Déguerpissement à Yopougon : Le quartier « Carrefour Bédié » n'existe plus


Des tonnes de gravats occupent désormais le site rasé.
  • Source: Soir Info
  • Date: jeu. 05 mars 2015
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Le quartier Yopougon Gesco, plus connu sous l'appellation «Carrefour Bédié », n'existe plus. Il a été littéralement rasé, le mardi 17 février 2015.

Le mardi 3 mars, à notre arrivée sur le site, la désolation se lisait sur le visage de quelques personnes qui, depuis deux (2) semaines, ne savent pas où aller, après le passage des bulldozers. Une vendeuse de seaux et de chaussures en plastique approchée pour connaître les raisons de la démolition du quartier fond en larmes. Elle pleure et à du mal à se faire entendre. Un vendeur de friperies, ému vole à son secours. « Comprenez-la, Yermine a tout perdu. Son studio qu'elle louait mensuellement à 10.000 F Cfa a été démoli ainsi que son commerce. Depuis le mercredi 18 février, elle se débrouille chez une sœur du village la nuit tombée. Le matin, elle revient sur le site déguerpis pour espérer vendre ses marchandises», explique Kamagaté Lassana, le vendeur de friperie.

Les larmes abondantes de Yermine sont aussi relatives à l'espoir auquel elle tenait et qui s'est volatilisé le mardi 17 février avec la démolition de son quartier. Divorcée depuis trois (3) ans et mère de deux enfants, Yermine se débrouillait au  «Carrefour Bédié » pour subvenir aux besoins de sa famille. Cette autre épreuve est donc de trop pour cette femme de 37 ans. Elle pense que Dieu l'a abandonnée en coupant la branche à laquelle elle s'est agrippée, après le départ de son mari. «Comment je vais prendre maintenant soin de mes deux garçons. Je ne sais pas quoi faire. Je suis déboussolée », dit-elle en sanglots.

« On ne sait pas où aller. Depuis le 17 février, nous ne faisons que pleurer. Mais personne ne nous prend en pitié. Nous sommes des mères de famille et c'est une situation difficile à laquelle nous sommes confrontées depuis deux semaines », déplore Kouassi Monique, vendeuse de placaly (un mets fait à base de la pâte de manioc accompagnée d'une sauce). Cette femme élégante est l'épine dorsale de sa famille. La démolition du quartier dans lequel elle vivait depuis près de deux (2) décennies va en rajouter au poids des charges qu'elle assume, depuis cinq (5) ans que son mari est au chômage. « C'est l'argent de la vente du placaly qui me permettait de m'occuper de ma famille. Maintenant que tout a été rasé, comment je fais avec mes enfants et mon mari ?. Mes trois (3) derniers enfants vont à l'école. Je suis obligée de les envoyer (...)

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