils sont aujourd'hui en difficulté », confie-t-il.

Si Kaba Sory remercie le numéro 1 ivoirien pour avoir mis l'Addr sur pied, il évoque aussi quelques craintes. « Nous avions rencontré le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko. Nous lui avions expliqué nos difficultés. Il nous a rassurés. Mais nos camarades ne sont pas contents des cabinets de gestion des projets. Cela peut créer quelques petits problèmes au niveau des nouveaux bénéficiaires. Nous souhaitons que l'Addr s'occupe de tout, du début jusqu'à la fin sans passer par un cabinet, ce sera beaucoup mieux », souhaite t-il. A l'Addr, les autorités ne sont pas de son avis. Le chargé de communication de l'Addr-Bouaké, Traoré Sékou dit Légaine,  que nous avons joint par téléphone, s'explique. « Permettez-moi d'abord de vous dire que depuis le message fort du président de la République, nous recevons beaucoup de coups de fils. Les gens viennent de partout et nous sommes débordés. Nous avons compris qu'il y a vraiment un capitaine à la barre, en la personne du président de la République, Alassane Ouattara. On  explique donc aux nouveaux venus ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. Vous savez, ce n'est pas l' (...)

Lire la suite sur Soir Info


téléphone Côte d'Ivoire don projet communication bâtiment Alassane Ouattara Hamed Bakayoko Plateau Bouaké Katiola Dabakala gouvernement ivoirien




Educarriere sur Facebook

Offres d'emploi du jour